Ça pourrait être moi : un projet-pilote se déploie à Victoriaville

À Victoriaville, la Sûreté du Québec a lancé, vendredi matin, un projet-pilote appelé «Ça pourrait être moi» visant à sensibiliser les gens plus vulnérables (piétons, cyclistes, planchistes et utilisateurs de triporteurs) à l’importance d’un bon comportement aux intersections et aux traverses désignées.

Les policiers et les représentants de la Ville, dont le maire André Bellavance, avaient convié les journalistes à l’intersection des rues Notre-Dame et De Bigarré, au centre-ville de Victoriaville, l’une des intersections ciblées et qui a été le théâtre, ces dernières années, de neuf collisions. «Neuf de trop», s’est exclamé le maire.

«Nous voulions, avec ce projet, trouver quelque chose pour amener les gens à réfléchir davantage à leur comportement aux traverses et aux intersections pour qu’ils réalisent qu’un danger existe. On veut donc les sensibiliser, mais aussi les automobilistes à être courtois et à respecter la priorité des piétons, cyclistes et autres», a expliqué le capitaine Cédrick Brunelle, directeur du centre de services MRC d’Arthabaska et Érable.

Pour rappeler aux citoyens les bons comportements, comme l’obligation de s’immobiliser aux arrêts, des silhouettes de cyclistes, de piétons ou de planchistes, ont été installées, à trois intersections (Notre-Dame-De Bigarré, Bois-Francs Sud-Jutras Est et Labbé Nord-De Bigarré), de même qu’à la traverse de la rue De Bigarré vis-à-vis la rue de la Gare.

Les silhouettes portent aussi l’inscription www.capourraitetremoi.com. «Cela nous conduit au nouveau site Internet de la SQ, à la page du projet qui rappelle les consignes de sécurité et les comportements à adopter», a indiqué le capitaine Brunelle.

Le nom du projet, par ailleurs, ne relève pas du hasard. «Ça pourrait être moi signifie qu’un accident peut arriver à tout le monde, même si on a tendance à penser que ça ne peut nous arriver», a souligné le policier.

Le capitaine Cédrick Brunelle a d’ailleurs rappelé une statistique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) révélant que les collisions avec les piétons, l’an dernier, ont augmenté de 40%.

«Et à Victoriaville, au cours des trois dernières années, on dénombre plus d’une centaine de collisions avec des piétons, des cyclistes et des triporteurs», a-t-il précisé.

«Et l’analyse de ces accidents démontre une responsabilité partagée, environ 50% des collisions sont attribuables aux piétons et aux cyclistes. Si on peut diminuer ce nombre d’accidents avec blessés imputables aux piétons et cyclistes, nous aurons fait notre travail», a fait valoir le sergent Patrick Côté, adjoint au capitaine Brunelle.

L’omission d’effectuer son arrêt à un feu rouge constitue l’infraction la plus fréquente, celle qui amène le plus de collisions.

«Les cyclistes, eux, doivent observer la même règlementation que les automobilistes», a rappelé la sergente Ingrid Asselin, porte-parole de la SQ.

Les cyclistes, concernant certaines infractions, peuvent même hériter de points d’inaptitude.

Prévention et répression

Le projet Ça pourrait être moi, qui s’étend tout au long de la période estivale, se réalise en deux phases.

«Jusqu’à la Fête nationale du Québec, les policiers effectueront de la sensibilisation auprès des usagers vulnérables. Mais par la suite, les policiers, durant tout l’été, se placeront en mode répression et remettront des constats d’infraction aux contrevenants», a fait savoir Cédrick Brunelle qui croit à ce projet. «Victoriaville est une ville active. On veut que les gens continuent de bouger tout en sécurité», a-t-il observé.

La Ville de Victoriaville se réjouit de cette initiative. «Nous sommes heureux que la SQ ait choisi Victoriaville. Nous avons montré une grande ouverture à cette action. C’est important de sensibiliser, non seulement les automobilistes, mais aussi tous les utilisateurs», a commenté le maire André Bellavance, insistant aussi sur l’importance de la sensibilisation.

«Oui, la répression policière, les amendes font réfléchir, mais on souhaite plutôt que les citoyens y réfléchissent à deux fois et qu’ils adoptent un comportement prudent», a confié le maire.

Victoriaville, a-t-il renchéri,  contribue financièrement encore cette année à la présence de cadets policiers qui effectueront de la prévention et de la sensibilisation tout l’été. «Ils proposeront aussi, pour récompenser les bons comportements, des coupons pour obtenir gratuitement une crème glacée», a conclu le maire Bellavance.

Ce projet-pilote Ça pourrait être moi sera aussi mené à Drummondville. «Avec la SAAQ, nous tenions à expérimenter dans les deux milieux. Nous procéderons, à la fin, à une analyse. Un tel projet pourrait éventuellement s’étendre ailleurs», a reconnu le capitaine Cédrick Brunelle.