Braquage à Princeville : le pénitencier pour l’un des accusés

Un individu de la région de Québec, Pierre-Antoine Talbot, a été condamné, vendredi midi, au palais de justice de Victoriaville, à une peine de cinq ans de pénitencier relativement au braquage survenu un matin de février 2021 dans une résidence du boulevard Carignan à Princeville.

Devant le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec, Talbot, 34 ans, a reconnu sa culpabilité à des accusations de vol qualifié, d’introduction par effraction dans le but de commettre un vol qualifié et de déguisement. Il a aussi plaidé coupable à des manquements à des conditions.

Avant que le magistrat entérine la proposition commune des parties, les faits survenus le 24 février 2021 lui ont été résumés par l’avocate de la défense.

Au moment des événements, la résidente se trouvait seule à la maison, son conjoint étant au travail. La dame s’entraînait au sous-sol de la résidence lorsqu’elle a entendu des bruits inhabituels à l’étage, ce qui l’amène à se cacher dans la salle de lavage. Elle contacte alors son mari. Deux individus cagoulés, dont Pierre-Antoine Talbot, ont fait irruption dans la salle de lavage. Le coaccusé a retiré le cellulaire des mains de la dame en lui demandant où se trouvait le coffre-fort. La plaignante a alors remis une somme d’argent provenant de son porte-monnaie.

Peu après, le conjoint de la femme et son oncle arrivent au domicile. Une altercation survient à l’extérieur entre le mari et l’un des malfaiteurs, le coaccusé. Ce dernier, muni d’un couteau, a proféré des menaces au résident. 

En quittant les lieux, Pierre-Antoine Talbot portera un coup au résident des lieux, tandis que le coaccusé avec son couteau percera trois des quatre pneus du véhicule pour éviter de se faire suivre. Les malfaiteurs prendront la fuite à bord d’un véhicule garé dans une rue perpendiculaire.

L’enquête policière mènera à l’arrestation de cinq individus, dont Pierre-Antoine Talbot épinglé par les policiers le 31 mai 2021. Il est détenu depuis ce temps.

Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Michel Verville, a notamment fait valoir la gravité du crime, les malfaiteurs sachant que la résidence était habitée. « Les individus recherchaient un coffre-fort pour de l’or ou une importante somme d’argent. Ils avaient aussi effectué, au préalable, une surveillance du domicile », a-t-il précisé.

Si la dame n’a pas été molestée, il n’en demeure pas moins qu’un tel événement laisse des traces, a-t-il souligné. « Il y avait une séquestration à ce moment. Elle ne pouvait pas quitter. Le duo, qui la suivait partout dans la maison, était équipé pour la séquestrer au besoin, a indiqué Me Verville. L’événement a duré plusieurs minutes. Heureusement, la vivacité de Madame a permis d’interrompre l’événement en communiquant avec son conjoint. »

Le ministère public et la défense ont convenu de présenter une suggestion de peine commune. « Les victimes se disent en accord avec la peine proposée, a fait savoir Me Verville. Il s’agit d’une peine de longue durée, une peine de cinq ans de pénitencier. Cela se situe dans la fourchette de peines imposées pour ce genre d’événements en matière d’introduction par effraction dans une maison d’habitation. »

En défense, l’avocate a évoqué le difficile parcours de vie de son client qui s’est isolé en raison de graves problèmes de consommation, l’amenant à embarquer « dans des combines malhonnêtes ».

Mais l’abstinence qu’il observe depuis sa détention lui a fait le plus grand bien, selon elle, et lui a permis une introspection qui l’amène à assumer pleinement ses gestes.

« Je suis désolé, je regrette ce que j’ai fait », a exprimé Pierre-Antoine Talbot.

Le juge Bruno Langelier n’a pas manqué de souligner qu’il s’agit de crimes très graves pour lesquels les tribunaux supérieurs indiquent que l’accent doit être mis sur les aspects de dénonciation et de dissuasion.

« Vous devez être conscient qu’il s’agit d’un crime très grave, a-t-il dit à l’accusé. Bien sûr, votre parcours apparaît difficile, mais il faudra vous prendre en main. C’est à vous d’amorcer un changement. La réhabilitation est de votre responsabilité. »

Le magistrat n’a pas manqué de relever les séquelles importantes subies par la victime, l’insomnie, les crises de panique, la médication nécessaire, une lourdeur émotive. « Ce sont des éléments de détresse qui sont sérieux. Elle en vivra les conséquences de manière importante peut-être tout au cours de sa vie », a-t-il fait valoir.

L’imposition de la peine, a-t-il signalé, constitue un exercice délicat puisqu’aucune peine ne répare tous les torts causés aux victimes. « Mais la peine doit assurer leur sécurité et celle de la collectivité par une privation de liberté dans des situations semblables. »

Le juge Langelier a donc entériné la suggestion proposée en condamnant Pierre-Antoine Talbot à cinq ans de pénitencier, peine à laquelle il a retranché la détention provisoire équivalant à 836 jours. Il lui reste donc à purger 989 jours.

De plus, il devra fournir un échantillon de substance corporelle aux fins d’analyse génétique (ADN) et il lui sera interdit de posséder des armes pour une période de 10 ans.