Agression sexuelle : Dominic Vézina condamné à 5 ans de pénitencier

Après Jean-Christophe Martin le 19 mai dernier, au tour de Dominic Vézina de recevoir sa peine, mardi matin, relativement aux crimes sexuels commis en octobre 2014 à l’occasion d’une soirée «rave» pour les 15-25 ans tenue au Complexe Sacré-Cœur.

Reconnu coupable par un jury, le 6 mai, d’agression sexuelle avec lésions sur une personne de moins de 16 ans, d’agression sexuelle et de contacts sexuels, Dominic Vézina a été condamné à cinq ans de détention, peine à laquelle le juge François Huot de la Cour supérieure du Québec a retranché la détention provisoire. Ainsi, le jeune homme doit purger une peine de 58 mois et 15 jours de pénitencier.

D’entrée de jeu, mardi matin au palais de justice de Victoriaville, le juge Huot a fait savoir qu’il avait reçu une communication écrite à l’effet que Dominic Vézina n’allait pas contester la constitutionnalité de la peine minimale de cinq ans qui s’applique dans son cas.

Le président du Tribunal a ensuite entendu les parties proposer leur suggestion commune.

Le procureur de la poursuite, Me Éric Thériault, a fait valoir qu’il s’en tenait à la peine minimale de cinq ans prévue par le législateur. «Une peine qui entre dans la fourchette pour ce type de crimes, a-t-il souligné, et qui tient compte des critères de dissuasion et de dénonciation.»

Me Thériault a aussi fait savoir que la victime, présente dans la salle d’audience avec ses proches, ne souhaitait pas se faire entendre.

L’avocat de Dominic Vézina, Me Félix-Antoine T. Doyon, a confié que la suggestion proposée répondait aux objectifs prévus dans le Code criminel.

Des excuses

Avant d’entériner la suggestion, le juge François Huot a invité Dominic Vézina à s’exprimer, s’il le désirait. Ce qu’il a fait.

«Je suis profondément désolé pour l’impact et les conséquences de mes gestes pour la victime et sa famille. Je veux lui présenter mes plus sincères excuses à elle, à sa famille et à ma famille», a-t-il dit, avec émotion.

Le magistrat s’est ensuite adressé au jeune homme, précisant qu’il avait posé des gestes «très graves comportant un degré d’intrusion très élevé», des gestes posés dans un contexte où, a-t-il noté, Dominic Vézina ne pouvait ignorer la présence de mineurs et de consommation de drogues. «Cela appelait à un degré de diligence nettement plus élevé que celui que vous avez affiché», a indiqué le juge Huot, ajoutant que «ces événements sont extrêmement regrettables pour la victime et les membres de sa famille, mais aussi pour votre propre famille qui vous a supporté depuis le début de cette malheureuse histoire».

Le juge a qualifié la suggestion d’appropriée et d’adéquate et qui tient compte de la gravité objective et subjective des crimes commis.

Le juge Huot a aussi fait remarquer que, même si aucune peine minimale n’avait été prévue, le Tribunal aurait vraisemblablement imposé une peine similaire.

«Je souhaite que vous preniez du temps pour réfléchir à votre comportement et que vous puissiez vous réhabiliter le plus rapidement possible pour votre bien et pour la société», a conclu le magistrat.

En plus de le condamner au pénitencier, le Tribunal l’oblige à se soumettre à un prélèvement d’échantillon corporel à des fins d’analyse génétique.

Dominic Vézina, de plus, verra son nom inscrit à perpétuité au registre des délinquants sexuels.

En appel

L’avocat de Dominic Vézina a confirmé, par ailleurs, que son client interjetait appel des verdicts rendus contre lui, une requête accueillie de plein droit, a-t-il dit, par le plus haut tribunal de la province.

Mais il faudra plusieurs mois, peut-être même un an et demi, avant que la cause ne soit entendue, a laissé savoir Me Félix-Antoine T. Doyon.