«Victoriaville, c’est le paradis» – Gloria Ariza

Bien installée à Victoriaville depuis décembre 2015, Gloria Ariza est un exemple d’intégration réussie dans un nouveau pays.

Rencontrée chez elle, dans son appartement, Gloria était accompagnée de représentantes du Comité d’accueil international des Bois-Francs (CAIBF) et de celle qu’elle appelle affectueusement sa mère canadienne, Diane Girard.

Elle a voulu partager son histoire qui l’a menée de la Colombie jusqu’au Canada, pays qu’elle apprécie tant aujourd’hui et à Victoriaville, endroit qu’elle ne veut plus quitter et qu’elle qualifie de véritable paradis. Gloria explique, dans un excellent français, qu’elle a dû quitter la Colombie pour assurer sa sécurité. Les problèmes avec un groupe armé a fait en sorte qu’elle craignait pour sa vie et celle de ses deux enfants.

Après avoir quitté son village, elle s’est installée avec sa famille dans la capitale Bogota, mais a dû se résoudre à traverser en Équateur. «J’ai fait là-bas une demande de résidence qui a été refusée. Puis on m’a demandé si j’étais prête à aller ailleurs. À ce moment, je savais que ce serait les États-Unis, la Nouvelle-Zélande ou le Canada. J’espérais, sans pouvoir choisir, que ce serait le Canada», raconte-t-elle émotive.

Après de longues démarches, elle est arrivée au Canada en décembre 2015, avec son plus jeune fils, Brandon, devant laisser l’autre en Équateur où il réside encore. Mais elle a bien espoir de parvenir à le faire venir au Canada. C’est son vœu le plus cher.

À son arrivée, elle avait bien hâte de voir la neige, qu’elle ne connaissait pas… elle a toutefois dû attendre quelques jours puisque cette année-là, elle n’est arrivée que le 23 décembre. «J’adore l’hiver», dit-elle.

Gloria a été accueillie par le CAIBF qui l’a aidée à s’installer et lui a présenté Diane Girard avec qui une connexion s’est rapidement faite. Pas étonnant qu’elle l’appelle sa mère canadienne. Elles sont très proches puisque Gloria habite dans l’immeuble de Diane, à l’étage.

«Lorsqu’elle est arrivée, elle a dû trouver un appartement. En décembre c’était difficile alors je lui ai offert une chambre, chez moi pour l’hiver. Puis l’appartement d’en haut s’est libéré et je lui ai proposé», explique Diane. Un jumelage parfait, qui s’est fait naturellement et qui perdure encore même si Gloria est parfaitement intégrée à Victoriaville.

Il faut dire qu’elle aime parler à tout le monde et aller vers les gens. Elle a rapidement appris le français et elle continue ses études secondaires. Son enseignante est très heureuse de ses progrès. Même chose pour son fils qui, à 18 ans, vient de compléter avec succès son secondaire V. Il continue au Cégep à l’automne et part dans quelques jours pour Toronto, apprendre l’anglais avec le programme Explore.

Gloria, de son côté, espère pouvoir intégrer le marché du travail le plus rapidement possible. Dans son pays d’origine, elle était infirmière auxiliaire et voudrait bien reprendre ce travail en suivant la formation québécoise. Sinon, elle envisage des études pour devenir assistante dentaire. «Je ne veux pas demeurer sur l’aide sociale. Je veux faire ma part», insiste-t-elle.

Gloria adore Victoriaville. Elle a vécu beaucoup de choses en Colombie et ne peut qu’apprécier la sécurité qu’elle a découverte au Canada et à Victoriaville. «Tout le monde m’a accueillie ici. Les gens sont gentils», apprécie-t-elle.

Si elle est venue presque directement de l’Équateur à Victoriaville (en passant par les aéroports de Toronto et Montréal), elle a eu l’occasion de découvrir des parties du Québec. Elle trouve qu’à Québec il fait froid et qu’à Sherbrooke il y a trop de côtes. Pour elle, Victoriaville est parfaite. «Ici, on est tranquilles», ajoute-t-elle encore.

Gloria a choisi, en arrivant au Canada, de se faire une nouvelle vie. Elle a de nouveaux amis, des Québécois d’origine pour la plupart et même un copain qui l’aide dans son français. Pas question pour elle de retourner en Colombie, ce pays ne lui manque pas du tout. Une seule chose manque à son bonheur : son fils Andrès, aujourd’hui âgé de 23 ans et qui demeure en Équateur.

CAIBF

Au CAIBF, on se réjouit de la façon dont Gloria a fait de Victoriaville son lieu de vie. Farida Zénati ne manque pas de dire que son intégration a été rapide et facile. «Nous n’avons pas eu à la revoir souvent au comité», explique-t-elle.

Si parfois le comité est indispensable pour certains immigrants, surtout à cause de la barrière linguistique, pour Gloria, ça n’a pas été le cas. «Son jumelage s’est fait naturellement ce qui y est aussi pour beaucoup dans le succès», ajoute-t-elle.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle invite les gens à donner leur nom pour être jumelés avec des nouveaux arrivants. Le jumelage interculturel vient avec des ressources matérielles et financières et permet de développer des amitiés à long terme. «Nous offrons de la formation également. Les gens ne sont pas laissés à eux-mêmes», précise-t-elle.

Pas besoin non plus d’y consacrer de multiples heures hebdomadairement. C’est en fonction des disponibilités. Et ça rapporte autant d’un côté que de l’autre. On parle d’une relation humaine (pas utilitaire) avec un nouvel arrivant.

Le CAIBF, d’ailleurs, invite la population à participer à la septième Fête de la diversité qui aura lieu le 18 août, de 11 h à 17 h, à la Vélogare de Victoriaville. Une belle occasion de rencontrer des gens issus de différents pays, de partager et discuter avec eux. Gloria Ariza y sera aussi et a même l’intention de présenter une danse originaire de Colombie, avec d’autres gens de ce pays.