Une rue «transformée» grâce à des centaines de jeunes

À voir, la toute petite rue Saint-Dominique du centre-ville de Victoriaville, une rue nouvellement colorée et dynamisée grâce à plus de 400 élèves de la deuxième à la cinquième secondaire de l’École secondaire Le boisé qui ont créé une œuvre d’art urbaine.

En fin de journée, mercredi, plusieurs invités, dont le maire André Bellavance, des conseillers et le préfet de la MRC d’Arthabaska, Alain St-Pierre, ont assisté à l’inauguration de ce projet, cette suspension artistique intitulée «Banc de poissons sur bancs d’école». Suspension, oui, parce les poissons fabriqués par les élèves se retrouvent suspendus au-dessus de la rue.

Les jeunes ont consacré beaucoup de temps à confectionner les poissons. (Photo www.lanouvelle.net)

Une idée qui s’inspire du projet «Les boules roses» sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. «Quand Marie-France Dupuis d’Espace Jeunesse Victo m’a approchée pour un projet d’œuvre suspendue, j’ai accepté sans aucune hésitation», a confié Véronique Komlosy, enseignante d’arts plastiques à l’École Le boisé, pour qui il était important d’amener le côté ludique, joyeux, dans la démarche de création.

«Je voulais que l’installation soit représentative de nos adolescents, c’est-à-dire dynamique, colorée, originale, tout en intégrant l’aspect opposition puisque nos ados ont une fougue anarchique. Pour eux, aller à l’encontre des règles fait partie de leur développement», a expliqué l’enseignante.

Les poissons et les jeunes se rejoignent en quelque sorte, selon elle. «Tout comme les poissons, les jeunes ont besoin d’eau, d’air et d’espace pour traverser d’innombrables courants, a-t-elle souligné. Les jeunes ont également besoin de se comparer, d’où le banc de poissons. Ils sont collés les uns sur les autres, les jeunes remarquent leurs ressemblances et leurs différences. Puis, un jour, ils ont envie de frayer leur propre chemin.»

Véronique Komlosy, une enseignante très fière du travail de ses élèves (Photo www.lanouvelle.net)

Pas moins de neuf périodes  de 75 minutes ont été consacrées en classe à ce projet pour lequel les élèves étaient évalués, sans compter les périodes de récupération le midi, le soir ou lors de journées pédagogiques.

«Je suis très, très fière de tous les élèves qui ont participé, qui ont fait confiance au projet, qui m’ont fait confiance. J’ai senti leur volonté de réussir cette œuvre. Avec cette réalisation, les ados nous laissent une trace, un message, celui de nous ouvrir à toutes les possibilités. Merci cher ado pour tout ce que tu es, tu embellis cette ville», a conclu Véronique Komlosy.

Une des participantes au projet, Maria Camila Vanegas, une élève de cinquième secondaire, a témoigné de son appréciation. «Cela m’a apporté beaucoup de satisfaction. J’ai davantage apprécié le fait que je pouvais exprimer mes sentiments. Chaque poisson reflète chaque individu. Grâce à ce projet, plusieurs étudiants ont pu découvrir l’artiste en eux dont ils ignoraient l’existence», a exprimé l’adolescente pour qui l’art occupe une grande place dans sa vie. «Tout peut être beau avec un peu d’imagination. La beauté est dans nos regards, a-t-elle souligné, tout en remerciant l’enseignante Véronique Komlosy. «Elle nous a transmis sa passion, son savoir-faire et ses techniques artistiques, a-t-elle dit. Sans elle, le projet n’aurait jamais pris vie.»

Passionnée par l’art, Maria Camila Vanegas a confié que le projet lui a apporté beaucoup de satisfaction. (Photo www.lanouvelle.net)

Tout avait été soigneusement orchestré pour l’inauguration de cette œuvre en s’assurant de placer la jeunesse en avant-plan. De jeunes musiciens ont créé l’ambiance musicale. Un jeune humoriste Jérémy Charland a démontré son talent au début de la cérémonie tout juste avant la venue au micro du maire Bellavance qui a, d’entrée de jeu, félicité toutes les personnes impliquées dans ce projet qui permet de rendre joyeuse la rue Saint-Dominique. «À Victoriaville, on a le souci de faire vivre notre ville, de faire en sorte que la qualité de vie soit toujours plus intéressante, a-t-il fait valoir. Mais pour ce faire, cela prend des activités, des idées, et des partenariats, Il faut que les gens embarquent.»

Le maire de Victoriaville, André Bellavance (Photo www.lanouvelle.net)

Ce projet, justement, a été rendu possible grâce à Espace Jeunesse Victo, la Ville de Victoriaville, la Commission scolaire des Bois-Francs et l’École secondaire Le boisé.

Pour sa part, le conseiller municipal et président du comité consultatif de la Politique jeunesse à Victoriaville, Alexandre Côté, s’est dit «très émerveillé» par ce projet d’œuvre d’art urbaine. «De plus en plus de jeunes s’intéressent à l’art urbain. On se souviendra d’ailleurs du projet Tricot au Parc Victoria. Si les jeunes ont d’autres idées, n’hésitez pas à contacter Marie-France Dupuis et Espace Jeunesse Victo. Nous sommes ouverts à d’autres projets de ce genre», a-t-il lancé, tout en invitant la population à venir découvrir cette œuvre d’art durant toute la saison estivale sur la rue Saint-Dominique.

Outre les poissons des jeunes dans les airs, les artistes Valérie Boucher et Andrée-Anne Laberge ont réalisé des interventions artistiques sur la chaussée et sur les fenêtres des commerçants qui n’ont aucune hésité à adhérer au projet.

En plus des poissons, des interventions artistiques ont été réalisées sur la chaussée et sur les fenêtres des commerçants. (Photo www.lanouvelle.net)