Un premier roman signé Chantal Garand

La Norvégienne d’adoption Chantal Garand présente son premier roman, «Natalia Z.». Elle viendra en faire le lancement à Victoriaville, sa ville d’origine, le 12 avril à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot.

En entrevue téléphonique, Mme Garand a expliqué que c’est le fait d’avoir remporté le Prix du récit, décerné par Radio-Canada en 2015, qui l’avait encouragée à écrire ce premier roman. D’ailleurs, lorsqu’on lui avait parlé à cette époque, elle avait déjà annoncé ce livre dont l’histoire est basée sur des faits réels.

«Oslo, juin 1945. Natalia accouche d’un garçon qu’elle abandonne à la naissance. Plus de soixante années se sont écoulées lorsque Tollef met la main sur son dossier d’adoption. Il apprend alors que le destin de sa mère est intimement lié à l’état du monde pendant la Deuxième Guerre mondiale…», voilà qui résume un peu l’histoire de ce roman.

«Tout a commencé avec la rencontre de ce Norvégien qui venait de retrouver les traces de sa mère qui, elle, n’était pas Norvégienne», explique l’auteure. Ainsi, Chantal, la Jeanne du roman, est celle qui s’est liée d’amitié avec Natalia (nom fictif). D’ailleurs, comme l’explique Chantal, c’est la dame elle-même qui a choisi le nom qu’elle porterait dans le livre.

Le livre aborde le thème de la liberté de garder ses secrets. Si Tollef, lui, veut savoir d’où il vient et quelles sont ses racines, sa mère Natalia, qui l’a abandonné alors qu’il n’avait que 3 mois, cherche à oublier cette sombre période de sa vie. «Si un fils a le droit de savoir, la mère a aussi le droit de silence sur les affronts de sa vie», note Chantal.

L’amitié, non plus, ne donne pas tous les droits et c’est ce que Chantal a découvert avec son amie. Puisqu’elle n’a pas voulu lui dévoiler tous les détails de sa vie, Chantal, à partir de ses recherches historiques, a tenté d’imaginer l’histoire de la vie de cette Natalia. Et l’écrivaine n’aura pas eu la chance de savoir si ce qu’elle a écrit se rapprochait de la vérité puisque Natalia est décédée alors qu’elle mettait le point final à son manuscrit.

«Le goût d’écrire est venu de la frustration de ne pas savoir toute l’histoire parce qu’elle ne m’a pas tout dit. Elle est demeurée silencieuse à plusieurs questions avec un désir féroce de brouiller les pistes», se souvient Chantal.

L’auteure se butant à un mur de silence a choisi de reconstruire ce mur en cherchant à imaginer les repères de son amie. «Le contact avec elle m’a transformée et m’a amenée à me poser des questions sur la légitimité de connaître ses origines», a-t-elle découvert.

L’auteure en a profité pour mélanger les cultures du Québec et des pays scandinaves. Elle fait aussi écho à sa vie professionnelle, elle qui travaille à l’intégration des réfugiés à la société norvégienne. «Et je me heurte souvent à ce même mur de silence. On est curieux de savoir, mais ces gens ont souvent un bagage qui les fait souffrir et ils ne sont pas nécessairement prêts à en parler», a-t-elle souligné.

Mme Garand fera un premier lancement à Montréal, deux jours avant Victoriaville, mais elle a très hâte de revenir chez elle et offrir ce livre à sa famille et ses amis. Elle est très heureuse du travail accompli avec l’éditeur Annika Parance et a bien l’intention de profiter de la promotion de ce premier livre.

Cela fait une quinzaine d’années qu’elle écrit et a déjà commencé un prochain livre. Celui-là sera aussi inspiré de faits réels «avec des gens aux destins extraordinaires que je n’ai jamais rencontrés», explique-t-elle avec mystère. Un livre qui, comme elle l’annonce, sera davantage fait de fiction et présentera un peu plus son écriture habituelle, la prose poétique.