Un jazzman multitâche

Victoriavillois d’origine, le tromboniste, compositeur et enseignant Jean-Nicolas Trottier signe les neufs mouvements d’une suite musicale de jazz qui est désormais disponible sur les plateformes d’écoute et de téléchargement, un album intitulé «The Mystic Mind».

En entrevue téléphonique, Jean-Nicolas a indiqué qu’il s’agissait d’une oeuvre écrite il y a quatre ans maintenant, à la demande de l’Orchestre National de Jazz, où il est l’un des chefs d’orchestre.

Une rare occasion de pouvoir enregistrer un album avec un big band. Pour celui-ci, Jean-Nicolas s’est entouré d’excellents musiciens, dont le pianiste Rafael Zaldivar, le guitariste Sylvain Provost et le saxophoniste Yannick Rieu. Un album qui, selon lui, s’adresse au grand public. «Les curieux y trouveront leur compte», annonce-t-il en invitant les gens à entrer dans son univers musical.

Même si la musique a été écrite il y a quelques années, elle s’intègre très bien en 2019. «C’est une captation de mon style d’écriture d’il y a quatre ans, mais qui est encore actuelle dans ma manière de faire», mentionne-t-il en ajoutant qu’il n’avait fait que de petits changements pour l’enregistrement. L’œuvre musicale «The Mystic Mind» a été jouée lors du lancement de l’album et son auteur voudrait bien la voir rayonner autant que possible.

Il faut dire que Jean-Nicolas écrit beaucoup de musique, dont des spectacles pour l’Orchestre National de Jazz de Montréal. Il écrit aussi pour ses propres projets pour lesquels il confie même avoir été influencé par la musique actuelle présentée au FIMAV (Festival international de musique actuelle de Victoriaville).

Le musicien se considère chanceux lui qui parvient, depuis toujours, à vivre de la musique avec tous les efforts que cela nécessite. «Sauf pour quatre nuits où j’ai travaillé chez Lactantia. Ce n’était pas fait pour moi», confie-t-il. Mais il faut dire qu’il a su varier ses activités musicales, notamment avec l’enseignement.

En effet, depuis l’âge de 17 ans, il enseigne la musique. En privé, au secondaire, au cégep et maintenant à l’Université McGill et à l’Université de Montréal. Il vient de compléter son doctorat et adore la pédagogie. «Les élèves me font réfléchir», apprécie-t-il. Une tâche qui l’occupe quatre jours par semaine.

Il est également tromboniste pour différents projets musicaux. D’ailleurs, on pourra le voir et l’entendre, en février prochain, alors qu’il sera du deuxième JPL Victo Jazz, organisé au Carré 150 de Victoriaville. Il y sera de nouveau avec le Benjamin Deschamps quintet qui, l’an dernier, avait remporté le concours du festival. Le prix comprenait une prestation l’année suivante.

Un événement qui permet à Jean-Nicolas de venir jouer chez lui, devant sa famille. «C’est toujours le fun de revenir à Victoriaville», apprécie-t-il. Jean-Nicolas a bien connu Jean-Pierre Lambert (JPL), dont le nom a été donné au Festival de jazz en reconnaissance. «J’ai joué dans le stage band senior qu’il dirigeait», rappelle-t-il.

Côté projets, Jean-Nicolas est très heureux de l’album qui vient d’être présenté, son septième à titre de leader. Il songe à mettre sur pied un sextet et, pourquoi pas, enregistrer un autre album. «J’ai plusieurs projets différents qui m’ouvrent des horizons», note-t-il. Cela lui permet de s’exprimer par la musique, qu’il s’agisse de jazz, de pop ou autre. «Tout ce que j’ai appris me sert dans ma musique», fait-il comprendre.

Il demeure, en tout premier, un musicien auquel se greffe le tromboniste, le compositeur, l’arrangeur ainsi que le pédagogue pour former un tout.

Ceux qui voudraient écouter «The Mystic Mind» peuvent télécharger l’œuvre ou encore l’écouter en continu.