Un autre documentaire orné de la musique de Réjean Doyon

Le 6 août, à la télévision de RDI, sera présenté dans le cadre de l’émission Grands Reportages le documentaire «Les sœurs de Nagasaki». La musique de ce film, réalisé par Alain Vézina, a été composée par le Victoriavillois Réjean Doyon.

En effet, le compositeur a quitté Warwick, où il a habité 35 années, pour venir s’établir à Victoriaville il y a un peu plus d’une année. Il continue de ce fait à faire de la musique et à expliquer le défi que représente ce documentaire, le septième film auquel il participe.

L’action se tient vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale et parle de religieuses installées à Nagasaki et qui ont été victimes de l’explosion du 9 août 1945, elles qui enseignaient dans les orphelinats. Son défi était de mélanger les thèmes asiatiques avec ceux de la guerre, y ajoutant parfois des airs enfantins et autres. Son travail s’est étalé sur plusieurs mois et a débuté avec de simples photos et une narration sommaire du sujet. «J’ai essayé de trouver des sonorités d’après les images, l’histoire et l’époque», a-t-il expliqué.

Réjean est habitué de travailler avec Alain Vézina. Une belle complicité s’est développée entre les deux ce qui facilite le travail. «On se connaît bien et je sais comment travailler et par quoi commencer même si c’est toujours quelque chose de nouveau», note-t-il. Mais cela n’empêche pas que le compositeur a dû travailler de nombreuses heures à tenter de créer la musique la plus adaptée à l’œuvre documentaire de 52 minutes. «J’ai fait plusieurs thèmes qui, finalement, pour différentes raisons, ne sont pas dans le film», ajoute-t-il, ceci étant le lot de la majorité des compositeurs de musique du genre puisqu’il y a toujours des ajustements à faire lors du montage.

L’aspect asiatique aura été, pour Réjean, la nouveauté, lui qui a souvent eu à faire la musique pour des documentaires traitant de la guerre. Ça lui a permis d’utiliser le tai ko (tambourin traditionnel nippon), rarement employé, qui propose un son sourd. Il a également fait usage des timbales et des cuivres pour rythmer le côté militaire.

Le compositeur est très heureux que le documentaire soit présenté sur une chaîne de télévision à laquelle plusieurs ont accès. Ce sera l’occasion d’entendre la musique qu’il a créée spécialement pour l’occasion qui ajoute de la force aux images et induit des émotions aux spectateurs.

«Il faut trouver le bon dosage. La musique est là pour servir le documentaire. Pour appuyer et non pour distraire», rappelle-t-il.

Même si c’est la partie discrète du film, Réjean met toute son application à ses compositions. Il est d’ailleurs très discret lui-même, donc ce rôle, à l’arrière-scène, lui va très bien. On le voit sur la scène, mais seulement lorsqu’il doit accorder les pianos, un autre de ses talents.

Il continue de composer, lui qui a déjà deux albums de musique à son actif. «Je le fais pour conserver la flamme. J’essaye aussi de sortir de ma zone de confort et d’aller vers quelque chose qui ne me ressemble pas», confie-t-il.