Un 39e FIMAV mémorable

Plusieurs se souviendront du 39e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) qui s’est tenu au cours du dernier week-end, et ce, pour différentes raisons. Il s’agissait du dernier sous l’égide du directeur général et artistique (et fondateur) Michel Levasseur ainsi que sa conjointe Joanne Vézina (à l’administration), mais aussi il a offert aux festivaliers une programmation enlevante.

Bon jusqu’à la dernière note, pourrait-on dire. En effet, c’est John Zorn qui a clôturé l’événement dimanche soir, devant une salle comble au Carré 150. Une belle façon de rendre hommage à Michel et Joanne. D’ailleurs, tout au long du festival, les artistes n’ont pas manqué de les remercier pour leur dévouement des 40 dernières années. Même chose pour les spectateurs qui n’ont pas ménagé les ovations debout, autant pour les artistes que pour Michel et Joanne.

Lors de la conférence de presse faisant le bilan du FIMAV 2023, la présidente du conseil d’administration, Annie St-Jean, a indiqué avoir remarqué, parmi les spectateurs, plusieurs musiciens et artistes, venus à l’événement, sans toutefois y performer. « Ils voulaient simplement faire partie de cette édition. Tout le monde était émotif », a-t-elle indiqué.

Du côté des installations sonores, il s’avère que ce sont 15 000 personnes qui les ont visitées au cours de la semaine, ce qui représente un record. « Il vit par lui-même maintenant. Nous y avons vu beaucoup de visiteurs du festival, mais également des gens du coin qui viennent le découvrir », a fait savoir le commissaire, Érick d’Orion.

Pour ce qui est du grand manitou du FIMAV, qui tirera sa révérence dans quelques mois, il a expliqué avoir senti cette année le retour du FIMAV d’avant la pandémie. « Il y a une ébullition qui est revenue », a apprécié Michel Levasseur même s’il a constaté qu’il y a toujours des effets de ces années de restrictions sanitaires. Le public était véritablement au rendez-vous puisqu’on dénombre une augmentation de 15% des entrées en salle, comparativement à 2019.  Ainsi, ce sont 4400 personnes qui ont assisté à un ou plusieurs des concerts proposés.

En ce qui concerne la programmation, la dernière qu’il élaborait, il a souligné qu’elle avait été intense tous les jours et qu’il avait eu le temps de l’apprécier. « J’en ai manqué que quelques notes », a-t-il précisé. Plusieurs grands noms de la musique actuelle, et des habitués du FIMAV comme John Zorn, Fred Frith ou Ikue Mori, mais aussi plusieurs nouveaux et jeunes artistes sont montés sur scène. « Ça a été une très belle édition avec des concerts extraordinaires. J’ai beaucoup aimé la réaction du public », a-t-il confié.

Le FIMAV s’est installé cette année, dans un nouveau lieu, le Victorin, pour quelques concerts, ayant été évincé du Colisée Desjardins qu’il occupait depuis de nombreuses années. Michel Levasseur s’est dit heureux de cette nouvelle adresse de spectacle et a souligné que cela donnera une marge de manœuvre pour celui ou celle qui prendra sa place. Quant au Carré 150, que le FIMAV occupe depuis quelques années, il est toujours apprécié des spectateurs. 

Satisfait de cette programmation « chant du cygne », Michel a toutefois indiqué ne pas regretter sa décision de retraiter. « Le fait de ne pas avoir à faire la prochaine programmation l’an prochain est déjà un poids de moins », a-t-il mentionné.

Pour ce qui est de la suite, Annie St-Jean a indiqué que l’appel de candidatures durerait jusqu’au mois de juin et qu’en septembre, les deux postes vacants devraient être pourvus. Il faudra alors s’atteler à la prochaine édition du FIMAV. « C’est un peu serré, mais c’est possible », estime Michel Levasseur.

Déjà, cinq ou six candidats « sérieux » ont posé leur candidature, ce qui laisse espérer une suite pour le FIMAV. D’ailleurs, son actuel directeur général et artistique a estimé qu’il y avait une volonté forte du milieu afin qu’il se poursuive.