«La table des multiples» : où se mélangent technologie et poésie

S’est installée au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 l’exposition de Marie-France Légaré qui s’intitule «La table des multiples» et qu’on peut apprécier jusqu’au 10 février.

Sur place la journée du vernissage, Marie-France a expliqué son travail artistique. Originaires de Victoriaville (ses parents se sont rencontrés alors qu’ils travaillaient tous les deux à la UTEX), elle et sa famille ont quitté la région alors qu’elle n’avait que 3 ans. «Mais je viens encore faire des «road trips» dans la région. Il y a de beaux paysages et j’apprécie le dynamisme de la ville», a-t-elle mentionné.

Il s’agit de sa première exposition à Victoriaville et elle a choisi de proposer différents médiums qui ont tous un lien entre eux, un travail qui s’échelonne sur les sept dernières années. Il y a des dessins, des estampes, des sculptures sonores ainsi qu’une animation vidéo. Les visiteurs sont donc invités à tendre l’oreille et à regarder attentivement tout ce qui se déroule autour d’eux lors de cette exposition qui est à la fois poétique et ludique.

Le titre de l’exposition s’inspire de la table installée au milieu de la salle. Coiffée d’un dôme dans lequel le visiteur peut insérer la tête (par-dessous) et écouter les murmures d’une bande enregistrée de gens qui s’expriment à voix basse sur différents sujets, dont la nature, l’art et l’espace. «C’est une énumération, comme une liste qui vient changer le rapport au temps et à la réflexion», explique-t-elle.

S’ajoutent à cela des casques réalisés à partir d’un moulage de sa tête et qui expriment aussi des listes murmurées. Les croquis d’objets usuels sont intégrés dans une animation vidéo (un théâtre d’ombres) qui s’inspire également du dôme de la table. Marie-France utilise plusieurs techniques complexes et différents matériaux. Cela vient de son parcours professionnel puisqu’elle fabrique des prothèses pédiatriques dans un laboratoire et restaure également des moteurs d’aéronefs.

Elle souhaitait que cette exposition soit davantage inclusive que ses précédentes et a donc modifié la table en ce sens. Les casques aussi ont déjà été utilisés, tout comme les bandes sonores des murmures, mais ils ont été revisités pour cette exposition. Puisqu’elle a de concert un parcours artistique et professionnel, l’art l’aide à vivre… pour le moment. «Tant que cela va me nourrir, je vais continuer», explique-t-elle.