Se mouvoir et s’émouvoir avec «Errances»

L’artiste José Luis Torres invite les gens à venir se mouvoir et s’émouvoir dans l’installation in situ intitulée «Errances» qu’il a préparée au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 dans le cadre de la 8e Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières.

Rencontré alors qu’il créait son oeuvre, l’artiste a expliqué qu’il s’attardait, depuis quelque temps, à la question du déplacement, à la cartographie et à la topographie du territoire dans sa démarche. «Un sujet qui me touche comme migrant», explique l’Argentin d’origine. José Luis Torres est bien connu pour son travail. Il est en demande un peu partout et crée souvent des œuvres éphémères à partir d’objets trouvés sur les lieux où il expose. Dans ce cas-ci, ce sont des tablettes industrielles qui sont à la base de son travail. Une belle métaphore à la bureaucratie avec cet objet utilitaire, formel et froid qui est détourné de son utilité première.

Avec elles, il a imaginé un parcours, un labyrinthe avec des obstacles, en entrant dans l’œuvre ou encore à la contournant pour aussi la découvrir. Comme une métaphore de la vie, certains seront dans l’action alors que d’autres agiront «et c’est ok comme ça» dit l’artiste, davantage comme témoin. «Comme la vie, tout le monde se déplace et doit bâtir des relations», ajoute-t-il. Le visiteur pourra faire des arrêts à des petites oasis aménagées et prendre le temps d’admirer ces «portions d’espoir».

Puis, au centre, un grand bagage vertical, ficelé et couvert d’une toile bleue rappelle ces boîtes qu’on couvre et attache avant de partir pour une destination, souvent inconnue.

Un processus

L’artiste apprécie l’utilisation de la tablette, «sa platitude ludique». Il trouve amusant de les installer pour créer ce parcours qui lui fait penser au jeu de mécano de son enfance. «L’objet est détourné de sa fonction initiale. On lui donne une autre fonction, un autre destin», apprécie-t-il. Dans tout ce processus, ce n’est pas la fin qui importe, c’est le chemin, ajoute-t-il encore.

Tous les objets utilisés n’ont pas été altérés et pourront, une fois l’exposition terminée, reprendre la tâche pour laquelle ils ont été conçus initialement.

On peut voir l’œuvre jusqu’au 25 août et on pourra revoir l’artiste à l’œuvre les 24, 25 et 26 juillet alors qu’il reviendra à Victoriaville pour, cette fois, créer une œuvre emblématique extérieure sur le parvis du Carré 150. Il proposera également un atelier de médiation artistique auquel les gens seront conviés. Cette œuvre ainsi réalisée demeurera aux abords du lieu de diffusion jusqu’à la fin du mois d’août.

Une autre artiste

Toujours dans le cadre de la biennale, l’artiste Giorgia Volpe présentera sa roulotte itinérante baptisée «Insurrections végétales» qui est en fait un jardin habitacle. Celle-ci pourra être visitée du 15 au 20 août.

La 8e Biennale nationale de sculpture contemporaine propose le travail de 16 artistes dans 9 lieux d’exposition (6 à Trois-Rivières, Montréal, Lévis et en première, au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger de Victoriaville).