Rendez-vous à la prochaine station…
PLESSISVILLE. La céramiste Emmanuelle Lessard propose une exposition itinérante intitulée Rendez-vous à la prochaine station. Elle sera présentée à la gare de Lyster puis à celle de Victoriaville (Vélogare) et finalement à celle de Warwick (Maison de la culture).
Cette exposition se veut une suite à celle présentée à Victoriaville lors du 150e anniversaire (en 2011). À ce moment, elle avait créé cinq personnages en argile qu’elle avait installés dans la rue de la Gare. Elle souhaitait montrer aux passants l’effet du temps sur les statues non cuites. Malheureusement, les œuvres ont été victimes de vandales et une seule a résisté aux deux semaines d’exposition.
L’artiste ne s’est pas laissée décourager et a ramené chez elle la seule œuvre survivante et a poursuivi son projet en donnant le temps à la statue de se dégrader par les éléments naturels (en l’installant dans son entrée de cour) et que l’argile retourne à la terre (une «dévolution» au lieu d’une évolution). Elle a documenté le tout avec des photographies prises presque chaque jour. C’est d’ailleurs ces photographies qui sont à l’origine du projet d’exposition qui s’en vient.
En effet, Emmanuelle revient à la charge avec ce projet d’exposition. Celle-ci comptera cinq créations en argile (déjà trois sont complétées) et une série de photographies (une quarantaine). Les œuvres sculptées seront installées à l’extérieur afin de permettre au temps de les travailler à sa façon. L’intérieur accueillera les agrandissements des photographies des créations de 2011 et leur «dévolution».
La première exposition se tient du 8 au 31 août à la gare de Lyster. Ensuite, les petits personnages vont changer de gare et venir à Victoriaville du 26 septembre au 10 octobre. «Je vais ajouter un ou deux personnages à Victoriaville et à Warwick qui viendront s’ajouter, comme des nouveaux passagers», explique l’artiste qui est originaire de Victoriaville, mais qui habite Plessisville depuis quelques années.
Encore une fois, les argiles ne seront pas cuites et seront à la merci des intempéries et les visiteurs pourront, d’une exposition à l’autre, voir les changements qui surviennent. Cette deuxième exposition coïncide également avec les Journées de la culture, où elle offrira une activité de création d’une sculpture en direct. «Je vais aussi apporter de l’argile pour permettre à des gens de créer aussi», ajoute-t-elle.
Le dernier arrêt est prévu du 17 octobre au 2 novembre à la Maison de la culture de Warwick. C’est donc dire qu’à la fin des trois expositions, trois mois auront passé et les statues auront probablement changé d’aspect.
Grâce aux photographies, les visiteurs peuvent déjà avoir une idée du vieillissement des œuvres. On dirait qu’elles prennent de l’âge, des plis, un peu comme les humains en fait. Le temps a des effets sur tout ce qu’il touche, peut-on penser.
Son projet est tout à fait inusité et demande à l’artiste, un grand laisser-aller. Ses œuvres se retrouvent vulnérables face à la pluie, au vent et aussi aux passants…
Cette exposition, qui ne bénéficie d’aucune aide financière, est véritablement basée sur le train et le voyage. Les personnages ont tous des valises ou sacs, ils se promènent de gare en gare et Emmanuelle produira, afin de financer une partie des trois expositions, des cartes postales qu’elle vendra. Ces cartes seront réalisées à partir des photos exposées.
L’artiste aimerait beaucoup que ce projet d’exposition itinérante ait une suite et se rende jusqu’à Trois-Rivières…
L’art et l’utilitaire
Entre l’art et les métiers d’art, le cœur de l’artiste balance. Si elle est enthousiaste aux projets d’expositions, elle adore aussi créer des pièces tournées et cuites qu’elle peut vendre lors de différents événements.
Dans son atelier, installé au sous-sol de sa maison, elle alterne sans problème les projets et ne manque jamais d’idées à sculpter ou à tourner.