Quinze oeuvres pour «Déjouer les sens»

C’était un grand moment mercredi soir alors qu’avait lieu le vernissage de l’exposition d’art contemporain «Déjouer les sens – la fonderie d’art actuel dans tous ses états» au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville.

Une exposition inédite qui propose 10 œuvres créées expressément pour l’occasion et qui met en vedette différentes techniques de fonderie d’art. Il y a Aline Martineau, Patrick Bérubé, Éric Lapointe, Guillaume Lachapelle, Patrick Coutu, Marc Dulude, Catherine Bolduc, Paryse Martin, Pascale Archambault et Chantal Brulotte.

S’ajoutent à cela cinq œuvres existantes (de Jean-Pierre Morin, André Du Bois, Kaori Furuta, Alain-Martin Richard et Jordi Bonet) qui viennent compléter cette exposition placée sous la responsabilité de la commissaire Émilie Granjon. Ils étaient nombreux à venir découvrir cette grande exposition qui est le fruit de plusieurs mois d’efforts et, comme l’indiquait Dominique Laquerre, une étape importante pour le centre d’art.

Déjouer les sens

C’est le thème «déjouer les sens» qui a guidé les artistes pour la création de leurs œuvres. «Elles mettent en lumière le fruit d’un fascinant dialogue à trois voix entre l’artiste, le fondeur d’art et la matière…», explique la commissaire. Elle parle aussi d’œuvres qui amènent l’illusion des matériaux, la réflexion scientifique, l’imagination mise en tension avec le réel. «Quel que soit le thème, chaque pièce crée, à sa manière, une zone d’incertitude. Une tension entre voir, vouloir voir et croire voir.»

Toutes les pièces sont passées par l’Atelier du Bronze d’Inverness, une entreprise connue à travers le Canada pour son expertise. Pour les fondeurs de l’endroit, notamment Denis et Pierre-André Gagnon, cela aura été une belle occasion d’utiliser des techniques nouvelles. «Je suis le premier émerveillé du résultat. Les artistes qui sont ici sont en train de marquer une page de l’histoire de l’art au Québec», note Denis.

Chantal Brulotte

Parmi les artistes invités à créer une œuvre, on retrouve Chantal Brulotte, résidente de Saint-Christophe-d’Arthabaska. Cela fait quelques années qu’on n’avait pas eu l’occasion de voir son travail. Elle présente, pour cette exposition, «Réminiscence d’un murmure» et s’est inspirée de pierres pour sa création.

«C’est toujours un peu flou quand on commence, mais pour moi la fonderie me faisait penser à des empreintes», a-t-elle expliqué lors du vernissage. Chantal a donc repris des pierres et a voulu en faire une œuvre aux tendances aériennes. «J’avais envie de donner l’impression de quelque chose qui reste après que t’es plus là. Un flottement qui crée un effet fantomatique», ajoute l’artiste qu’on connaît notamment pour ses œuvres installatives. De cette première expérience avec le bronze, elle est très contente. «Ça m’a donné plein d’idées et ouvert des possibilités», apprécie-t-elle.

Programme d’activités

En plus de l’exposition qui se déroule jusqu’au 16 décembre, un programme d’activités a été élaboré. Des ateliers scolaires, destinés aux élèves du primaire et du secondaire, sont proposés tout comme un atelier du samedi pour les adultes et les familles (le 11 novembre).

Il y aura également, le 23 novembre à 19 h 30, une conférence présentée par la commissaire Émilie Granjon qui guidera les gens dans l’appréciation des œuvres grâce, entre autres, à une visite guidée.

L’exposition bénéficie du soutien du programme Nouveau Chapitre du Conseil des arts du Canada ainsi que de Manifestation et présentation publique du Conseil des arts et des lettres du Québec.