Mère et fille en chœur depuis 20 ans

À 7 ans, Mélyna Paquet intègre Les P’tits Cœurs. Sa mère, Marie-Josée Gingras, fait son entrée dans l’organisation comme bénévole. Surprises par les acrobaties vocales réalisées par les enfants, elles tombent sous le charme du groupe qui deviendra pour elles une véritable famille.

Diplômée en graphisme et en enseignement au primaire, Mélyna Paquet a 26 ans. Elle fait toujours partie des P’tits Cœurs. Pendant ses études à l’extérieur de la région, elle a dû prendre une pause. Or, sa mère a tenu le flambeau pour elles deux. Cette année, elle a regagné les rangs de son choeur d’enfants.

Marie-Josée Gingras porte le titre d’adjointe judiciaire du Directeur des poursuites criminelles et pénales, mais aussi celui de trésorière du conseil d’administration des P’tits Cœurs, depuis fort longtemps.  «Nous sommes arrivées de Québec en 2000. Nous ne connaissions pas les activités à Victoriaville. J’aimais chanter. J’ai vu une annonce, dans le journal. Ils recherchaient des choristes. Mélyna a passé l’audition et a été retenue», raconte Mme Gingras. À l’époque, le chœur se compose exclusivement d’enfants. Or, l’organisme à but non lucratif a besoin de parents bénévoles pour assurer son fonctionnement. La maman devient alors responsable des activités sociales. L’année suivante, elle accepte le poste de trésorière. Elle ne quittera plus ce CA et rejoindra les chanteurs lorsque la chorale admettra les adultes.

Fratrie

«Quand j’étais petite, à la chorale, nous chantions à l’unisson. Mais avec Lyne Dusseault, la fondatrice des P’tits Cœurs, il y avait trois voix, parfois quatre. Puis cette qualité n’a cessé d’augmenter d’année en année», témoigne Mme Gingras. Elle se souvient du temps où mises en scène et costumes faisaient partie de l’ensemble, élevant d’un cran le degré de difficulté. L’aspect théâtral a par la suite été mis de côté afin d’atteindre un nouveau sommet vocal et une meilleure direction.

Mélyna Paquet se rappelle les spectacles offerts à l’église Sainte-Victoire, alors que les chants juvéniles s’étendaient de la nef aux tribunes, bondées de visiteurs. «Des souvenirs que je conserve de ces années, il y a d’abord l’esprit d’une famille. J’ai toujours manqué un peu de confiance en moi. Là, je trouvais de l’assurance. Avec plusieurs filles, nous y sommes restées durant des années. D’ailleurs, Laurie-Anne et Alexandra y sont également depuis très longtemps», confie la jeune enseignante. La fillette d’alors, qui apprend des plus grands, joue à son tour le rôle de mentor et se réjouit de ce cycle qui lui apparait naturel. «Le jeudi soir, t’as du fun. Parfois, ça nous dit moins, comme tout le monde. Mais une fois sur place, tu l’oublies. C’est une forme d’expression qui fait du bien», soutient-elle. Depuis quelques années, son frère, Gabriel, performe aussi dans leurs rangs.

Pureté

Au cours de la dernière décennie, les hommes ont été invités à se joindre au chœur, afin d’apporter de nouvelles nuances, dont celles des ténors et des basses. Puis, constatant l’intérêt des familles pour les activités communes, les grands-mères, les femmes et les anciens, âgés de plus de 18 ans, ont été acceptés. Désirant demeurer un chœur d’enfants, l’organisation fixe un ratio supérieur d’enfants par adulte. Aujourd’hui, le groupe dénombre sept hommes, huit femmes et vingt jeunes. «Une voix d’enfant, c’est touchant. Quand on écoute leur solo, on frissonne. On ressent leur sourire et leur énergie positive. On les aime tellement», affirme Mélyna au sujet des plus petits membres de la chorale.

Depuis l’an dernier, Priscille Bilodeau agit comme chef de chœur. En plus de proposer des représentations lors d’événements, les chanteurs participent à toutes sortes d’animations au cours de l’année, dont un camp musical. Marie-Josée Gingras admet que son engagement en gestion auprès des P’tits Cœurs s’avère très exigeant, même pour son conjoint qui donne un coup de main, mais pense déjà avec fébrilité à l’année prochaine.

Les P’tits Cœurs ont évolué, en vingt ans. Reste encore, pour la mère et la fille, ce bonheur commun de pratiquer, de chanter et de se surpasser de concert, chaque semaine. «Ça unit la famille», concède Marie-Josée Gingras. Le dimanche 5 mai, les choristes présenteront «Les chants du cœur», à 14 h, au grand auditorium du Cégep de Victoriaville. Ils invitent toute la population à venir y assister.