«Les lettres de ma mère» : chronique d’une autre époque dans les Bois-Francs

Les nostalgiques du passé et ceux qui veulent découvrir une époque révolue sont invités à venir voir le documentaire de Serge Giguère, «Les lettres de ma mère», présenté le 15 janvier (13 h 30 et 19 h 30) dans le cadre du Ciné-Club du Carré 150.

En entrevue téléphonique, le réalisateur originaire d’Arthabaska, Serge Giguère, a expliqué que ce documentaire lui avait permis de retourner à ses débuts de cinéaste, mais avec un projet très personnel.  En effet, ce sont une centaine de lettres écrites par sa mère à son frère aîné (entre 1947 et 1956) qui sont à l’origine de ce film qui vient rappeler une époque pas si lointaine de la région. «Je voulais montrer la réalité de chez nous et le travail incessant de mon père et ma mère pour faire vivre la famille», explique-t-il.

Pour ce faire, il a interviewé ses frères et sœurs (ils étaient 16 en tout) pour savoir comment ils vivaient à ce moment. Lui-même fait partie des personnes rencontrées et c’est sa fille qui s’est chargée de lui poser des questions. «Justement, je me demandais si je n’étais pas trop présent dans le film», s’interroge-t-il.

Serge Giguère a voulu montrer les paysages et les montagnes des Bois-Francs, mais raconter aussi les émotions de sa mère. D’ailleurs, ceux qui verront le film apprendront de nombreuses choses personnelles sur les Giguère. «C’est la chronique d’une époque où il n’y avait pas d’antibiotiques, où les gars n’étaient pas obligés d’aller longtemps à l’école, etc.», explique-t-il.

C’est lui qui fait la narration, mais dans ses propres mots, sans texte.

Pour ce film, Serge Giguère a pris l’«exacto» à plusieurs reprises, reprenant les photos de familles, découpant les personnages et les animant d’amusante façon. On voit aussi des bouts de films montrant sa vraie maman lors d’une réunion familiale qui nous fait aimer encore plus le personnage. Dans d’autres scènes, c’est une comédienne, en ombrage, qui la représente fièrement.

Les frères et sœurs de Serge ont parfois eu, lors du tournage, des surprises lors de la lecture de certaines lettres où leur mère parlait d’eux et du quotidien d’alors. «À titre de documentariste, je prenais un malin plaisir à voir leur réaction lorsque je leur apprenais quelque chose. C’était pour moi un beau cadeau», explique-t-il.

Ce documentaire lui aura également permis d’aller visiter son frère en Floride, chose qu’il n’avait pas faite jusqu’à maintenant. «Je suis fier du résultat. C’est une petite page d’histoire qui montre le genre de famille qui existait à ce moment», a-t-il mentionné.

Quant à savoir si sa mère serait contente du film, le réalisateur croit que oui. «On s’obstinerait peut-être sur quelques points», termine-t-il. Serge Giguère aura mis quelques années à réaliser ce projet (pas à temps complet) qu’on peut voir depuis novembre dernier, mais qui sera présenté officiellement à Montréal et à Québec en mars.

D’ici là, il a bien hâte de rencontrer les gens de Victoriaville qui viendront aux deux projections de lundi prochain auxquelles des membres de sa nombreuse famille se joindront également.