« Les portes qui parlent » : les aînés découvrent leurs œuvres

Les deux remises d’œuvres, réalisées dans le cadre du projet « Les portes qui parlent », organisé par Sophie Chabot avec la collaboration de l’enseignante Isabelle Grenier et ses élèves du 4e secondaire du programme arts visuels du Tandem, ont eu lieu. Cela a permis de belles rencontres intergénérationnelles.

Le projet visait à rejoindre des familles d’aînés de la région qui habitent en CHSLD ou en résidences de soins (et orner leur porte d’une œuvre remplie de sens qui les décrirait bien), mais s’est finalement étendu à des aînés en général. Le but était de leur demander des photos représentant leur vie et répondre par écrit à des questions sur leur histoire personnelle. « J’avais fait des démarches au Chêne et au Roseau et il y avait un intérêt, mais les délais étaient trop courts », a expliqué Sophie. Cela ne l’a pas empêchée de recruter par ses réseaux sociaux afin de rassembler autant d’aînés que d’élèves.

Par la suite, les réponses et photos (traitées numériquement par Linda Vachon) ont été remises aux élèves de l’école secondaire qui, à partir de celles-ci, ont créé (à l’aveugle sans jamais avoir rencontré leur sujet) un portrait à la manière d’Adèle Blais. 

La classe aura ainsi mis une quinzaine de cours afin de réaliser le produit final qui a récemment été présenté en deux groupes à l’OMH de Victoriaville. Lors des remises, les élèves étaient fébriles, nerveux de montrer leur travail à leur sujet d’inspiration. Pour ajouter un cérémonial, chaque œuvre était installée à l’envers et toutes ont été retournées en même temps. Les aînés devaient ensuite déambuler afin de trouver celle qui les représentait. Une fois trouvée, l’œuvre était expliquée et offerte par l’élève.

Raphaël Girard, qui a remis son travail à Suzanne De Ladurantaye, a indiqué qu’il était assez fier du résultat. « J’avais peu d’images pour m’inspirer », a-t-il mentionné. Cela ne l’a pas empêché de mettre beaucoup d’efforts et de travail afin d’offrir un résultat à la hauteur de son talent. 

L’enseignante a également beaucoup aimé ce projet qui a permis à ses élèves de réaliser un travail de recherche avant d’initier l’œuvre qui a nécessité notamment des techniques de collage, de marouflage et d’acrylique. 

C’est d’ailleurs elle qui a suggéré de s’inspirer des œuvres d’Adèle Blais, une artiste qu’elle apprécie particulièrement. « C’est la troisième année que je propose un projet s’inspirant de son travail », a-t-elle fait savoir. Elle a remarqué qu’au départ, les élèves étaient intimidés d’offrir leur création qui était le résultat d’un regard extérieur sur la vie d’une personne jusqu’alors inconnue. « Les aînés se sont confiés avec beaucoup de générosité », fait-elle remarquer. 

Des liens se sont même formés entre les duos, dont certains ont même échangé leurs coordonnées. Sophie Chabot a bien l’intention de refaire des demandes de subvention afin de pouvoir réitérer le projet l’an prochain puisque plusieurs résidences pour aînés sont intéressées d’y participer.