« Les hauts et les bas » de Catherine Bolduc

Le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville présente, jusqu’au 7 mai, l’exposition de Catherine Bolduc intitulée « Les hauts et les bas », qui se veut une évocation de paysages fantastiques.

Lors du récent vernissage (le premier véritable pour le Centre d’art depuis le début de la pandémie), l’artiste a expliqué la démarche entourant cette exposition qui met en valeur des monotypes réalisés à partir de textiles et autres passementeries.

L’exposition est constituée d’une première série réalisée lors d’une résidence à Val-David. Sa technique consiste à utiliser les textiles directement sur le lit de la presse, après avoir été encrés. L’artiste fait jusqu’à trois passages dans la presse afin d’obtenir le résultat souhaité. Suivent ensuite des interventions avec différents médiums, dont du vernis à ongles. « Dans ma pratique en dessin, je travaille beaucoup le sujet du paysage, plutôt une projection imaginaire et fantasmatique d’un paysage. Cette série fait suite à une autre qui s’appelait « Cosmétique de la fin », où je faisais un lien avec les ornements féminins, transformés en paysage apocalyptique. Un lien métaphorique entre comment on camoufle le vieillissement du corps féminin et la situation du monde dont on tente de cacher l’état catastrophique. C’est là que j’ai commencé à utiliser le vernis à ongles », résume-t-elle.

S’ajoutent deux autres œuvres, plus grandes, dont l’impression a représenté tout un défi puisqu’il lui fallait utiliser entièrement la presse. Elle devait également mouiller le papier afin qu’il épouse les différentes épaisseurs. Bref, les œuvres de cette exposition ont demandé de l’exploration des techniques pour les adapter à ce que Catherine souhaitait faire.

On peut y voir des montagnes inventées, par lesquelles passent des chemins sinueux qui montent et redescendent. « Quand je travaille, je pars souvent d’une image métaphorique avec laquelle je joue », explique-t-elle.

L’artiste utilise donc les superpositions. Que ce soit des couleurs, des textures, mais aussi du sens puisque le titre fait référence à la fois à la topographie montagneuse des volcans de même qu’au vocabulaire pour décrire les dessous féminins ou encore des émotions en montagnes russes.

Son travail propose des couleurs vives, vivantes même qui fait du bien. On y voit de l’exubérance et l’esthétique kitsch qui caractérise ce que fait Catherine. « Ce sont un peu des états d’âme », résume-t-elle encore en précisant qu’il s’agissait de son art de pandémie. 

Deux grandes œuvres complètent l’exposition. Pour ces dernières, elle n’a pas utilisé la technique d’impression, seulement de l’aquarelle et de la peinture acrylique et… du vernis à ongles. Mais on y devine toutefois la dentelle et les mêmes ornements que pour les autres monotypes présentés.

Dans la vitrine extérieure du centre d’art, des volcans faits à partir de moulages d’assiettes « vintages » viennent compléter le tout. Ils sont issus de l’exposition « Cosmétique de la fin ».

Catherine Bolduc a déjà exposé au même endroit dans le cadre de l’exposition « Déjouer les sens – la fonderie d’art actuel dans tous ses états », il y a quelques années, ayant également une pratique en sculpture et en installation.