«Les Affamés» couronné film de l’année

«Les Affamés» a été sacré meilleur film au 20e Gala Québec cinéma et celui qui a signé ce long-métrage hors normes, Robin Aubert, a également été salué pour sa réalisation.

Celui-ci s’est surtout réjoui pour sa «gang», l’équipe qui a porté avec lui cette histoire de morts-vivants envahissant la campagne québécoise.

Il se serait réjoui de la victoire de n’importe quel autre film en lice, insiste celui qui dit présentement savourer une «errance créatrice».

«L’important, c’est de participer», avait-il lancé sur scène, dans un discours laconique.

Les autres aspirants à ce prestigieux titre étaient «Boost»,«La petite fille qui aimait trop les allumettes», «Les rois mongols», «Tuktuq», «Le problème d’infiltration» et «Chien de garde».

Ces deux derniers, signés respectivement par Robert Morin et Sophie Dupuis, dominaient le tableau des finalistes avec six mises en nomination chacun, mais ils ont finalement été honorés à travers leurs acteurs.

«J’ai pas fait beaucoup de cinéma en 32 ans de métier», a souligné Christian Bégin, triomphant dans la catégorie du meilleur interprète masculin pour son rôle de «Le problème d’infiltration».

«Je suis allé visiter un terrain de jeu sur lequel on m’a pas souvent invité et on m’a dit :  »Tu ne viens pas souvent jouer dans notre carré de sable, mais t’es un bon joueur. »»

Chez les femmes, Maude Guérin a été couronnée meilleure actrice pour un rôle qu’elle croyait pourtant secondaire dans le drame familial «Chien de garde».

Son partenaire à l’écran, Théodore Pellerin, a été salué dans la catégorie Révélation de l’année, qui récompense les nouveaux visages du cinéma québécois. Le jeune acteur, qui s’est d’abord fait connaître dans la série télévisée «30 vies», figurait également dans «Boost» de Darren Curtis.

En allant cueillir l’Iris de la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien, Emmanuel Schwartz a rappelé que les Montréalais ne sont que «des invités qui se pensent chez eux», comme le souligne «Hochelaga, Terre des Âmes». Dans la salle de presse, l’acteur a reconnu que ce prix est «doublement significatif» puisqu’il lui a été décerné dans la ville sur laquelle porte le film de François Girard.

Du côté des dames, la gagnante Brigitte Poupart a tenu à remercier Robin Aubert pour les «héroïnes modernes» qu’il met en scène. Dans «Les Affamés», il lui a confié un de ces «rôles féminins qui sortent des clichés» avec le personnage de Céline, qui repousse les zombies à coups de machette.

Parmi les longs-métrages s’étant distingués au box-office, le public a choisi d’honorer «Junior Majeur» d’Éric Tessier.

Quant à l’Iris Hommage, il a été décerné à André Forcier, qui a signé son premier film, «Chroniques labradoriennes», il y a plus de cinquante ans.

Le cinéaste, à qui l’on doit notamment «Le Vent du Wyoming» et «Je me souviens», a été accueilli sur scène par une ribambelle d’acteurs qu’il a dirigés, dont France Castel, Gaston Lepage et Roy Dupuis.

«J’étais dû depuis un esti de bout de temps», a confié à La Presse canadienne «l’enfant terrible du cinéma québécois», qui a l’intention de rester derrière la caméra tant que sa santé le lui permettra.

Édith Cochrane et Guylaine Tremblay étaient à la barre du gala pour une deuxième année consécutive. Dans son numéro d’ouverture, le tandem n’a pas manqué de souligner l’avènement du mouvement #moiaussi qui ébranle depuis l’automne le monde du septième art.

«Le milieu du cinéma québécois est resté relativement en dehors des scandales sexuels cette année. C’est sûr qu’on est plus du genre à attendre que les abuseurs soient morts avant de les dénoncer, mais quand même», a relevé Guylaine Tremblay dans une référence au cinéaste Claude Jutra, dont le gala portait auparavant le nom.

Une première vague de prix avait été remise mardi, lors d’une cérémonie distincte où les artisans derrière «Les Affamés» avaient récolté cinq autres statuettes. «Hochelaga, Terre des Âmes» s’y était également illustré en raflant quatre prix Iris, pour sa direction artistique et photo, entre autres.