Le lot du diable : une expérience immersive unique pour Claudelle Côté

Au cours de l’été, Claudelle Côté, résidente de Sainte-Hélène-de-Chester, a vécu toute une expérience. Elle faisait partie des 16 participants à l’émission « Le lot du diable : la conquête de la mer », qui sera présentée dès le 11 novembre sur les ondes d’Historia et de Série Plus.

L’éducatrice spécialisée de métier a toujours aimé les randonnées, le plein air et les défis. Pas étonnant alors qu’une amie, ayant vu passer l’annonce recherchant des candidats, lui ait suggéré de s’inscrire. « Je ne regarde pas la télévision », confie-t-elle d’entrée de jeu en entretien téléphonique. Mais ayant jeté un coup d’œil sur l’émission en question, et étant toujours à la recherche de nouvelles aventures, elle s’est inscrite. « Je n’avais pas d’attentes », a-t-elle ajouté.

Claudelle a donc été surprise d’être convoquée pour une entrevue téléphonique, une deuxième par zoom et une troisième en personne à Montréal, avant d’être finalement sélectionnée.

Elle s’est donc rendue en Gaspésie en juin (elle a manqué le dernier jour d’école) pour vivre cette expérience immersive qui invite les participants à revivre l’époque des années 30 en Gaspésie et qui sont plongés dans la vie des colons après la Grande Dépression. Ils ont comme mandat de jeter les bases d’un petit établissement de pêche privé en accomplissant des tâches qui leur sont données par l’inspecteur de la colonie.

Claudelle ne savait pas grand-chose, avant son départ, de l’aventure qu’elle s’apprêtait à vivre malgré quelques recherches faites au préalable. « J’avais regardé comment survivre dans le bois et quels champignons ou plantes étaient comestibles », a-t-elle expliqué.

Ce qu’elle retient de cette expérience (dont on ne peut dire la durée), c’est le froid qu’elle a ressenti. Il faut dire que même en plein été, sur le bord de la mer en Gaspésie, avec le vent constant, il ne fait pas chaud. Vêtue de quelques vêtements d’époque, avec des nuits à 4 degrés, elle confie que c’est  véritablement le froid qui a été le plus difficile à vivre. Cela malgré que les journées étaient bien occupées à réaliser des tâches très physiques. « On devait se débrouiller avec pas grand-chose », a-t-elle indiqué. Que ce soit pour s’abriter ou pour se nourrir, chaque geste demandait des efforts. « On a mangé beaucoup de patates et de beans, malgré des journées à travailler fort », résume-t-elle.

En plus, puisqu’il s’agit d’un jeu avec élimination, il lui fallait, en plus des efforts physiques, user de stratégie pour demeurer dans l’émission dont on ne peut divulguer l’issue (mais on sait que le ou la gagnante repartira avec 100 000 $).

Malgré tout, Claudelle mentionne avoir beaucoup apprécié cette expérience qui lui a permis de replonger dans l’histoire et dans le quotidien des gens d’une autre époque. 

Et isolés du reste du monde, à part les techniciens à qui ils ne pouvaient adresser la parole, les participants sont complètement plongés dans cette aventure. Plus de montre, d’accès à la radio, télévision ou Internet, ils en sont venus à perdre le fil du temps. Mais Claudelle confie avoir vécu, pendant ce tournage, une des plus belles expériences de sa vie. « On nous met toujours à l’épreuve, c’est de l’adrénaline constante », fait-elle remarquer. Si bien que le retour à la réalité, après le tournage, a été difficile pour elle. « Là-bas, on ne vivait que pour l’instant présent », rappelle-t-elle. C’est donc épuisée qu’elle est revenue de ce périple, un peu stressée par toutes les stimulations autour d’elle. « Ça m’a permis une détox de la société d’aujourd’hui », souligne-t-elle en ajoutant que tous devraient faire de même de temps à autre.

La première chose qu’elle a faite au retour, c’est de prendre une longue douche chaude, ce qui lui avait énormément manqué. « On devait se laver dans la mer, mais elle était tellement froide que je n’ai jamais réussi à me saucer complètement », a-t-elle raconté. Ensuite, elle a voulu parler à ses deux fils de 10 et 11 ans, bien entendu, et avec qui elle n’a pu avoir de contacts pendant l’aventure. « Je croyais m’être ennuyée de mon lit aussi, mais les premiers soirs, je me suis couchée sur le sol, mon matelas étant trop mou », dit-elle en riant.

Elle a bien apprécié tous les moments passés dans la nature, ce qui lui manque beaucoup aujourd’hui alors qu’elle a repris son travail d’éducatrice spécialisée. Quant à la Gaspésie, il s’agissait pour elle d’une deuxième visite dans cette région du Québec. Elle y était allée à l’âge de 16 ans, pour un premier « road trip » et souhaite maintenant y amener ses enfants.

Dans toute cette expérience, Claudelle retient tout le positif et annonce qu’elle le referait sans hésitation. « Tous m’ont apporté quelque chose », a-t-elle mentionné en parlant des autres concurrents. Avec sa participation à l’émission, elle souhaitait représenter les femmes et montrer qu’elles sont capables « d’accoter » les hommes, comme elle le dit si bien.

Claudelle Côté a repris l’enseignement, mais dans un nouveau poste à Notre-Dame-de-Ham. Encore un peu déboussolée de sa participation, elle indique que cela lui a redonné le goût de retourner dans les bois. « Avant l’éducation spécialisée, j’avais fait un DEP en acériculture », fait-elle savoir en ajoutant que de se retrouver en nature est un besoin plus profond que ce qu’elle croyait.

Au final, toute cette expérience, malgré les efforts et les difficultés, lui aura permis un retour aux sources qui lui a fait grand bien. Elle a beaucoup appris dans tout cela et, malgré le froid, elle considère que cela valait amplement la peine.