L’Atoll présente le premier solo d’Alice Longpré

Du 4 août au 2 septembre, l’Atoll de Victoriaville présente la première exposition solo d’Alice Longpré.

Intitulée « fragmenter/effacer/constituer la trame », l’exposition est offerte dans le cadre de la programmation tremplin du lieu d’art actuel. La Victoriavilloise y présente des peintures, dessins et installations qui explorent notamment l’illusion d’optique et la perspective.

Cela fait deux ans qu’elle prépare cette exposition. Elle y propose ainsi ses champs d’intérêt et ses aptitudes en même temps. Du côté des peintures, elle expose une rétrospective de son travail. Dans chacune des œuvres, on voit bien qu’elle est technicienne en architecture. La minutie est omniprésente dans les tableaux aux nombreuses lignes, toutes réalisées avec du papier collant, superposées pour créer des motifs de multiples dimensions. « Je suis bien heureuse de les voir tous ensemble », ajoute-t-elle. Réalisés sur bois, avec de l’acrylique, les tableaux impressionnent par les couleurs nuancées et agencées, la profondeur, les proportions. « Tout est calculé », indique-t-elle. En effet, après avoir séparé son canevas en segments, elle trace la ou les trames (d’où le titre de l’exposition). « En faisant mon travail de lignes, des dessins apparaissent. J’efface et réalise de nouvelles formes qui prennent vie », note-t-elle.

Parfois elle déroge des lignes ajoutant un peu de mouvement dans ses œuvres qui sont, à la base tout de même, formées de lignes bien droites et précises.

Elle s’intéresse particulièrement à l’espace et l’occupe à l’Atoll avec deux installations aussi. En effet, on peut voir « Vent de dentelle », une œuvre constituée de sept panneaux imprimés sur papier Bond, suspendus au milieu de la salle. Elle a d’ailleurs, pour cette œuvre, expérimenté pour la première fois la création numérique. Le visiteur peut entrer dans l’œuvre et l’apprécier de l’intérieur. « J’ai envie de créer des situations où les visiteurs vivent des expériences », indique-t-elle.

L’autre installation, encore plus impressionnante, porte le titre « 912 mailles dans l’océan ». Elle est constituée de 912 pièces d’argiles, toutes faites et peintes à la main ainsi que de 5 miroirs, créant un effet de multiplicité ainsi qu’une projection sur le mur en face. Il s’agit de la pièce maîtresse de l’exposition. « C’est l’aboutissement de mon travail. On a la trame, le travail manuel qui demande beaucoup de temps, la géométrie, l’effet d’optique et la profondeur », énumère Alice.

Elle complète l’exposition avec des dessins créés à la main à l’encre blanche sur papier noir, sans croquis, avec une petite trame de fond et des petits points. Le tout ressemble à de la dentelle. Un long travail, répétitif, méditatif qu’elle apprécie et qui lui fait du bien. « J’aime ça m’installer pour faire ça. C’est minutieux et me fait penser aux femmes qui tissaient, brodaient. Un travail qu’il faut prendre le temps de réaliser », ajoute-t-elle. D’ailleurs, elle met une multitude d’heures dans chaque projet, travaillant jusqu’elle arrive au résultat souhaité, n’hésitant pas à reprendre les couleurs jusqu’à satisfaction. Un travail cartésien à la limite. « Mais moi, quand j’enlève les « tapes » et vois le résultat, c’est là que je découvre mon œuvre », exprime-t-elle. Parfois, le résultat est exactement celui qu’elle prévoyait alors qu’à d’autres moments elle a des surprises.

Le vernissage a lieu le 4 août à 17 h.