L’art du clown en Colombie : une aventure généreuse et enrichissante

C’est du côté de la Colombie que Brigitte Charpentier a passé les dernières semaines. Elle y était afin d’y donner des ateliers, mais également pour visiter des patients dans un hôpital de Bogota à titre de «doctora» clown.

Si elle a choisi cette destination sud-américaine, c’est tout simplement parce qu’elle en avait beaucoup entendu parler et savait qu’il était facile d’intégrer des groupes, ce qu’elle souhaitait faire. « Ici, au Québec, c’est toujours compliqué. En Colombie, je connaissais l’amie d’une amie et tout s’est réglé rapidement, simplement », a-t-elle apprécié. Pas de long délai ou de formulaires à n’en plus finir à remplir, en quelques minutes, on lui avait programmé des ateliers à animer dans un théâtre social de l’endroit.

« J’étais là pour faire du bénévolat, redonner ce que j’ai reçu », a-t-elle dit. Brigitte s’est spécialisée dans le rythme, la base de l’art clownesque qu’elle transmet désormais aux autres. « J’ai enseigné à de vrais clowns, mais aussi à des gens ordinaires », précise-t-elle.

Quant à sa visite à l’hôpital, avec une équipe, elle l’a beaucoup appréciée, heureuse d’avoir fait rire et sourire des gens qui en avaient bien besoin, réaffirmant ainsi l’importance de la thérapie par le rire. Elle songe même, maintenant, à voir si elle ne pourrait pas faire ce genre de visite dans des camps de réfugiés. « Où certains sont depuis trois générations », ajoute-t-elle. 

Brigitte a été bien accueillie en Colombie où elle se sent en sécurité. Elle apprécie particulièrement l’ouverture des gens envers l’art sous toutes ses formes. Malgré un niveau de vie beaucoup plus modeste qu’au Canada, les Colombiens sont conscients de l’importance de l’art dans la vie, ce qui ne manque pas d’impressionner la clown de la région. « C’est comme un mode de survie pour eux, on dirait », croit-elle.

Son séjour lui a également permis de se développer un bon réseau de femmes clowns avec qui elle envisage différents projets. « Il se passe quelque chose de bien du côté des femmes clowns et je suis contente d’en faire partie », fait-elle savoir.

La clown a également profité de son passage pour s’offrir quelques jours à Carthagène. Même encore sur place, elle n’hésite pas à dire qu’elle y reviendra certainement, ayant déjà pris des engagements pour l’an prochain. Elle voudrait, entre autres, organiser un mini-festival d’impro pour des étudiants en plus de refaire des visites de patients dans les hôpitaux. « L’impro a été le début pour moi », rappelle-t-elle, faisant référence au Cégep de Victoriaville où elle a découvert cette forme d’art qui a tracé son chemin autant du côté du théâtre que de l’art du clown qu’elle assume depuis quelques années maintenant.

D’ailleurs, elle propose, du côté de Montréal, de l’impro-clown, revient à Victoriaville de temps en temps (où habite encore sa maman) et anime des événements à Saint-Adrien. La clown a véritablement pris sa place en Brigitte qui affectionne beaucoup cette forme artistique qui fait apprécier toutes ces qualités qui sont en fait considérées comme des défauts chez des personnes « normales ». « Plus tu es trop ceci ou cela, plus on t’aime comme clown », a-t-elle découvert.

Brigitte Charpentier est toujours investie de sa mission artistique, qu’elle considère essentielle pour le maintien de sa santé mentale. Elle se doit d’avoir des projets qu’elle tente toujours de réaliser, malgré les embûches. Certains la trouvent audacieuse, mais pour elle, c’est une simple question de survie.