La plénitude par la peinture

Il s’en est passé des choses depuis une année pour Lorraine Ricard. Si en juillet 2018 elle commençait à faire de la peinture, un an plus tard, elle ressent la plénitude de la création et se sent à sa place.

Elle a installé, dans son salon, tout son matériel pour peindre. «J’en sentais le besoin avant de réaliser que c’est ce que faisait mon père (Yves Ricard)», explique-t-elle d’entrée de jeu. On peut voir aussi, sur les murs, les toiles de son père qui côtoient désormais les siennes. Deux genres complètement différents, mais ce même amour de l’art.

Les toiles commencent à s’accumuler et l’expérience fait son chemin pour cette peintre qui se considère aux balbutiements de sa carrière artistique. «Je suis à la pouponnière de l’art», dit-elle en souriant.

Lorraine prépare sa première exposition solo qui aura lieu tout le mois de septembre au café Farniente de Victoriaville (vernissage le 5 septembre de 17 à 19 h). Une autre belle étape pour Lorraine. «Tout s’est réglé rapidement après que quelqu’un m’encourage à le faire», explique-t-elle, assise devant son plus récent tableau, encore sur le chevalet, qui démontre bien tout le chemin parcouru depuis un an.

En effet, elle semble avoir trouvé son style avec des œuvres qui laissent entrevoir, en partie, le fond de la toile noir ainsi que les coups de crayon de ses dessins. D’ailleurs, elle est à réaliser une série de 12 toiles partant de ce principe, intitulée «Port d’attache», avec des scènes pittoresques inspirées de ports de mer qu’elle aimerait bien montrer à l’extérieur du pays.

La première de la série a déjà trouvé preneur lors de l’événement artistique Lyst’Art, il y a quelques semaines. En effet, un américain de New York a été séduit par une toile que Lorraine ne croyait pas achevée. C’est à sa demande qu’elle l’a signée. Il l’a achetée peu après. «Il m’a dit qu’il voyait l’émotion, l’intention. J’en avais la chair de poule», se souvient-elle. Une première expérience de symposium tout à fait réussie pour Lorraine, avec cette vente inespérée.

Outre la peinture (acrylique), Lorraine s’est lancée dans l’aquarelle. «Ça me repose», dira-t-elle. Avec cette technique, elle réalise des formats pour des cartes de souhaits, toutes faites à la main, un produit dérivé sympathique qu’elle peut offrir à ceux qui n’ont pas nécessairement les moyens de s’acheter une toile. «Je fais aussi des esquisses sur ce papier lorsque je vais à l’extérieur. Ça me permet de voyager léger», apprécie-t-elle.

L’artiste a encore beaucoup de choses à apprendre dans le domaine, notamment les façons de montrer ses œuvres. «J’ai du travail académique à faire à ce niveau pour avancer. Mais je vais engager quelqu’un pour me coacher, notamment pour réaliser un site Internet», indique-t-elle.

Quant aux symposiums, Lorraine n’a pas l’intention d’en faire toutes les fins de semaine. En novembre, elle sera de celui de Nicolet, au Rendez-vous des peintures, mais pour le reste, elle se trouve très bien chez elle avec sa peinture et ses spatules.

En un an, quelque chose a changé chez elle. Lorraine est désormais convaincue de suivre sa route artistique. Elle n’hésite pas à mettre sur ses toiles toute sa vulnérabilité et est dans son univers avec la peinture. «Maintenant, j’accepte d’être ce que j’aurais dû être», confie-t-elle.

Elle ne sait pas où toute cette aventure artistique la mènera, mais elle tente le coup.