La création, toujours une source d’exaltation pour Jérôme Grenier

L’artiste sculpteur n’aura jamais assez d’une vie pour réaliser toutes les idées artistiques qu’il a en tête. C’est pourquoi les journées ne sont jamais assez longues et qu’il s’active sans arrêt, question d’en faire le plus possible.

Si sa tête est remplie de création, c’est qu’il se discipline à noter, sur une liste, tout le reste. Les petites choses du quotidien se retrouvent sur papier, laissant la place dans son esprit pour l’inspiration.

Il s’est aussi, depuis peu, entouré de son art. En effet, il a aménagé le rez-de-chaussée de sa maison de Saint-Christophe-d’Arthabaska en salle d’exposition où trônent fièrement ses tables, consoles, armoires, cadres ou lampes. Le tout bien mis en évidence avec un éclairage adéquat, ce qui lui permet de recevoir chez lui, des clients ou des amateurs d’art.

D’ailleurs il organise une activité porte «entrouverte» les 17 et 18 novembre. Entrouverte parce qu’il souhaite inviter sa clientèle et quelques personnes seulement. Ceux qui seraient intéressés à y participer n’ont qu’à entrer en contact avec lui afin de confirmer leur présence.

Le bois et le métal

Si on l’a connu, au départ pour ses sculptures sur bois, le travail de Jérôme a bien évolué et aujourd’hui, il passe d’une matière à l’autre, gardant toujours la même joie. Il a encore en sa possession du cuivre provenant du toit du Château Frontenac de Québec qu’il intègre dans toutes ses œuvres, en petits morceaux désormais.

«J’ai même retiré une collection de lampes pour les démanteler afin d’avoir du cuivre», avoue-t-il. Cela donne à ses œuvres un cachet supplémentaire et une valeur historique. «C’est avec ce cuivre que j’ai découvert les métaux», apprécie-t-il.

Aujourd’hui ils sont partie prenante de son travail. Il fait lui-même pentures, rivets, clous, poignées qui viennent s’intégrer à ses œuvres. Les lampes qu’il fabrique en sont un bon exemple. Il expérimente, ose, intègre, façonne ainsi des objets utilitaires qui sont en même temps artistiques. «Chaque lampe a toujours une intention, un équilibre. Et plus j’en fais, plus ça devient difficile», note-t-il. Jusqu’à la fin, il a toujours le doute mais doit à un moment se dire que c’est assez.

Il y a aussi cette trilogie de tables qu’il réalise en hommage à Picasso, artiste qu’il admire. «Il m’a toujours inspiré», explique Jérôme. À ce jour, deux tables complétées et la troisième est en cours.

Il travaille en séquences, utilisant un minuteur pour déterminer les périodes où, par exemple, il sculpte ou travaille le métal. Très méthodique, il travaillera sur plusieurs œuvres à la fois. Par exemple, s’il remplit une commande pour une table, il en fera trois du même coup, question de se créer un fond d’atelier. C’est ce qui lui permet d’ailleurs aujourd’hui, d’avoir une salle d’exposition chez lui.

Et il gère ses listes, toujours heureux d’avoir une tâche à biffer, ce qui lui apporte toujours une belle satisfaction.

À ces listes s’ajoutent des intentions qu’il met par écrit qui lui permettent de demeurer dans le moment présent et de toujours garder en tête que l’important c’est de créer quelque chose. «Il ne faut jamais oublier la base.»

En contrôle

Toujours en évolution, on peut voir ces temps-ci qu’il intègre le grillage à son travail. Il a beaucoup expérimenté aussi différentes techniques de travail, n’ayant participé, depuis le début de l’année, qu’à quelques symposiums. «J’ai décidé de prendre un break et sortir de l’habitude du symposium pour voir où ça allait me mener», explique-t-il.

Ça été l’occasion pour lui d’avancer les nombreuses commandes qu’on lui fait et, comme il se plait à dire, lui «donner une illusion d’une meilleure qualité de vie».

On le sent en plein contrôle de son art, toujours enthousiaste devant ses nouvelles œuvres, dont pour quelques-unes, il n’hésite jamais à ajouter qu’il leur a donné «beaucoup d’amour».

Mais puisqu’il faut toujours être vu pour avancer, il participera, dans quelques jours, au Marché de Noël allemand de Québec (du 22 novembre au 23 décembre). Un événement qui lui permet de faire une multitude de rencontres, toutes plus intéressantes les unes que les autres. «L’important c’est l’aventure humaine et moi je suis tellement chanceux dans mes rencontres», ajoute-t-il.

Certaines d’entre elles ont fait qu’on peut aujourd’hui retrouver ses œuvres en galerie du côté de «La vie est belle» à Château-Richer, chez Alfred-Pellan de Québec, à la galerie d’art du Château Frontenac et à la galerie Griffintown de Montréal.

Ne rien tenir pour acquis et se rappeler qu’on n’est jamais loin de ses débuts lui permettent de toujours avancer dans ce travail artistique qu’il a choisi il y a quelques années.