«La Corriveau – La soif des corbeaux» au Carré 150 en août

Cet été, la légende prendra vie du 4 au 20 août au Carré 150 de Victoriaville. Il était une fois où l’histoire allait se répéter sans cesse. Un récit qui résonne depuis très longtemps et qui sera raconté à travers la bouche de ceux qui n’ont pas assez parlé. Une histoire qui a su nourrir le terreau folklorique québécois en y mélangeant faits et fantaisies, jusqu’à en déguiser sa vérité pour en faire une légende à la fois intrigante et terrifiante : La légende de la Corriveau! 

C’est sous la forme d’une enquête liée à un étrange procès que le public découvrira les nombreuses contradictions, manipulations et distorsions de l’histoire tragique de la Corriveau, dont le drame résonne encore aujourd’hui. 

Revisiter une légende 

Les artistes du Théâtre de l’OEil Ouvert (TOO) se sont plongés dans la création de cette toute

nouvelle production «La Corriveau – La soif des corbeaux» qui sera présentée aux quatre coins de la province à l’été 2022. Au coeur de cette oeuvre théâtrale et musicale, l’une des légendes les plus populaires du folklore québécois sera déterrée et racontée par une journaliste passionnée en quête d’une mystérieuse vérité. Sur scène, des corbeaux assoiffés côtoient les personnages colorés et plus grands que nature de cette histoire véridique encore trop méconnue du grand public.

La grande question au coeur de l’élan créatif : Comment cette jeune mère de trente ans s’est transformée en vieille et hideuse sorcière ayant tué sept maris, dont l’esprit revient encore aujourd’hui d’entre les morts pour tourmenter les hommes? 

Voyageant d’une époque à l’autre, au rythme des battements cardiaque de notre héroïne obscure, le public pourra découvrir d’un autre oeil, le procès légendaire d’une sorcière et se questionner à savoir si la tendance se maintient… Comme à l’époque de nos grandsparents, qui prenaient un malin plaisir à déformer et à enjoliver les belles histoires du passé qu’ils nous racontaient autour du poêle, les spectateurs auront le même plaisir à se laisser raconter, à travers les multiples tableaux chantés, la légende revisitée de «La Corriveau – La soif des corbeaux». 

D’actualité? Plus que jamais!

Une histoire ancienne qu’il est pertinent de revisiter aujourd’hui, tellement elle reflète certains

éléments de notre actualité: violence conjugale, agressions, féminicides et condamnation sur la place publique. Le spectacle se veut toutefois lumineux, ludique et accessible tout en restant profondément ancré et cohérent avec l’aspect tragique du sujet.

Replongeons un peu dans l’histoire!

La condamnation de Marie-Josephte Corriveau par une cour martiale britannique en 1763, après un procès dans une langue que l’accusée ne comprend pas, a pour but d’imposer l’ordre et la soumission du peuple conquis, de servir d’exemple. L’exposition en cage du cadavre de la Corriveau ne fait qu’accentuer l’horreur du destin tragique de cette jeune mère qui, juste avant de mourir, avoua avoir tué son mari par légitime défense en raison des mauvais traitements que ce dernier lui faisait subir. Cependant, avec un recul de près de 260 ans d’histoire, on ne peut

que déduire que Marie-Josephte était fort probablement une femme victime de violence conjugale ayant voulu mettre un terme à sa souffrance et protéger ses enfants, et faire un parallèle avec plusieurs cas similaires récemment rapportés où l’agresseur a été entièrement disculpé, et les victimes elles, lynchées sur la place publique.

Un spectacle à couper le souffle, créé en équipe

C’est à mi-chemin entre l’univers fantastique de la légende et le tragique réalisme de l’anecdote, que jaillira la lumière, l’espoir et la magie pour rendre hommage à toutes celles qui sont venues avant nous; nos mères, nos grands-mères et surtout paver le chemin pour protéger, défendre et inspirer toutes celles qui viendront après. Ce travail colossal d’écriture et de composition donne naissance à une oeuvre d’une immense poésie, empreinte de ludisme et de sonorités nouvelles.

 Au Théâtre de l’Oeil Ouvert, la création collective est favorisée! Plusieurs artistes impliqués portent plus d’un chapeau. Le projet, à l’origine porté par les codirecteurs artistiques du TOO, tous deux membres de la distribution du spectacle, Jade Bruneau (Demain matin Montréal m’attend, Les Belles-Soeurs, Grease) et Simon Fréchette-Daoust (L’Auberge du chien noir, Fame, Grease), a tôt fait de gagner une équipe impressionnante, passionnée et multidisciplinaire. C’est à̀ travers l’écriture de deux auteurs que le texte de «La Corriveau – la soif des corbeaux», se tricote. Geneviève Beaudet met à profit son écriture slammée, rythmée, chargée et poétique et Félix Léveillé y joint sa plume à la fois romantique, grinçante et sans filtre. Les chansons originales d’Audrey Thériault qui supporteront la trame narrative de l’oeuvre seront arrangées par Marc-André Perron et jouées sur scène par trois musiciens multi-instrumentistes. Le tout est interprété par une distribution impressionnante; des acteurs de grand talent tels que Jean Maheux (Indéfendable, L’Auberge du chien noir, Les Pays d’en haut, L’homme de la Mancha), Renaud Paradis (L’Auberge du chien noir, Chantons sous la pluie, Les parapluies de Cherbourg), Frédérike Bédard (Pied de Poule, 5e rang, Mary Poppins), Frédérique Mousseau (Je Reviens Chez-Nous, La Mélodie du bonheur) et bien d’autres.