Jeanne Lord : la maman des poupées du Support

Jeanne Lord est celle qui redonne vie et éclat aux nombreuses poupées données au Support de Victoriaville. C’est grâce à ses soins attentifs que les poupées retrouvent leur beauté et leur utilité pour les enfants.

C’est chez elle qu’elle procède au nettoyage, rafistolage, habillage et pouponnage des poupées ou «barbies» qui lui sont amenées chaque semaine.

Elle les reçoit par grands sacs et donne de l’amour à chacune d’elle, bien installée dans son atelier où elle est entourée de petits vêtements, accessoires et, bien entendu, de sa machine à coudre qu’elle utilise pour créer des vêtements lorsqu’elle ne trouve pas ce dont elle a besoin.

«J’ai commencé en 2014 et j’ai pris une pause d’une année quand je me suis fait opérer. C’est beaucoup d’ouvrage, mais j’aime ça. Je me sens utile à quelque chose», a-t-elle indiqué, bien entourée de ses «bébés» comme elle les appelle affectueusement.

Jeanne redonne jeunesse à des poupées en porcelaine, en chiffon ou même des poupées mécaniques de toutes tailles. Avec le temps, elle est devenue experte et connaît le type de chaque poupée. Bout’chou, Fraisinette, Bratz, etc.

«Je lave tout, je désinfecte à la main. Je les peigne, les habille et leur mets des accessoires», souligne-t-elle. Jeanne prend la peine de mettre des sous-vêtements à toutes les poupées. «Il n’en part pas une sans «bobette» ou nu-pieds», précise-t-elle. Et si jamais elle n’en a pas de la bonne taille, elle les fait, tout simplement, mettant à profit ses talents de couturière.

Jeanne vient d’une famille de 19 enfants ce qui fait qu’elle a appris à coudre très jeune, mais aussi à tout récupérer ce qui est possible. En fait, elle ne jette presque rien à la poubelle. «On jette beaucoup trop. Il est possible de donner une deuxième vie et c’est enrichissant», insiste-t-elle.

Jeanne aime être entourée de poupées, peut-être parce qu’elle n’en a eu qu’une lorsqu’elle était petite… que son cousin avait jetée à l’eau.  «Ça compense pour celles que je n’ai pas eues», dit-elle en souriant.

Aujourd’hui, au premier coup d’œil, elle sait le travail qu’il y a à faire sur chacune et elle ne ménage pas les efforts pour effacer les marques et redonner leur lustre à ces poupées qui seront vendues (à très faible coût) au Support pour apporter de la joie à des enfants qui en ont souvent bien besoin. Son petit-fils, Christopher, lui vient aussi en aide, notamment pour faire le tri des poupées. Il s’est intéressé tout seul à ce qu’elle fait et est maintenant indispensable.

«Ça demande de la créativité et ça fait du bien aux autres», apprécie-t-elle. Les vêtements qu’elle choisit pour les poupées sont toujours agencés et elle ajoute inévitablement un chapeau ou un accessoire. Elle remet entre 45 et 60 poupées en état chaque semaine.

Avec le temps, Jeanne a développé plusieurs trucs, notamment pour les cheveux des «barbies» qui sont toujours mêlés. Elle les brosse, les coupe lorsque nécessaire et y va même de quelques coups de fer.

Chaque jour, ou presque, elle va dans son atelier et travaille pour l’organisme qui récupère et revend des vêtements et autres accessoires. Elle le fait avec cœur et prend même la peine de vêtir ses petites protégées selon les saisons. D’ailleurs, ces jours-ci, elle les prépare à fêter Noël. Le rouge et la fourrure sont donc à l’honneur. «Je vais continuer tant que je vais être capable», termine la dame de 69 ans.