Indra Singh : un artiste, une vision

Dans sa campagne de Notre-Dame-de-Ham, Indra Singh continue de créer. Bien installé dans l’atelier qu’il a lui-même bâti, il prépare différents projets et est particulièrement fasciné par les chevaux ces temps-ci.

Il est d’ailleurs à compléter un cheval qu’il proposera à Saint-Tite et son Festival western. La bête impressionne autant par sa stature que par son attitude. Fabriquée entièrement de métal récupéré, la sculpture devrait être complétée sous peu. Il a voulu, pour cette oeuvre, créer un cheval de course idéal avec de plus grandes pattes et des muscles plus forts. «C’est un projet spécial que je fais pour moi-même, mais que je vais proposer à Saint-Tite. Il s’agit d’une pièce unique», annonce-t-il.

Il y a aussi ce cheval qu’Indra a installé à Ham-Nord, dans le parc à l’entrée de la municipalité, avec les Incroyables comestibles. Une autre fière bête qui tire une carriole entièrement faite de bois. Cette sculpture, pour laquelle il a obtenu une bourse du CALQ, fait partie d’un projet qu’il a intitulé «Nos aïeux, ces géants». Il souhaiterait créer sept chevaux différents (celui de Ham-Nord étant le premier) qui seraient installés dans des villes et villages de la région. «Pour montrer le travail de l’homme à travers le cheval», explique-t-il.

Indra voue un grand respect à ces bêtes dont il vante la noblesse, mais déplore également la surutilisation (l’abus même) qu’en ont fait les humains au fil du temps. «Je passe même du temps à les regarder dans le champ pour voir comment fonctionnent les muscles lorsqu’ils courent ou marchent», apprécie-t-il.

Dans le paysage depuis 2004

C’est depuis 2004 que les sculptures d’Indra ornent le paysage de la région. Le Parc Marie-Victorin de Kingsey Falls a été le premier à s’en procurer sept (des insectes). Elles sont toutes (sauf une) exposées dans les jardins. Le sculpteur va, de temps en temps, ajouter un peu de vernis pour s’assurer qu’elles restent en bon état.

Il y a aussi le poisson de Notre-Dame-de-Ham, qu’Indra voudrait bien voir éclairé la nuit, le cheval de Ham-Nord, un dragon à Saint-Georges-de-Windsor (qu’on retrouve sur les armoiries de la ville), un phoenix à Essarts (Saint-Pie-de-Guire) et, bien entendu, les six oiseaux plantés sur le boulevard Labbé à Victoriaville. Il ne faut pas oublier l’homme de fer (représentant Normand Maurice) qui trône au sommet du mont Arthabaska.

S’ajoutent à cela plusieurs sculptures acquises par des particuliers qui apprécient le travail de l’artiste et sa vision des choses.

Son grand projet

Cela fait longtemps qu’il en parle et a toujours l’intention de réaliser son grand projet d’oie géante au réservoir Beaudet de Victoriaville. Une création hors du commun et sur laquelle un comité travaille. «Nous sommes à recueillir des fonds. Plusieurs partenaires se sont déjà engagés et on devrait voir le résultat vers 2020», estime-t-il.

Indra est convaincu que cette œuvre gigantesque saura attirer les touristes à Victoriaville. Il a choisi cette municipalité pour «poser» cette mégasculpture parce qu’il souhaite que son art rayonne dans cette région qu’il a choisie.

Un projet ambitieux, certes, mais qu’il est confiant de pouvoir réaliser. Dans sa tête, il peut voir l’ensemble de l’aménagement et les possibilités qui se cachent derrière sa sculpture. Plusieurs personnes l’appuient très sérieusement dans sa démarche.

En attendant, il poursuit son travail et est à bâtir une nouvelle maison pour lui et sa famille, un peu plus près de la route à Notre-Dame-de-Ham. Il coupe les arbres, les scie lui-même avant de les utiliser pour cette construction dont il est déjà bien fier. «La vie est un mouvement perpétuel. Si je n’ai pas de défis, je vais m’en fabriquer un», dit-il avec son sourire contagieux.

Il garde aussi en tête ce projet d’école d’art qu’il rêve d’installer au centre du village de Notre-Dame-de-Ham et pour lequel il a déjà un terrain. Indra Singh est un artiste avec une vision et prend tous les moyens afin de la réaliser. Sa vie artistique est bien remplie, tout comme sa vie privée. Il reste en perpétuel apprentissage.