Incursion dans la nouvelle grâce à Michèle Rappe

S’y retrouvent une vingtaine de courts textes soigneusement choisis, le tout publié à compte d’auteur chez  Édilivre. «Parce que la vie se lit parfois avec des points d’exclamation, des points d’interrogation ou… des points de suspension», indique le quatrième de couverture du livre de 70 pages et qui vient expliquer le titre du recueil.

L’écriture est, pour Michèle Rappe, son moyen d’expression artistique actuel. Formée en beaux-arts, son cheminement est passé par les arts visuels qui ont, à un moment, intégré les mots. Ceux-ci ont ensuite pris davantage de place par rapport au visuel jusqu’à ce que celui-ci disparaisse. Ne restent aujourd’hui que les mots. «C’est le même processus, la même pulsion de départ», apprécie-t-elle.

Michèle Rappe vient de lancer un quatrième recueil de nouvelles

Michèle en est à la publication de son quatrième recueil de nouvelles, le genre littéraire dans lequel elle est la plus heureuse, «ce qui est le but premier». «Il me convient. Il est dense et ramassé. J’aime aussi l’aspect concis de la nouvelle où il faut dire tout sans trop en dire», reconnait-elle en entrevue téléphonique. C’est donc son type d’expression privilégié qu’elle veut partager avec son nouveau livre. Michèle est très à l’aise de raconter, par écrit, une histoire en peu de mots. Un défi ou une difficulté pour certains, mais un bonheur pour elle.

Dans ce livre, on retrouve des nouvelles qui sont parfois un peu «dures», abordant des thèmes comme la mort, la violence conjugale, etc. Selon l’auteure, il n’y avait rien de prémédité. «J’écris et quand j’évalue que j’ai suffisamment de textes, je les place dans un certain ordre pour former un tout cohérent. Ce n’est pas un portrait de société», ajoute-t-elle.

On peut également y lire le texte qui donne le titre au livre. Ce dernier met en lumière une ponctuation sympathique, très riche et contemporaine. Le lecteur y découvrira le point exclarrogatif, de certitude et même le point d’ironie.

Quant à son inspiration, elle ne vient pas directement de ce qui se passe autour d’elle, ni de l’actualité. «Même si je suis imprégnée par le monde qui m’entoure», confie-t-elle. L’écriture commence, dans son cas, par une envie, un besoin de coucher les mots sur papier. Une fois prédisposée, les mots de chaque histoire coulent presque tout seuls, formant une histoire qu’elle relit ensuite, question de peaufiner les tournures et éviter les répétitions. «J’ai déjà essayé d’écrire plus long, mais ça ne me rejoint pas», explique-t-elle en ajoutant qu’avec le court texte, il lui faut atteindre rapidement le lecteur, comme elle le fait remarquer.

Michèle écrit à temps perdu (on devrait plutôt dire à temps trouvé ici et là), travaillant à titre d’adjointe administrative. Même si elle vient tout juste de lancer son quatrième livre, elle est déjà à écrire des textes qui se retrouveront dans le cinquième. «Je travaille le prochain, mais je ne me mets pas de pression», termine-t-elle.