Gérard Marier a écrit Une lettre pour vous
VICTORIAVILLE. L’abbé Gérard Marier, prêtre fondateur de la communauté du Désert, vient de publier, chez Médiaspaul, un livre contenant 39 lettres écrites à différentes personnes ou groupes de personnes. Il est simplement intitulé : Une lettre pour vous.
Quarante ans après avoir écrit Lettres à quelqu’un et un an plus tard Nouvelles lettres à quelqu’un, voilà qu’il revient à la charge avec Une lettre pour vous. «Les destinataires ne m’ont pas demandé de leur écrire. Si je le fais, c’est parce qu’il faut que j’écrive des lettres. L’ayant fait, je dois encore le faire. Je persiste et signe : je suis constant», dira-t-il pour justifier ce livre.
Aujourd’hui âgé de 85 ans, il adore encore l’écriture même s’il avoue que c’est pour lui la chose la plus difficile à faire. «Parler c’est facile. Mais pour écrire, on doit réfléchir», déclare-t-il.
Ses interlocuteurs sont variés, allant du pape aux prisonniers, mais les lettres sont toutes de la même longueur. Il a voulu, avec ses écrits, inclure le résultat de ce qu’il a appris au fil du temps; ce qu’il lit, les réflexions des autres. «En fait, j’écris à crédit», dira-t-il en riant.
Parmi les 39 lettres, certaines ont été postées, dont celle s’adressant au pape. Une lettre assez élogieuse, affirme-t-il. Il avoue en fait n’avoir fait que deux remarques : une première lui reprochant d’avoir endossé un peu rapidement la position de Jean-Paul II sur (ou plutôt contre) l’ordination des femmes et le faste entourant la récente ordination des cardinaux.D’ailleurs, c’est avec surprise que l’abbé Marier a reçu une réponse provenant de l’entourage du Saint-Père. D’autres missives ont simplement été validées auprès des groupes auxquels elles s’adressaient.
Il s’adresse aussi aux Québécoises et Québécois dans ce livre. D’ailleurs, il mentionne que c’est cette lettre qui a été le plus difficile pour lui d’écrire. Gérard Marier craint le culte de la facilité dans lequel les Québécois semblent vouloir s’ancrer et a peur qu’on en perde notre identité.
Il a aussi écrit une lettre aux musulmanes et musulmans, qu’il a fallu réécrire quelquefois puisque la situation de ce peuple a beaucoup évolué au cours de l’année et demie qu’il a fallu pour réaliser le livre. «Je n’ai jamais pu écrire plus que trois ou quatre phrases à la fois», avoue-t-il. Tout de même, comme l’a dit Saint Thomas d’Aquin, «Aucune journée sans une page». L’abbé Marier essaye en effet d’écrire tous les jours.
Tout le monde s’y retrouve
Avec 39 lettres différentes, tout le monde sera touché par le livre. Certains se retrouveront dans une lettre ou même deux ou trois et seront curieux d’aller voir ce que Gérard Marier peut bien avoir à dire au Diable, aux morts, au Saint-Esprit, à Dieu et à lui-même. Oui l’abbé Marier s’est écrit une lettre et y a même inclus deux photos : une le représentant sur le chemin de Compostelle et l’autre, tiré à quatre épingles sur une photo prise par un professionnel…
Toutes les lettres ont aussi un point commun : elles ont été écrites avec amour et optimisme. D’ailleurs, l’auteur a espoir qu’en le lisant, les gens diront : «Il met des mots sur le meilleur de nous-mêmes. C’est ça».
Il est très content du livre, mais insiste pour dire qu’il ne lui appartient pas. «Je suis redevable à tout ce que j’ai lu et aux réflexions qu’on m’a faites. Je dois tellement aux autres», avoue-t-il.
Le livre est désormais disponible en librairie et l’abbé Marier a indiqué qu’il était à écrire le suivant. Celui-ci se veut une réflexion sur le bonheur et quatre chapitres sont déjà écrits.
Le prêtre a plusieurs livres à son actif, mais il est incapable de les comptabiliser.
Des lettres qui s’adressent …
Aux ados, aux agentes et agents de pastorale, aux aînés, aux alcooliques, aux athées, aux bénévoles, aux catholiques non pratiquants, aux célibataires malgré eux, aux couples, aux diacres, aux évêques, aux exclus, aux familles monoparentales, aux familles recomposées, aux femmes qui ont interrompu une grossesse, aux handicapés, aux itinérants, aux malades, aux moines, aux membres de sa communauté, aux morts, aux parents, aux personnes homosexuelles, aux prêtres, aux prostituées, aux suicidaires ainsi qu’à ceux mentionnés dans le texte.