François Mathieu : l’art et son processus

Jusqu’au 15 décembre, le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 présente les oeuvres de François Mathieu dans une exposition intitulée : L’architecture des choses.

Lors du vernissage, le 7 novembre, l’artiste, qui a étudié la philosophie, l’art et les cloches d’église, a expliqué que son travail se caractérisait par la manipulation des matériaux. Pour lui, une sculpture est un peu comme une conversation où il y a action et réaction avec un objet.

«Mon travail part dans plein de directions, mais la sphère est toujours présente», a-t-il indiqué. En effet, des œuvres présentées dans l’exposition, toutes ont cette caractéristique sphérique. Dans sa démarche abstraite, il trouve intéressant de se raccorder à quelque chose que tout le monde connaît : la sphère. «C’est abstrait et reconnaissable. On voit beaucoup de sphères dans la nature, souvent pour protéger. Pourtant, il y en a peu dans les réalisations humaines. Peut-être à cause de sa complexité, ce qui donne une raison supplémentaire de s’y intéresser.»

L’artiste utilise des matériaux simples et variés dans lesquels on peut voir la texture, la masse et la couleur naturelle. «Mes chantiers célèbrent d’abord la matérialité du monde. Il m’importe peu que la sculpture soit figurative ou abstraite, je la veux d’abord concrète : l’objet d’art est le fruit d’une longue négociation entre les matériaux et une force de travail, conduisant chaque fois à de petites naissances qui sont autant d’équations finement résolues, portant chacune leur histoire…», décrit-il.

Quant à son parcours académique, lorsqu’on lui demande comment la philosophie vient s’intégrer dans ses œuvres, il répond simplement qu’elle est arrivée dans sa vie un peu accidentellement. «C’est la seule matière que j’aimais au cégep», explique-t-il. Pour ce qui est des cloches, il note qu’il s’y est intéressé avant sa période sphérique actuelle. «À ce moment, je créais des engins qui ne fonctionnaient pas… peut-être parce que je voulais aller vers l’abstrait en passant par là», reconnaît-il. La cloche est donc devenue son sujet de maîtrise universitaire, étant pour lui une machine «merveilleusement absurde». Il s’est intéressé notamment à l’aspect culturel de l’objet, mais pas du tout à celui de la religion.

On retiendra de son travail qu’il s’attarde davantage au processus qu’au résultat, cherchant toujours à solutionner des problèmes. C’est ainsi qu’il est parvenu, par exemple, à transformer des planches de 6×6 en sphères.

L’artiste a à son actif plus d’une vingtaine d’œuvres d’art public.