FIMAV : des installations sonores, visuelles et immersives

Depuis lundi et jusqu’à dimanche, on retrouve dans l’espace public du centre-ville les installations sonores du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). Un parcours immersif, rempli de sons et d’images.

En faisant la tournée des 10 installations, en compagnie du commissaire de l’exposition, Érick d’Orion, on voit rapidement que les passants sont appelés par les différentes œuvres à venir s’imprégner de ce qu’elles offrent. Érick est responsable de cette partie du FIMAV depuis 2011 et explique que cette année, quatre conteneurs accueillent des œuvres sonores, après le succès du test de l’an dernier. « Cela permet des installations extérieures, mais avec une protection contre les intempéries. Ça enlève des contraintes et permet d’aller plus loin », a-t-il mentionné.

Deux de ces conteneurs ont trouvé leur place rue de la Gare, accueillant l’installation d’Ariane Plante et celle de Manon Labrecque. Pour la première, intitulée « La cosmogonie des sons : variations noctures », le visiteur est invité à entrer dans le conteneur où il a droit à une partition sonore et visuelle qui plonge dans la nuit en forêt. Une expérience à vivre.

Du côté « des oscillations » de Manon Labrecque, il s’agit d’une des deux œuvres qu’elle propose cette année. Son travail relève presque de l’horlogerie et les gens seront fascinés par le fonctionnement, de son installation cinétique et sonore qui met en vedette des balles de ping-pong. On peut également voir son installation intitulée « toro », du côté de la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot. Cette fois, un mécanisme complexe offre une projection lumineuse et animée d’un taureau en plastique de petit format. Qui plus est, on peut voir comment tout fonctionne dans cette œuvre qui en fascinera sûrement plusieurs. 

L’agora, derrière la bibliothèque, accueille cette année l’œuvre d’Eric Quach et de Jim Demos, « Les cabines télésymphoniques ». Elle est formée d’une cabine où deux téléphones sont installés. Les passants sont invités à y entrer et prendre le combiné afin de composer (dans les deux sens du terme) des tonalités. Une œuvre interactive qui permet en même temps des créations sonores inédites qui, peut-être, serviront dans un autre projet.

Ensuite, Ludovic Boney propose « Afin d’éviter tous ces nœuds » tout près de la piste cyclable. Encore ici, les visiteurs seront invités à s’intégrer dans l’installation, déambulant à travers celle-ci afin d’entendre et même de générer les sons produits par les tiges ornées de bouts de sacs de plastique, comme autant d’épis, qui sont activés par le vent ou encore le passage sur les planches branlantes. Une structure immersive sans aucune technologie. Au kiosque à musique, c’est Simone D’Ambrosio et Nélanne Racine qui présentent « Éons ». Il s’agit cette fois de trois sculptures qui sont activées par le toucher des doigts sur le dispositif. Une autre façon d’agir pour activer l’œuvre et sa trame sonore. 

Le terrain de pétanque, pour sa part, expose « Résonances induites » de Stéphanie Castonguay. L’œuvre permet, en touchant les plaques de cuivre, d’activer l’eau dans la vasque et ainsi de voir, littéralement, les ondes créées par le son. Un travail minutieux, précis qui mérite qu’on s’y attarde. Alexis Bellavance, de son côté, a installé devant la Vélogare « Stéréostrobe ». On y présente deux conteneurs fermés avec chacun une fenêtre. Celles-ci se font face et offrent une lumière de couleur intermittente. Un dialogue s’initie entre les deux, mélangé avec une machine à fumée.

Du côté de la rue Notre-Dame, la vitrine de Gérald Musique accueille, pour la troisième année consécutive, une installation sonore. Léa Boudreau a ainsi investi l’espace avec « we are individuals, we are not special ». Il s’agit d’un écosystème électronique, avec de petits robots qui coexistent, alimentés par la lumière. 

Finalement, du côté du Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150, les visiteurs pourront apprécier « Invariables variations » du duo Béchard Hudon. Son, lumière et installation en bois résument cette œuvre qui permet de plonger dans l’univers créé à partir de sons et d’images captés aux Îles-de-la-Madeleine. Encore une fois cette année, Érick d’Orion s’est surpassé dans son offre sonore grâce à des projets présentés en première à Victoriaville ou encore des itérations d’œuvres amenées encore plus loin à l’occasion du 39e FIMAV. Pour ce qui est des concerts musicaux du FIMAV, la programmation complète est disponible au www.fimav.qc.ca.