«Déjouer les sens», une exposition couronnée de succès

C’est plus d’une année et demie de travail qui a permis de présenter l’exposition d’envergure, «Déjouer les sens», au centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150. Les efforts ont porté fruit puisque l’exposition a connu un vif succès et a permis un rayonnement des lieux.

La directrice de la galerie, Dominique Laquerre, a tracé un bilan élogieux de cette exposition qui s’est tenue du 2 novembre au 16 décembre. «Le but était de se faire connaître en région et au national comme centre d’art. L’exposition «Déjouer les sens» a donné une belle visibilité», apprécie-t-elle.

C’est elle qui a eu l’idée de cette exposition, où Émilie Granjon a agi à titre de commissaire. Et pour les artistes participants, c’était une occasion rêvée d’explorer le bronze avec l’appui technique de l’Atelier du bronze d’Inverness. «Plusieurs personnes sont venues de l’extérieur pour voir cette exposition. Et ce rayonnement est important afin de présenter des artistes renommés et des expositions solides», explique Dominique.

Le but était de faire de ce projet un événement majeur au Centre-du-Québec et aussi de mettre en valeur ce qui se fait de bien dans la région, en art contemporain. «Je voyais les gens de l’Atelier du bronze d’Inverness qui faisaient affaire avec des artistes de partout, mais qui n’étaient pas connus chez nous. Dans le temps de Suzor-Coté et d’Alfred Laliberté, il fallait faire couler à Paris. Maintenant les grands viennent à Inverness», apprécie-t-elle.

Mais au lieu des traditionnels bronzes sur socles, la commissaire est allée chercher des artistes (15 en tout, dont 10 ont réalisé une pièce inédite pour l’exposition) qui ont eu l’audace de pousser les techniques plus loin. «Ils ont impressionné», constate Dominique.

Cette exposition a aussi proposé une médiation peu commune. En effet, l’équipe a mis en place plusieurs outils et activités pour rendre l’exposition accessible au plus grand nombre. Parmi eux, notons la mise en ligne de neuf capsules vidéo avec les artistes, un guide pédagogique numérique original qui était (et est encore) à la disposition des enseignants et des parents, des panneaux éducatifs pour expliquer les étapes de la fonderie d’art, deux conférences guidées de la commissaire, six ateliers de création avec autant de groupes scolaires et un autre pour les familles (qui ont permis de rejoindre 180 personnes de tous âges).

Quant au public, il a été au rendez-vous. En tout, ce sont 3238 visiteurs qui ont été accueillis en galerie, soit le double de la fréquentation moyenne habituelle d’une exposition «normale». «Et nous avons observé qu’environ 40% des visiteurs venaient pour la première fois», ajoute Dominique Laquerre.

De ce nombre, plusieurs parents, persuadés par leurs enfants qui avaient déjà vu l’exposition et qui se sont fait un devoir de les guider dans le monde du bronze qu’ils venaient eux-mêmes de découvrir. «Il y a 19 groupes scolaires qui sont venus pour cette seule exposition alors que le même nombre a été compté pour toute l’année dernière», souligne-t-elle.

L’exposition est terminée depuis quelques semaines, mais pourrait bien être reprise dans d’autres centres d’exposition. Mais au Carré 150, ne reste que l’œuvre de Jordi Bonet (prêtée pour l’occasion) ainsi que les œuvres réalisées par des familles et des groupes scolaires lors d’ateliers. Celles-ci pourront être vues jusqu’au 2 février.

Une autre retombée de cette exposition se retrouve dans le nombre de dossiers envoyés au centre d’art pour la prochaine année d’exposition. En effet, Dominique Laquerre explique que ce sont plus de 120 dossiers qui ont été acheminés, provenant de partout au Québec pour avoir la chance d’exposer dans les lieux. «C’est énorme pour un petit centre comme le nôtre. Ça démontre également l’intérêt des lieux pour les artistes. Il y a des dossiers très intéressants», note-t-elle. C’est un jury formé de quatre personnes qui aura la délicate tâche de déterminer quels artistes auront l’occasion de figurer dans la prochaine programmation. «Cela prouve aussi que la galerie a déjà pris sa place, après deux ans et demi».

D’ailleurs, Dominique explique qu’elle est justement à faire la planification de la prochaine année, mais aussi à penser à un projet semblable à celui de «Déjouer les sens». Elle a de bonnes pistes de réflexion comme la présence d’un ou d’une commissaire qui permet un regard externe pour d’autres projets. Dominique songe également à trouver des moyens pour les artistes de sortir dans l’espace public, mais aussi à des occasions d’utiliser la station scénique dont dispose le Carré 150 pour organiser des événements avec un ou l’autre des 19 lieux du Québec qui possèdent aussi cette technologie.

Son temps est donc passablement occupé avec ce centre d’art qui demeure sa priorité. De ce fait, l’artiste a «mis en pause» sa créativité. «Je transpose ma création dans celle des autres. Je suis très contente d’avoir un contact direct avec les gens, ici à la galerie. J’ai eu l’occasion d’assister à des moments magiques», explique-t-elle. Avec son équipe, elle veut continuer de faire connaître ce centre d’exposition qui bénéficie déjà une bonne fréquentation.