Que de bons souvenirs du Tchad

Quelques jours après le retour de leur séjour au Tchad avec Clowns Sans Frontières (CSF), Lucie (Lulue) Cormier et Brigitte (Bibi ou Victoria Ville) Charpentier n’avaient que de bons mots pour résumer leur expérience africaine.

Elles étaient invitées à N’Djaména, au festival de danse Souar Souar, et ont maintenant la tête remplie de souvenirs de gens rencontrés lors de ce voyage. «Nous étions bien entourées et l’accueil a été merveilleux», se souviennent-elles. Arrivées dans un pays où les contrastes sont nombreux, Lucie et Brigitte ont rapidement mis leur nez de clowns afin d’offrir des ateliers aux femmes et aux jeunes de la rue. «Tous nous ont rapidement adoptées», ont-elles apprécié.

Ce sont des gens heureux, souriants et polis avec qui elles ont eu affaire. «Une chance qu’ils ont la danse qui les rend heureux», fait remarquer Lucie. Celle-ci n’en était pas à sa première mission avec CSF, mais a tout de même été impressionnée par ces femmes qui assistaient aux ateliers après une journée déjà excessivement remplie. «Ce sont des gens qui vivent l’instant présent et qui aiment inconditionnellement», a-t-elle découvert.

Quant à Brigitte, elle a fait fureur dans ce pays africain avec ses clowneries. En fait, le duo victoriavillois a retenu l’attention de tous lors du festival et elles se faisaient souvent photographier. «Il faut dire que les clowns sont peu connus là-bas», indique Bibi. Quant à leur mission, elles indiquent avoir réussi à faire sortir le clown dans les participants, même des jeunes de la rue qui n’ont pas hésité à participer aux activités proposées par les deux clowns. «Ils sont disponibles et prêts à tout», apprécie Lucie.

Bibi a été littéralement charmée par les Africains. Si bien qu’elle a voulu faire plus que ses ateliers pour leur venir en aide. Ainsi, elle a lancé un appel à ses amis de Victoriaville et de la France et a recueilli 500 $ en 24 heures. Avec cet argent, elle a acheté des t-shirts, des casquettes et de la nourriture qu’elle a remis aux responsables qui les ont distribués à ceux qui en avaient besoin.

Le duo de clowns avait aussi comme mission d’organiser une grande parade (dans le cadre du festival) de Clowns Sans Frontières. «Ç’a été le summum de notre séjour. Les gens applaudissaient», se souviennent-elles avec émotion. Lulue et Bibi ont également fait des arrêts dans un orphelinat et dans une école afin d’offrir des animations à des enfants qui avaient bien besoin de rire. De ce séjour, Lulue trace un bilan plus que positif. «La détermination des femmes et des jeunes de la rue est impressionnante. Je suis contente d’avoir apporté de la joie, même si c’est momentané. Nous leur avons donné une étincelle et permis de passer un bon moment dans une vie difficile», retient-elle.

Quant à Brigitte, elle dit sans hésitation qu’elle a juste le goût d’y retourner. «L’accueil, l’ouverture, les amitiés, les échanges sont extraordinaires. Ce sont des gens vrais. C’est tellement facile là-bas», a-t-elle apprécié.

Les deux ont aussi été impressionnées de voir les gens dévoués qui travaillent dans les organismes de solidarité et tentent d’améliorer les choses dans un pays «souvent désorganisé».

Les deux se sont aussi davantage connues et s’apprécient encore plus depuis ce voyage. «Nous formons une bonne équipe. Lucie se concentre dans l’émotion et moi dans l’action», a découvert Bibi. Elles sont aussi parvenues à créer un lien fort avec le festival Souar Souar.

Si Bibi a l’intention de retourner en mission avec CSF, Lulue elle veut continuer de s’engager avec l’organisme, mais sans nécessairement aller si loin sur le terrain. «Il y a aussi des missions à Montréal», note-t-elle.

Leur duo de clowns continue d’exister et les deux artistes recherchent des occasions de pouvoir faire du bien, dans la région ou ailleurs.