CaricaTurges : 40 ans à témoigner de l’actualité

VICTORIAVILLE. Le thème choisi pour l’exposition CaricaTurges 1971-2011 aurait pu être les unes de L’Union, des publicités des affiches originales ou des dépliants électoraux, mais c’est la caricature politique qui façonne l’exposition posthume, rappelant le travail de Pierre Turgeon (1948-2013), présentée à l’Hôtel des Postes jusqu’au 14 décembre.

L’instigatrice de l’exposition, sa compagne de vie Hélène Ruel, avait l’embarras du choix puisque l’artiste avait gardé presque toutes ses œuvres. Une soixantaine de caricatures, qui ont encore écho aujourd’hui, ont été retenues pour l’exposition, proposée chronologiquement à l’étage du musée. Cela a été fait en collaboration avec un comité formé de Claude Raymond, Manon Samson et Daniel Vaillancourt.

La majorité des caricatures rappellent les années où Pierre Turgeon a agi à titre de caricaturiste pour L’Union, soit de 1971 à 1996 (excluant quelques intermèdes). Mais on peut aussi voir sa dernière, réalisée en 2011 pour le Comité d’éthique clinique du CSSSAE, qu’il avait d’ailleurs offerte en remerciement des bons soins reçus à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

Un duo à la présidence d’honneur

L’exposition se tient sous la coprésidence d’honneur d’Alain M. Bergeron, écrivain et auteur jeunesse (qui a aussi été journaliste à L’Union pendant une vingtaine d’années) et de Samuel Parent (Sampar), illustrateur et bédéiste.

Les deux n’ont pas l’habitude d’accepter cette fonction honorifique, mais pour Pierre Turgeon, ils ont fait une exception. «Je ne l’ai rencontré que quelques fois, mais il m’a donné des techniques de dessin à mes débuts. J’ai toujours eu une estime profonde pour sa générosité et son côté authentique. Ce sont de doux souvenirs que de revoir ses planches», a indiqué Sampar.

Alain M. Bergeron a rappelé qu’il avait côtoyé l’artiste dans sa vie antérieure de journaliste. «Il faisait sa caricature le lundi soir. C’était toujours de qualité. Il était très intense et créatif en même temps. C’était très stimulant de jaser avec lui, il avait une opinion sur plein de choses…», se souvient-il.

Le directeur et conservateur du Musée Laurier et de l’Hôtel des Postes, Richard Pedneault, a pour sa part souligné que les caricatures de Turgeon étaient de l’art. «Chaque dessin est une création avec ses règles et ses lois et son humour à la fois drôle et parfois caustique.»

On reconnaîtra dans cette exposition la plume de l’artiste (qu’il a utilisée jusqu’à la fin), son humour et surtout sa vision de l’actualité régionale au fil des années.

«Il aurait aimé qu’on expose ses œuvres. Serait-il venu à son propre vernissage? Il aurait fallu lui tirer la barbe pour qu’il vienne… Et la lui tirer encore pour le ramener à la maison», a rappelé Hélène Ruel.