Bien ancrée dans le territoire

Dominique Laquerre est bien ancrée dans le territoire. L’artiste qui dirige le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville est soudée à la région où elle est née même si elle aime bien aller voir ailleurs pour ensuite mieux revenir chez elle.

Née dans la rue Victoria de Victoriaville, elle a acheté une ferme à Chesterville à l’âge de 19 ans. Ce sont ses deux seules adresses officielles, les deux endroits où elle a habité (et habite encore).

«J’avais des parents impliqués dans la culture avec leur commerce de photographie. J’entendais toujours parler de faire des choses pour notre région. J’ai grandi dans ça», se souvient-elle. Cette idée d’intervenir dans son milieu ne date donc pas d’hier.

Elle a bien failli, à 19 ans, quitter la région immédiate pour aller étudier le théâtre (la scénographie plus particulièrement) à Saint-Hyacinthe. «C’était ça ou la maison à Chesterville. J’ai choisi Chesterville.»

C’est donc ici qu’elle s’est épanouie dans l’art visuel qui, avec un regard actuel, s’est presque toujours inscrit dans le territoire, au sens figuré comme au sens strict, puisque ses projets artistiques sont des prises de conscience de cette terre qui nous accueille.

Le passage de la ligne électrique de 735 kV sur les terres de son coin de pays a exacerbé sa territorialité et donné naissance, en réflexe d’autodéfense, à son projet «Échelle réduite».

Est ensuite venu «Repères» dans la rivière Nicolet. Avant la menace du passage de la ligne électrique, elle peignait des paysages, mais sa position s’est alors modifiée et elle a voulu se retrouver à l’intérieur des lieux, d’où la venue des installations in situ.

Son cheminement a ensuite donné naissance à la Clairière art et nature qu’elle a voulu installer directement chez elle et qui a permis à plusieurs personnes, pendant une dizaine d’années, de venir vivre l’art dans la forêt.

Pour elle, le territoire est une surface qu’on occupe, mais il est important aussi de voir ce qu’il y a dessous et ce qu’il y avait avant. C’est ce qu’elle met en évidence avec son travail artistique.

Mais celui-ci a été mis de côté depuis la naissance du Centre d’art. En effet, Dominique intervient autrement, mais toujours avec cet attachement à la région et son envie d’agir pour améliorer les choses. Pour elle, c’est dans la suite logique des choses que de travailler à développer ce centre et ainsi laisser quelque chose à ceux qui suivront.

Et si elle a choisi de demeurer dans les Bois-Francs, elle est toujours bien heureuse de cette décision d’habiter cette région où le développement durable est au cœur des priorités et où la culture prend de plus en plus de place. «Plusieurs personnes de mon âge sont parties et je suis fière aujourd’hui de les accueillir au Centre d’art», apprécie-t-elle.

Dominique Laquerre se réjouit également de voir s’installer des jeunes d’ailleurs qui choisissent Victoriaville et les alentours pour la qualité de vie et tous les services qu’on y offre. «Et ils viennent enrichir notre territoire», ajoute-t-elle. Même chose pour les jeunes familles et les retraités qui tombent en amour avec la région, ses services et son mode de vie.

Pour Dominique, vivre ici c’est avoir une qualité de vie dans un bel environnement tout en gardant un contact avec les centres urbains qui sont à proximité. «Il y a aussi un dynamisme qui permet à des gens qui ont des idées de frapper à des portes et d’être entendus», croit-elle.