Andrée-Anne Laberge : en résidence d’artiste au milieu des élèves

Difficile de passer à côté de la table installée par l’artiste Andrée-Anne Laberge, à l’École secondaire Le tandem de Victoriaville, et ne pas s’arrêter pour admirer le travail qu’elle réalise là-bas dans le cadre d’une résidence d’artiste.

Elle s’est installée directement à l’entrée avant de l’école où tous passent à un moment ou un autre de la semaine. Sur une table, elle travaille des encres, élabore des projets, mais surtout explique son travail aux élèves qui viennent la voir. Si elle travaille l’encre, pour le moment, elle en viendra à faire de l’encaustique, directement sur place, ce qui ne manquera pas d’intéresser encore davantage les élèves et le personnel de l’école.

Installée depuis trois semaines, elle restera à l’école jusqu’au mois d’avril. Pendant cette résidence d’artiste, elle a l’occasion d’avoir du temps pour créer à sa table, mais également pour rencontrer les élèves de secondaire 4 et 5 d’arts visuels et de leur proposer des projets.

En effet, avec eux, elle a préparé des œuvres à réaliser, communes et individuelles qui, à la fin de la résidence, seront exposées aux deux bibliothèques municipales de Victoriaville, et ce, jusqu’au mois d’août. Pour ce faire, elle utilisera différents médiums et techniques. «C’est génial. J’aurai aussi du temps pour leur parler de l’encaustique, son histoire, les artistes qui en font usage, etc.» Elle est très enthousiaste de se retrouver dans un projet à l’école, elle qui avait étudié en enseignement pour finalement choisir l’art. «En étant installée ici, à l’entrée, les élèves sont plus à l’aise de venir me voir et me poser des questions», a-t-elle expliqué.

D’ailleurs, juste avant l’entrevue, un petit groupe de filles, arrivant d’un cours d’éducation physique, s’est arrêté pour jeter un œil aux créations d’Andrée-Anne et lui poser quelques questions.

Elle se doit donc de préparer les cours auxquels elle participe, mais aussi l’encaustique que les élèves utiliseront pour certains projets et qui est sa marque de commerce. Son intention, pour eux, c’est de leur faire vivre tout le processus créatif. Et en même temps, avec le même thème qu’eux (le paysage en transformation), elle prépare en direct une exposition qui se tiendra en avril du côté de l’espace Nouveauté de la bibliothèque municipale de Drummondville.

Avec les élèves, et dans sa production personnelle, elle veut maintenant intégrer le collage, à l’encaustique. «Mes compositions se complexifient et les éléments de collage vont permettre un autre niveau de lecture», croit-elle. Les élèves ne seront pas en reste parce qu’ils auront aussi à intégrer cette technique à leur travail artistique. «Et pour eux, le collage va permettre d’intégrer du figuratif», fait-elle remarquer.

Pour Andrée-Anne, il s’agit d’une première résidence d’artiste du genre et elle est très heureuse de se retrouver chez elle, à Victoriaville pour la faire. La directrice de l’école, Marylène Plante, a pour sa part expliqué que la présence d’Andrée-Anne Laberge était appréciée de tous. «Je suis impressionnée de son talent et les élèves aussi», explique-t-elle.

L’artiste en résidence, quant à elle, se plait dans ses nouvelles fonctions et elle parvient à produire des œuvres, malgré le brouhaha qui règne entre les cours et pendant l’heure du dîner. «Pour moi, c’est très stimulant. Je n’ai pas ça dans mon atelier», dit-elle en souriant.

Les deux professeurs d’art, avec qui elle collabore lors de cette résidence, Anne-Marie Dufour et Annie Paquette, sont aussi très enthousiastes de sa présence dans leurs cours. «Elle apporte beaucoup de techniques et une ouverture aux jeunes. Tout le monde est emballé», soutient Anne-Marie.

Même chose pour Annie Paquette qui considère cette résidence comme enrichissante, autant pour ses élèves que pour elle-même.