Alain M. Bergeron : 1,5 million de livres plus tard…

Depuis ses débuts (il y a environ 16 ans), Alain M. Bergeron a multiplié le nombre de livres écrits. Aujourd’hui, il en compte plus de 250 qui ont été vendus à au moins 1,5 million d’exemplaires (c’est sans compter la Chine), à travers le monde et traduits en au moins huit langues.

Il revient à la charge avec une nouvelle série intitulée  «La nouvelle vie d’Antoine Collins», et grâce à laquelle il s’attarde à la vie des vedettes instantanées. Visant un public de lecteurs un peu plus vieux qu’habituellement (fin du troisième cycle, début du secondaire), Alain M Bergeron a également voulu aller plus loin en s’imprégnant d’un univers musical, souvenir de son passé (avec les Tempêtes). En effet, en plus d’écrire une histoire sur un jeune garçon qui, du jour au lendemain devient une idole grâce à une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il a voulu adosser une chanson à cette publication.

Pour cette série publiée chez Hurtubise, l’auteur s’est inspiré de l’émission «La Voix Junior» et des conséquences d’une célébrité instantanée. «En écrivant l’histoire, je n’avais pas le nom du personnage. J’ai roulé avec David tout le long. Mais à la fin, j’ai reçu une demande d’amitié d’un Antoine Collins de Victoriaville. Il avait des lunettes fumées, genre vedette. C’est lui qui m’a inspiré. En plus, il m’a permis de solidifier le personnage puisque pour justifier les lunettes, j’ai ajouté qu’il était atteint de photophobie», explique Alain M. Bergeron en entrevue.

Bien entendu, il lui a demandé la permission (ainsi qu’à ses parents) d’utiliser son nom et son prénom et s’est informé aux alentours pour s’assurer que le jeune garçon avait bonne réputation (puisqu’il représente le héros de cette nouvelle série de livres). «Et quand j’ai reçu le livre, je suis allé lui en porter une copie», ajoute l’auteur. C’est à ce moment que le jeune homme a saisi l’importance que son nom avait dans toute cette histoire.

Pour ce qui est de la chanson, rattachée au premier tome de la série, Alain avait l’intention, au départ, de faire chanter n’importe quoi à son jeune Antoine. «Mais un matin je me suis levé et je me suis dit que ce serait la chanson «Lovely Lou» du groupe Vitammine», ajoute-t-il.

L’auteur se souvient d’avoir acheté le vinyle 33 tours de ce groupe, dans les années 80, et que la compagnie de disque avait fait faillite deux semaines plus tard, laissant dans l’oubli le groupe et la chanson en question. «Cette chanson aurait dû survivre aux années 80», croit-il.

Alain s’est alors mis à la recherche du compositeur de la chanson, un dénommé Michel Pépin qu’il a rapidement trouvé à Montréal. «Je lui ai expliqué mon projet et il m’a dit que les bandes originales existaient encore», a-t-il découvert. Une fois celles-ci ayant été transférées au numérique, ne manquait qu’à trouver une voix à Antoine Collins. Cela a été fait par un appel lancé sur Facebook auquel une dizaine de jeunes garçons (dont certains ont fait les auditions de «La Voix Junior») ont répondu. C’est finalement Xavier Blouin de Shawinigan qui a eu l’honneur d’être la voix du personnage. En plus d’enregistrer la chanson, une vidéo a été tournée et diffusée sur le Web permettant aux jeunes lecteurs d’avoir une plus-value à leur livre. Alain est allé jusqu’au bout, proposant même un tutoriel pour les guitaristes qui voudraient jouer la chanson. «Ça devient un appui au livre», remarque-t-il.

Lancée depuis quelques jours, la nouvelle série se poursuivra au printemps 2018 avec le tome 2 qui portera le titre de «La bonne étoile d’Antoine Collins». À ce deuxième livre sera également rattachée une chanson, «Quand je pense à toi», interprétée par les Tempêtes (défunt groupe auquel Alain appartenait il y a plusieurs décennies). Encore une fois, c’est Xavier Blouin qui a enregistré la chanson.

Il s’agit donc d’un nouveau genre littéraire qui vient adjoindre une chanson précise à chaque livre de la série. «Ça donne le ton», dit l’auteur avec humour. Enthousiasmé par cette série, il annonce avoir des plans, qu’il ne peut encore dévoiler, pour son Antoine Collins. «Ce projet m’allume d’un bout à l’autre», note-t-il.

250 livres

Le premier tome de la nouvelle série est en fait le 250e livre écrit par Alain M. Bergeron. Ce dernier est écrivain jeunesse à temps plein depuis 12 ans maintenant (après avoir œuvré à titre de journaliste à La Nouvelle Union de nombreuses années).

Il continue l’écriture de plusieurs séries, dont les 68 «Savais-tu» qui est la plus ancienne et peut-être la plus connue d’entre toutes, aujourd’hui traduite en plusieurs langues, dont récemment en vietnamien. L’auteur jeunesse est toujours aussi heureux d’avoir le privilège de pouvoir gagner sa vie (il est l’un des rares) avec ses livres. Toujours content également d’aller rencontrer les jeunes dans les écoles. D’ailleurs, son agenda est rempli pour les deux prochaines années. «J’adore ces rencontres. C’est stimulant. Tu sais que des gens lisent tes livres, mais lors des visites dans les classes, tu vois les impacts», apprécie-t-il.

Il continue aussi les présences lors des principaux salons du livre. D’ailleurs, il était invité d’honneur de celui de l’Estrie, il y a quelques jours.

Puis de la mi-décembre à la mi-mars, il retournera dans son sous-sol, occupé à continuer les nombreux projets qu’il a encore à réaliser.