Coronavirus : comment cultiver notre résilience?
L’évolution de la crise actuelle apporte avec elle de nouveaux mots dans l’espace public. Le mot résilience est un de ceux-là et prend de plus en plus d’importance. Croyez-moi, il en sera ainsi pour plusieurs semaines et encore bien après la fin de la crise.
Pourquoi est-ce si important? Et qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire dans les circonstances?
Les sciences sociales définissent la résilience comme «la capacité à réussir à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative».
Plus nos capacités de résilience sont élevées, plus la possibilité de traverser une épreuve comme la crise actuelle est élevée. Mais que pouvons-nous faire pour augmenter notre résilience?
La recherche en psychologie a déterminé cinq traits de personnalité qui influencent notre manière de vivre les événements et de traverser les épreuves. Ces caractéristiques individuelles de la personnalité sont plus ou moins présentes en chacun de nous dès la naissance et sont ensuite transformées positivement ou négativement au cours de notre développement.
C’est un bon moment pour porter un regard lucide sur nos forces et nos faiblesses et ainsi identifier nos zones de fragilité où porter notre attention et nos efforts. Voici ces cinq grands traits de personnalité avec des stratégies pour augmenter leur force. Pour nous en souvenir, nous utiliserons l’anagramme OCEAN.
Ouverture à l’expérience
L’ouverture à l’expérience nous incite à la création, à la prise de risque et aux décisions non conventionnelles. Dans les circonstances où notre quotidien est bouleversé par les mesures de confinement, se créer de nouvelles activités au quotidien et adapter notre environnement peut favoriser une bonne résilience pour soi et pour nos proches.
Consciencieusité
La consciencieusité est l’élément central d’une vie organisée et responsable. Dans les circonstances, ce trait de personnalité nous permet de nous informer à des sources fiables et de respecter les consignes de sécurité. Être consciencieux pourrait aussi signifier de s’organiser un horaire réaliste et de répondre aux besoins quotidiens dans toutes les sphères de sa vie.
Extraversion
L’extraversion permet aux individus de demeurer enthousiastes et énergiques. Ce seront ceux qui stimuleront les proches vers le plaisir et l’espoir. L’intérêt pour les autres et pour les événements virtuels (un dîner de Pâques virtuel, par exemple) augmentera le plaisir et l’énergie.
Agréabilité
L’agréabilité est reconnaissable chez les personnes qui ont une bonne humeur et une empathie naturelle pour les autres. Nous avons plus que jamais besoin de développer ce trait de personnalité qui permet de comprendre l’autre, de sortir de la peur paralysante pour apporter une aide réaliste aux autres et à soi.
Névrotisme
Le névrotisme est le thermomètre interne de nos réactions émotives. Ceux qui ont un haut taux de névrotisme auront tendance à être plus nerveux, anxieux et réactifs. La crise actuelle a une grande influence sur notre niveau de névrotisme. C’est pourquoi il faut accorder une attention particulière pour maintenir ce niveau au plus bas. Avoir du temps à soi pour relaxer, reconnaître ses limites, faire de l’exercice et s’amuser sont donc des actions propices à diminuer la tension interne.
Je vous laisse avec les paroles d’espoir de celui qu’on appelle le père de la résilience, Boris Cyrulnik, qui nous dit que «le malheur n’est pas une destinée, rien n’est irrémédiablement inscrit, on peut toujours s’en sortir».