Une première expérience de publication pour des élèves du Cégep de Victoriaville

Dans le cadre de leur 4e cours de français, axé sur les communications, les élèves de Mme Nicole Kougioumoutzakis ont produit des textes de grande qualité qui sont publiés sur le site internet du journal LaNouvelle.net.

Accompagnés par leur professeure, cinq élèves ont franchi toutes les étapes de rédaction et de révision nécessaires pour atteindre l’excellence.

Ces élèves ont lu un essai de leur choix sur un sujet qui les intéressait particulièrement. Les thèmes étaient liés à plusieurs enjeux sociaux.

Mme Kougioumoutzakis estime qu’il est très formateur pour l’étudiant d’aller jusqu’au bout du processus qui permet de créer un « produit parfait ». « Tous les étudiants devraient être préparés aux hautes exigences des employeurs qui sont très soucieux de leur image publique. Souvent, dans les milieux de travail, la tolérance concernant les fautes est tout simplement nulle. Ainsi, cette image souffrira énormément si les communications ne sont pas impeccables. »  En contexte scolaire, l’élève a rarement l’occasion de peaufiner son écriture, d’accéder au niveau rédactionnel supérieur en retravaillant sa production.

Voici le résultat de leur travail :

ABUS DES ENFANTS, ABUS DE LA SOCIÉTÉ

Payge Bourgelas-Bouchard

« Notre tâche et notre obligation à tous est de faire en sorte que tous les enfants, filles et garçons, aient accès à l’éducation, à une éducation de qualité. Parce qu’une éducation de seconde zone engendre des citoyens de seconde zone. »

-Directeur général de l’Organisation internationale du Travail des Nations Unies (OIT), Guy Ryder, à l’ONU, juin 2015

Les programmes de réinsertion des enfants soldats sont plus que nécessaires pour eux, mais aussi pour la société.  

Un enfant soldat selon la définition de l’UNICEF est un enfant associé à une force ou à un groupe armé. Il nous faut faire des dons dans ces programmes parce que ces enfants sont utilisés comme porteurs d’armes, messagers, espions, porteurs, cuisiniers, boucliers et, surtout chez les filles, objets sexuels.

Il existe très peu de programmes d’aide aux enfants soldats. Les principaux sont ceux mis de l’avant par l’UNICEF qui se résument en trois mots : retrait, démobilisation et réinsertion.

Le retrait consiste à retirer les enfants soldats des conflits armés dans lesquels ils sont.

La démobilisation est le moment où les enfants reçoivent les soins adéquats à leur situation. C’est le retour à la vie civile avec les difficultés liées aux nombreuses séquelles permanentes. Ce sont souvent des enfants pauvres, discriminés, abusés et traumatisés à vie.

La réinsertion est le volet où les programmes donnent accès à une éducation et à un emploi. Cette dernière phase est complexe, car les contextes socio-économiques et politiques n’assurent pas l’accès à une bonne éducation et à un travail. En plus, de nombreux rejets des enfants par leurs anciennes communautés nuisent à ces enfants.

L’ONU a publié dans son centre d’actualité, en juin 2015, un article dans lequel Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail des Nations Unies (OIT), affirme que la déscolarisation est accentuée par les conflits et les crises.

Les kidnapping et attentats dont sont victimes les enseignants et les écoliers finissent par leur faire abandonner l’école, si ce n’est pas tout simplement parce qu’il n’y a plus d’école. Cette déscolarisation amène les enfants à vivre dans la misère. Il en sera ainsi de leurs enfants. Nous sommes ainsi devant un cycle sans fin. La déscolarisation chez les enfants soldats mène au même problème.

Selon un rapport publié par l’ONU en 2010, il y avait, en 2009, 58 organisations militaires utilisant des enfants dans quatorze zones de conflit.

Il nous faut investir dans ces programmes d’abord pour éviter à ces enfants tous ces supplices et les nombreuses séquelles qui s’en suivent en leur offrant les possibilités qu’ils ne croient pas avoir. Ensuite, nous devons faire des dons pour les nombreuses sociétés dans lesquelles se trouvent ses enfants.

Nous nous devons, en tant que jeunes générations, de soutenir financièrement ces programmes qui favorisent la réintégration et l’éducation pour les enfants et pour leur avenir. Ces programmes sont couteux et nécessitent des dons constants. Ils sont d’une importance capitale non seulement pour les enfants, mais pour la société elle-même.  Plusieurs enfants ont déjà bénéficié de ces programmes et c’est de notre responsabilité de s’assurer que ça continue. Donnons pour les enfants, donnons pour la société et donnons pour l’avenir!

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Nos jeunes filles déguisées – les dessous

Jane Gaulin

Dans une société où la publicité est omniprésente, difficile pour les jeunes filles de résister à l’idée d’égaler l’idéal de beauté véhiculé par les médias.

Bombardées de publicités de toutes sortes, pour la plupart suggestives, les jeunes filles se développent dorénavant dans un monde qui leur dicte l’apparence à adopter et qui impose des règles très précises à l’égard de ce qui doit être considéré comme la « beauté ».

C’est une réalité qui, si nous voulons aider nos jeunes filles à valoriser leur propre beauté en restant fidèles à elles-mêmes, se doit d’être abordée.

Effectivement, dans le monde publicitaire, les mannequins mis de l’avant ont fréquemment des corps d’exception qui ne correspondent pas à la réalité physiologique du corps humain. Dans ces circonstances, une pression très forte s’exerce sur la population, en particulier sur les fillettes.

Ainsi, une enquête réalisée par la compagnie Dove révèle que 6 jeunes filles sur 10 sont préoccupées par leur apparence et que 81 % des fillettes de 10 ans craignent de développer un surplus de poids, ce qui les éloignerait des modèles de beauté auxquels elles aspirent.

Parce qu’une bonne estime de soi et un sentiment de bienêtre constituent sans aucun doute l’assise du bonheur et de l’harmonie de la plupart des individus, il est indéniable qu’une perception de soi erronée chez les enfants peut grandement nuire à leur développement ainsi qu’à leur vie future.

En se conformant aux modèles de beauté proposés par la société, nos jeunes filles se sexualisent précocement. Selon Brigitte Lhomond et Hugues Lagrange, sociologues au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’activité sexuelle était auparavant considérée comme un comportement adulte. Dorénavant, l’initiation sexuelle est plutôt perçue comme une simple et banale expérience adolescente.

La sexualisation des jeunes filles a d’ailleurs des répercussions largement négatives sur le développement d’une sexualité saine, responsable et égalitaire. Effectivement, selon le Secrétariat à la condition féminine du Québec, les effets de la sexualisation hâtive sont nombreux et peuvent se traduire par une soumission sexuelle croissante, une augmentation du sexisme ou encore par un taux plus élevé de harcèlement sexuel.

Il va sans dire qu’une énorme pression de performance s’exerce sur les jeunes filles, les poussant à devenir de bons instruments sexuels. Par les publicités, la télévision et les vedettes, les préadolescentes reçoivent continuellement le message qu’il est normal de s’habiller de façon suggestive afin de plaire à la gent masculine ainsi que la séduire. À ce sujet, une enquête réalisée a? l’échelle québécoise par le Gouvernement du Québec révèle que la moitie? des jeunes ont eu une relation sexuelle a? 16 ans et que près de 5% des jeunes de moins de 13 ans ont déjà vécu une première relation sexuelle.

Cet endoctrinement des préadolescentes par les messages sexualisés perpétuellement répétés soulève même des enjeux identitaires. Selon le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes, nos fillettes, mystifiées par les artifices omniprésents de la publicité, peuvent parfois manquer de sens critique et de contrôle sur la situation. Ainsi, leur développement identitaire se fonde sur leur apparence : ce dont elles ont l’air importe beaucoup plus que ce qu’elles sont en leur for intérieur.

Parce que l’enfance est une période cruciale du développement des jeunes filles, cette dernière leur permettant d’aborder plus sereinement l’adolescence, laissons nos fillettes être des fillettes. Redonnons à nos filles leur cœur et leur joie d’enfant.

Si les parents ont leur part de responsabilité dans le dossier épineux de la sexualisation précoce, ils sont aussi les premiers à pouvoir agir au regard de ce phénomène. Sachez aider vos jeunes filles a? améliorer leur estime et leur connaissance d’elles-mêmes. Sachez les outiller afin qu’elles développent un sens critique envers la culture médiatique.

Mais surtout, il est impératif de mettre en place, collectivement, des moyens pour protéger nos jeunes filles. Faisons un pas dans la bonne direction, pour nos fillettes, et signons La Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée afin de démontrer le sérieux de notre intérêt envers une représentation plus réaliste des individus ainsi qu’une diffusion d’images de filles d’âges, de tailles et de poids variés.

Parce que nos jeunes filles sont avant tout des enfants.

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Jamais assez belle

Rose Gentes-Soucy

Une femme nord-américaine, c’est une grande blonde à la taille mince, mais aux formes généreuses. Elle a la peau blanche et soyeuse, de grands yeux bleus et des lèvres pulpeuses.  Voilà ce à quoi nous, les femmes, nous devrions ressembler afin d’être enviées par nos amies, afin d’obtenir un emploi plus facilement et bien sûr afin d’attirer l’attention des hommes. L’intelligence, le courage, la détermination et la générosité sont de bien belles qualités qu’une femme peut avoir, mais avant tout, l’important c’est qu’elle soit belle. Voilà ce que les médias veulent nous faire croire.

Le poids des modèles de beauté qu’on nous présente dans les médias est sans doute une des caractéristiques ayant le plus de répercussions sur les jeunes femmes. Des recherches ont été menées auprès de Canadiennes âgées de 12 à 18 ans et les résultats sont alarmants. Les chercheurs ont affirmé qu’environ une fille sur trois est victime de trouble alimentaire. La Société canadienne de pédiatrie affirme qu’il s’agit de la troisième maladie chronique la plus fréquente chez les adolescentes. Au Québec seulement, plus de 100 000 femmes sont atteintes d’anorexie ou de boulimie. Sans même le savoir, il y a de fortes chances qu’une personne de votre entourage en fasse partie. Les médias ont non seulement de graves impacts sur la santé mentale des jeunes femmes, mais aussi sur leur santé physique.

 Cette réalité ne touche pas seulement les adolescentes, mais aussi les femmes adultes. En effet, plusieurs centaines de millions de dollars sont  investis chaque année dans les chirurgies plastiques au Canada. Le marché de la toxine botulique, la protéine servant à la production de Botox, augmente ses profits d’environ 16% par an depuis 2012. La liposuccion, la chirurgie plastique la plus populaire, représente 18,8% des interventions chirurgicales plastiques, suivie de près par l’augmentation mammaire à 17%. On retrouve aussi la blépharoplastie, l’élévation des paupières, à 9,4%, la rhinoplastie, le remodelage du nez, à 9,4% et l’abdominoplastie, la réduction abdominale, à 7,3%. En plus de prendre un risque considérable quant à leur santé, certaines femmes investissent des montants démesurés afin d’atteindre un modèle de « perfection ».

Je m’adresse à vous, madame. Vous qui vous êtes parfois sentie trop grosse. Vous qui êtes complexée par votre acné. Vous qui préféreriez avoir la peau plus pâle ou plus foncée. Vous qui aimeriez simplement être une de ces filles que l’on voit dans les magazines. Cessez de vous comparer continuellement avec ces femmes que vous voyez dans les médias. Elles ne représentent pas la réalité. Arrêtez d’acheter des produits qui garantissent que vous ressemblerez  à votre vedette préférée. Ne donnez plus votre argent aux compagnies qui vous assurent une silhouette de rêve. Vous l’avez déjà, votre silhouette de rêve. Vous êtes belle parce que vous êtes différente des autres. Ne faites pas qu’accepter vos imperfections, mais appréciez-les. Ce sont ces caractéristiques qui font de vous qui vous êtes, une femme belle et unique.

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La philosophie pour les enfants

Maria del Carmen Castillo Carrera

« Si tu ne penses pas, c’est comme si tu ne vibrais pas. Parce qu’un cerveau ça te fait penser tout le temps, et sans cerveau tu ne peux pas penser, puis sans penser moi je dis que tu ne peux pas vivre. »

Olivier, 2e cycle du primaire

Quelle meilleure manière de penser par nous-mêmes que de pratiquer la philosophie depuis la maternelle.

Les enfants des écoles qui font la pratique de se questionner quelques minutes par semaine à partir des thèmes qui les intéressent ne font que philosopher d’une façon naturelle et créative. Lorsque nous entendons parler de philosophie, nous nous faisons une image de théories incompréhensibles pour le commun des mortels. Mais la philosophie pour les enfants dans un climat de collaboration et d’écoute active est d’une simplicité réconfortante. Surtout en bas âge, lorsque leur curiosité est en  effervescence. Alors, pourquoi priver nos enfants de cette activité qui a seulement des bienfaits dans leur formation? Si le but de l’éducation est de former les citoyens de demain, il serait important d’inclure des valeurs universelles dans leurs apprentissages. Des valeurs qui permettent de vivre dans une société démocratique où chaque citoyen participe activement. Une éducation qui développe la pensée réflexive, créatrice et critique à partir de discussions démocratiques. Donc, enseigner les valeurs nécessaires pour vivre dans une société harmonieuse. Dans ce but, la philosophie pour enfants a des objectifs précis à atteindre : la coopération, l’écoute active pour comprendre et entrer dans l’univers de l’autre, le développement de la pensée critique, le développement de la pensée créative et surtout le développement de l’humilité afin d’être capable de s’autocritiquer et de se laisser critiquer par les autres. Une telle éducation serait idéale pour une société en profonde transformation avec des citoyens engagés et elle  nous permettrait de vivre en liberté et en égalité de conditions pour échanger avec les autres. Un autre point important dans la formation des futurs citoyens, c’est la reconnaissance de la valeur du conflit comme agent de construction dans la discussion philosophique. Ainsi, les enfants seraient capables d’utiliser leurs conflits dans le but de faire avancer une cause en écoutant l’autre et en exprimant leur point de vue. Ainsi, la pratique d’une écoute active vise à comprendre et à trouver une réponse ensemble.

À cela, certains pourront répondre que l’éducation supérieure va développer tous ces critères pour vivre en démocratie à l’âge de jeune adulte et que ce sera au jeune de choisir s’il veut s’impliquer ou non. Mais le fait de laisser cette formation aux cours supérieurs quand les habitudes sont déjà installées dans leur personnalité n’est pas une bonne idée.

Actuellement, la philosophie pour enfants se pratique dans environ 50 pays et dans 5 provinces canadiennes : Colombie-Britannique, Québec, Ontario, Alberta et  Nouveau-Brunswick. Cela a commencé dans les années 80 au Québec, grâce aux travaux d’Anita Caron de l’Université du Québec à Montréal, qui a introduit cette activité dans les écoles primaires. Présentement, l’Université Laval commence à offrir des formations. D’ailleurs, Frédéric Lenoir, philosophe français, reconnait que nous sommes des visionnaires en la matière.

Comme citoyens d’une société évoluée, nous avons la capacité de discerner la manière dont nous voulons former nos futures générations. Le dialogue philosophique est la façon idéale d’humaniser notre système scolaire qui parfois est pris dans l’incompréhension et la violence. C’est notre devoir comme parents impliqués dans l’éducation de nos enfants de stimuler l’être humain à réfléchir, depuis l’enfance. La Terre appartient à tous. Réaliser que nous avons besoin d’un monde égalitaire qui inclut  la participation active de tous nous donnera en retour un monde pacifié.

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Le système d’éducation québécois méprise la littérature

Katrine Dulac

« Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade. »

– Citation de Julien Green, romancier français d’origine américaine

S’il y a une seule chose que l’éducation doit apporter à nos enfants, c’est l’amour de la lecture. Elle fera d’eux des adultes plus tolérants, instruits et certainement plus visionnaires. La littérature est une ouverture sur le monde; le ministère de l’Éducation semble l’avoir oublié.

Aujourd’hui, de nombreuses commissions scolaires négligent le budget accordé à l’achat de livres destinés à garnir les bibliothèques de leurs écoles primaires et secondaires. Les livres deviennent rapidement inactuels et, faute de personnel, leur entretien laisse à désirer.

Selon l’enquête sur la situation des bibliothèques scolaires réalisée en octobre 2013 par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec, plus de 19 commissions scolaires au Québec n’ont pas de bibliothécaire à leur emploi. Qui plus est, le laisser-aller des commissions scolaires durant les décennies 1990 et 2000 a laissé des traces. Et cela se ressent en ce qui concerne l’absence constante de mise à jour des collections.

Je me ramène quelques années en arrière, sur les bancs de ma petite école primaire située dans la région de Thetford Mines. Je me revois assise devant mon pupitre de bois, tout enjouée par l’annonce de ma professeure : nous allons à la bibliothèque et j’aurai le droit d’emprunter un livre. Déjà, à 10 ans, je lisais beaucoup plus que la majorité des jeunes de mon âge. Ma mère, une lectrice chevronnée, avait veillé à me transmettre sa passion des livres.

C’est ainsi que le regard tout illuminé de la petite fille que j’étais se retrouvait voilé par l’affligeante petitesse de notre bibliothèque. Si au moins les livres qu’elle renfermait étaient tous minimalement intéressants! Au contraire, on y retrouvait une rangée complète d’encyclopédies vétustes, des collections de dictionnaires et autres briques aussi lourdes que désuètes. Cette bibliothèque en piteux état et pas du tout adaptée à un lectorat d’enfants offrait tout de même une minuscule section jeunesse relativement intéressante. Où j’ai pu y lire Dominique Dermers, Robert Soulières, Michèle Marineau et bien d’autres grands auteurs de la littérature jeunesse.

Savoir mettre les priorités aux bonnes places

Malgré tout, il serait bien égoïste de me plaindre, car contrairement à d’autres écoles primaires, nous possédions une bibliothèque, aussi réduite et poussiéreuse soit-elle. En effet, selon cette même enquête sur la situation des bibliothèques scolaires réalisée en 2013, plusieurs écoles primaires, situées surtout en milieu rural ou sur un territoire isolé, ne possèdent pas de bibliothèque scolaire. Investir dans une bibliothèque semble être une initiative superflue pour le trop petit nombre d’élèves présents dans ces écoles.

Et pourtant, l’impact positif de la littérature sur l’apprentissage des élèves n’est plus à prouver. Les études révèlent que le temps consacré à lire est directement relié à la compréhension et au progrès en lecture. Il y a aussi des répercussions pour ce qui est du vocabulaire et de la qualité de l’expression des enfants.

Par conséquent, une bibliothèque bien approvisionnée et dirigée par une personne formée devrait nous paraitre aussi primordiale au sein d’un établissement scolaire qu’un gymnase et un professeur d’éducation physique.

L’influence parentale

Bien que l’école joue un rôle dominant, il ne faut pas nier la part de responsabilité des parents dans la transmission de l’intérêt pour la littérature. En effet, l’influence négative des médias et de la technologie, quasi omniprésente en milieu familial, est un obstacle à l’accès aux mondes de pensées et de culture qu’offrent les livres. Lorsque l’enfant s’ennuie, c’est le rôle des parents de lui réquisitionner son cellulaire et de lui mettre un roman entre les mains.

Les parents qui lisent pour leurs enfants, même lorsqu’ils sont très jeunes, contribuent à leur donner le goût de la lecture. Lorsque ces lectures sont accompagnées de conversations, de discussions ou d’échanges significatifs, elles permettent généralement de leur assurer un succès scolaire.

Savoir bien lire, maitriser la recherche d’informations ou avoir tout simplement accès aux trésors d’apprentissages que renferment les livres est un privilège qu’il nous faut absolument, en tant que société, offrir à tous les étudiants.

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Le savoir gratuit

Sarah-Maude Gagnon

«Ouvrir une école, c’est fermer une prison.»

– Victor Hugo

Puisque la situation financière ne doit pas être un obstacle à la poursuite d’études supérieures et que se donner l’éducation, c’est aussi se donner la chance de bâtir une société plus juste et égalitaire, il convient de revendiquer l’abolition des frais de scolarité afin d’offrir une chance égale à tous les étudiants de faire des études qui leur plaisent, et ce, sans avoir à se soucier des dettes encourues.

Tous se souviennent de la grève étudiante ayant eu lieu en 2012 durant laquelle le débat entourant la question de la gratuité scolaire était sur toutes les lèvres. En ce sens, à la suite des évènements du Printemps érable, plusieurs études montrant les impacts qu’aurait l’instauration de la gratuité scolaire sur l’économie du Québec ont vu le jour. Selon les évaluations faites, l’abolition des frais de scolarité représenterait une dépense maximale de 886,8 M$, ce qui se révèle être nettement inférieur aux aides fiscales offertes aux entreprises qui totalisent un montant de 3354 M$ annuellement. De ce fait, réaliser la gratuité scolaire relève, d’après moi, d’un choix politique, puisque cette mesure n’est ni démesurément coûteuse, ni immensément lourde à porter pour la société québécoise.

Dans cette optique, la situation financière constitue l’élément le plus déterminant quand les étudiants en viennent à se demander s’ils entameront ou non des études postsecondaires. Ainsi, à partir des chiffres du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), il est possible de constater une diminution du taux d’accès au baccalauréat de 5,8% entre 1992-1993 et 1997-1998, soit au moment où le gouvernement provincial a imposé une hausse importante des frais de scolarité. De même, une croissance marquée de 8,9% du taux d’accès a pu être notée entre les années 1997-1998 et 2007-2008, soit au moment d’un gel desdits frais de scolarité. De ces statistiques découle une corrélation majeure entre la hausse des frais de scolarité et la baisse quant au nombre de demandes d’admission aux études supérieures.

Le fait de devoir payer des frais de scolarité peut être suffisant pour décourager maints étudiants qui désireraient poursuivre leurs études au Cégep ou à l’université. Selon moi, même si les frais de scolarité étaient amoindris, leur simple existence pèse en défaveur de la poursuite d’études supérieures pour les étudiants vivant sous le seuil de la pauvreté. Ainsi, nonobstant le fait qu’ils soient plus ou moins élevés, il est inévitable que les frais de scolarité ont une incidence sur le parcours scolaire des étudiantes et des étudiants.

Plusieurs études ont démontré que les élèves moins nantis s’orientent davantage vers des formations moins longues et dont le taux de placement est assez élevé, à cause de leur situation financière difficile. Les plus riches ont donc, de façon analogue, davantage le loisir de choisir un programme d’étude en fonction de leurs champs d’intérêt. En effet, selon les études faites sur le sujet, ces derniers ne craignent pas le fait que leur programme soit de plus longue durée, leurs moyens étant suffisants. L’instauration de frais différenciés en fonction du programme, une solution proposée par plusieurs, ne ferait selon moi que maintenir cette problématique et ne représente pas une solution envisageable.

Tout cela considéré, ces injustices sociales se doivent d’être contrées dans l’immédiat par la mise en place de la gratuité scolaire. Revendiquons tous l’abolition des frais de scolarité auprès du gouvernement provincial, au moyen de pétitions, de manifestations ou autres. En nous positionnant pour cet enjeu sociétal, nous permettrons que toutes les étudiantes et tous les étudiants québécois, indépendamment de leur situation financière, aient accès à une formation postsecondaire et contribuent ainsi à nous faire avancer collectivement.

S’empêcher de réaliser la gratuité scolaire signifie peut-être économiser quelques dollars actuellement, mais cela signifie aussi que nous tournons le dos à une importante avancée sociétale et économique dont le Québec a grandement besoin.