La mondialisation, la pauvreté, Le Canada et vous

On entend souvent parler de la faim et de la pauvreté dans le monde depuis de nombreuses années, mais est-ce que les choses s’améliorent réellement? En Afrique, particulièrement, la situation semble toujours aussi précaire.

Selon Jean Ziegler, qui a été rapporteur spécial auprès de l’ONU sur le droit à l’alimentation dans le monde,  il mentionne dans son livre Destruction massive : géopolitique de la faim que tout près de 1 milliard de personnes souffrent de la faim et ce, en particulier sur le continent africain.  Un enfant de moins de 5 ans, privé d’une nourriture adéquate et suffisante souffrira toute sa vie durant, de ce manque de nourriture. Pourtant, il est dit que les ressources, produites sur la terre, permettraient de nourrir adéquatement 12 milliards de personnes. Comme  les richesses ne sont pas réparties équitablement, les riches continuent de s’enrichir et les pauvres sont de plus en plus pauvres.

Le prix des terres, dans nos pays développés, est de plus en plus transigé à des prix très élevés donc les investisseurs en profitent pour aller s’accaparer de terres offertes è des prix dérisoires dans les pays en voie de développement. Ils chassent donc de ces terres, les petits agriculteurs qui exploitent ces terres pour subvenir aux besoins de leurs familles. Ceux-ci se retrouvent souvent dans l’obligation de déménager vers les grandes villes et ils se retrouvent dans des bidonvilles. Ils ne parviennent pas tous à se trouver des emplois décents ce qui augmente encore davantage la pauvreté. Les investisseurs, quant à eux, gardent ces terres inexploitées en attendant que les prix augmentent de façon considérable, pendant de nombreuses années si nécessaire, afin de s’assurer des profits substantiels. Ou bien, ils achètent ces terres, dans le but d’y exploiter des cultures à grande échelle comme l’huile de palme.  Encore là, les petits agriculteurs sont exclus. Soit qu’ils travaillent à des salaires dérisoires, soit qu’ils doivent laisser leur emploi. Le cercle de la pauvreté s’élargit encore davantage.

Un autre facteur accentue la pauvreté. Les bourses de ce monde fixent les prix des  aliments de base tels que le riz, le maïs, le blé à des prix nettement plus élevés, ce qui crée des pénuries artificielles. Les populations locales ne peuvent même plus se permettre d’acheter les produits de base pour nourrir leur famille.

Et pire encore, les grosses corporations acquièrent les droits d’exploiter les richesses naturelles de ces pays. Ils arrivent, soit avec leurs propres travailleurs, soit, ils emploient la population locale, qu’ils paient avec des salaires dérisoires, souvent dans des conditions de travail très difficiles. Quand ils ont fini de piller les ressources, ils quittent le pays en laissant les sites  dans un état lamentable. D’un côté, on vote des budgets faramineux pour aider les pays en voie de développement et de l’autre côté, on vole leurs ressources.

Les populations de ces pays ne profitent donc pas de retombées favorables pour briser le cercle de la pauvreté.

Tant que l’argent et les profits faramineux seront la seule valeur qui mène notre monde, c’est certain que les riches continueront de s’enrichir et malheureusement, ceux qui manquent de tout ne pourront pas sortir de ce cercle de la pauvreté. Est-ce que nous, citoyens canadiens privilégiés, voulons continuer à être complices de ces grandes corporations, soit comme consommateur, investisseur ou électeur? Mais l’espoir subsiste, car de plus en plus de citoyens dénoncent ces abus. Une façon simple de se faire entendre est de parler ou bien d’écrire à son député. Plus le message passera, plus les choses risquent de changer.

En tant que citoyens, nous devons nous assurer que le budget de 2017 pour l’aide au développement international soit augmenté afin de permettre à notre pays d’atteindre 0.7% du RNB sur un échéancier de dix ans. Pour ce faire nous devons augmenter, pour les  prochaines années notre budget d’un milliard de dollars chaque année par rapport à l’année précédente. Ça semble beaucoup, mais cette cible du 0.7% de notre RNB avait été fixée par Lester B. Pearson dans les années soixante, mais n’a jamais été atteinte par aucun gouvernement, à ce jour. Au contraire, ce pourcentage diminue sans cesse.

C’est seulement de cette façon que nous pouvons apporter une aide équitable à la lutte contre la pauvreté et ainsi rétablir une justice acceptable pour tous.

Et vous, comment pouvez-vous vous faire entendre…Vous pouvez aussi contacter vos députés, contacter les différents médias et demander à ce que des changements soient apportés. Plus nous seront nombreux à s’exprimer, plus les choses pourront changer.

Louise Girard

Granby