Fermeture du Club Nord-Sud : quelle déception!

Bonjour monsieur Paul Thériault, DG du Cégep

Nous n’avons pas la chance de nous connaitre, car j’étais étudiant du temps de monsieur Vincent Guay, qui était directeur quelques années avant vous. Lors de mon passage au cégep de Victo, je me suis impliqué dans plusieurs projets : le café étudiant, le tutorat par les pairs, les Vulkins, la COOPSCO, le conseil d’administration, l’association étudiante et le Club Nord-Sud. 

L’engagement a été partie prenante de mes études collégiales. C’est ce qui m’a permis de passer à travers mes années de cégep le sourire toujours aux lèvres et la motivation au rendez-vous chaque matin.

Cet engagement a tellement marqué mon parcours que, plutôt qu’aller à l’université en quittant le cégep, j’ai choisi d’effectuer deux mandats à temps plein sur l’exécutif de la Fédération étudiante collégiale du Québec : une expérience qui a changé ma vie et m’a permis de connaitre le réseau collégial comme jamais.

Aujourd’hui, avec du recul, je réalise que, si je suis tombé en amour avec les cégeps, c’est à cause de ce qu’ils permettent. Ils permettent à des dizaines de milliers de jeunes adultes d’apprendre à se connaitre. Ils permettent à leurs étudiants de découvrir de nouveaux domaines, de s’épanouir. Les cégépiens, de par l’essence même de leurs institutions d’enseignement, peuvent expérimenter des projets politiques, communautaires, entrepreneuriaux et j’en passe! Concevoir le cégep comme un lieu où l’on dispense seulement des cours, c’est indubitablement faire fausse route.

C’est pourquoi j’ai été extrêmement peiné d’apprendre la fermeture du projet du Club Nord-Sud, un projet où j’ai appris à connaitre des gens formidables, d’horizons différents et où j’ai pu ouvrir mon esprit sur les réalités de communautés africaines. Prendre le pouls du Burkina Faso et de sa brousse, ce n’est pas qu’un voyage, c’est une expérience de vie profondément enrichissante qui transforme des vies. Certaines personnes, au retour de leur expérience, font même un choix de carrière différent. Si ça, ce n’est pas un exemple concret de la contribution du projet à l’épanouissement des jeunes, je ne sais pas ce que c’est. En conséquence, je comprends mal comment vous en êtes venus à vous dire que ce projet devait cesser d’exister, sans même consulter les personnes concernées de surcroit. 

Ne laissez pas certains articles journalistiques modifier vos bonnes pratiques à l’intérieur de votre institution. Défendez plutôt ce choix et, n’ayez crainte, nous serons derrière vous pour vous appuyer. Libérer des enseignantes et des enseignants engagés avec les jeunes dans des projets qui, quoiqu’à l’extérieur des salles de classe, sont tout aussi formateurs, c’est une solution qui profite à votre communauté étudiante. Défendez plutôt ce choix et, n’ayez crainte, nous serons derrière vous pour vous appuyer. Devant les critiques, je vous dis : gardez le cap! Et soyez fiers des initiatives des acteurs du cégep de Victo.

Du plus profond de mon coeur, j’espère que vous reconsidérerez votre décision. J’espère que vous choisirez de continuer à faire du cégep de Victoriaville un endroit où tout le monde peut s’engager dans un projet qui l’intéresse, qu’il soit scientifique, sportif ou international. J’espère, par-dessus tout, pouvoir continuer à être fier de mon alma mater.

Bien à vous

Antoine Côté

ancien étudiant du cégep de Victoriaville et ancien participant au Club Nord-Sud