En train d’agir ensemble pour faire autrement

Lorsqu’on avait célébré les premiers cinq ans de l’Entrain, en 1997, on avait choisi ce titre pour le numéro souvenir. Je récidive.

J’ai commencé comme coordonnateur de l’Entrain en janvier 1994, pour terminer en août 1999, coupé d’une année, en 1996, où j’ai travaillé comme agent de développement communautaire pour la CDC des Bois-Francs. Pendant ces années, j’ai eu en tête deux choses :

– faire en sorte que les participantes et participants de l’organisme soient considérés et se considèrent comme des citoyens et citoyennes à part entière, malgré leur maladie. Cela n’est jamais acquis définitivement. Pour moi, cela a passé notamment par la conférence de presse, lors de la semaine sur la santé mentale de mai 1994,  présidée non par moi, mais par la présidente, une membre à part entière du groupe qui hésitait cependant à se montrer publiquement. Après mon départ, une vidéo a été faite pour la TVCBF par et pour des membres de l’Entrain en activité.

– Après avoir réglé les désordres de la comptabilité, en 1994, j’ai mis mes énergies pour réaliser un plan d’action issu d’une enquête auprès des participantes et participants qui avaient identifié des activités de loisirs, culturels et éducatifs. À ce niveau, il y eut de beaux voyages, dont un au zoo d’Orsainville, une cabane à sucre et bien d’autres plaisirs de groupe.

Mais ce dont je me souviendrai le plus, ce fut les différentes activités d’Entraide conduisant à une plus grande autonomie des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Parlons d’Entraide-cuisine, une idée de deux participantes et dont la responsabilité a été prise par l’une d’elles. D’Entraide-jeunes sous la responsabilité d’une jeune étudiante. Du jardin communautaire en 1994. D’une formation d’éducation sur différents aspects de la vie quotidienne, développée par deux stagiaires en travail social.

Ce que peu de gens savent, c’est ce qui a conduit plus tard à Taxibus, fut une idée de deux participantes de l’Entrain qui avaient, chaque semaine, à se rendre à l’hôpital d’Arthabaska pour des activités au Centre de jour. Avec l’organisateur communautaire du CLSC, on a formé un comité sur le transport en commun, on a fait des représentations au conseil municipal, une étude fut réalisée, pour aboutir à ce qu’on connaît aujourd’hui.

En terminant, on a toujours travaillé en collaboration : avec les différents intervenants en santé mentale du milieu pour la sensibilisation, dont la maison des femmes, les CLSC, l’hôpital, le groupe de parents, le réseau Prévention-suicide….Pour Entraide-jeunes, on a eu la collaboration de Répit-Jeunesse. On a eu notre groupe de Cuisines-Collectives. On a collaboré à la mise-sur-pied de La Maison Le Réverbère…

Dans ce texte je dis souvent ON, car, d’abord ce qui est venu directement de moi n’est pas important à souligner. Mais surtout je considère que tout ce qui s’est fait pendant cette période s’est réalisé ENSEMBLE. Quant à l’AUTREMENT, où j’ai voulu que l’Entrain ne soit pas qu’un autre service social, mais surtout une alternative, j’ai toujours eu le souci de faire en sorte que les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale soient considérés et se considèrent comme des citoyens et citoyennes à part entière, fiers de l’être!

Henri-Paul Labonté