Aux membres de la communauté collégiale concernant le Club Nord-Sud

Nombreux ont été les ex-stagiaires du Club Nord-Sud (CNS) (dont l’un s’est adressé par la voie du journal La Nouvelle Union – www.lanouvelle.net) à m’avoir écrit pour plaider en faveur du maintien des activités du CNS. 

Je comprends bien que ce séjour à l’étranger ait été très significatif et enrichissant pour les participants et qu’ils souhaitent que d’autres personnes puissent également en profiter dans le futur, ce qui est tout à leur honneur. Ils m’ont tous dit que cette expérience leur a permis d’élargir leurs horizons, d’en apprendre sur les autres, et comme c’est toujours le cas, surtout sur eux.

Je comprends également que ce stage ait permis de développer de l’empathie, de la solidarité et le goût de l’entraide. Dans le monde contemporain, ceci constitue un apprentissage très pertinent, j’en conviens.  

J’ai aussi la certitude que ce genre d’expérience change notre vision et peut changer notre vie à jamais. Je suis très conscient de ce que peut représenter une expérience de coopération comme celle qu’ils ont vécue avec le CNS. J’ai personnellement eu l’opportunité de vivre une expérience comme le permet le CNS lorsque j’étais étudiant et je peux vous assurer que cela a réellement changé ma vie.

Par la suite, j’ai travaillé quelques années dans un camp de réfugiés comme coopérant en Asie, en plus d’avoir participé à plus d’une douzaine de missions en éducation en Afrique et d’avoir œuvré et voyagé dans plus de vingt pays. Pour moi, la coopération et la solidarité internationale sont l’histoire de ma vie. J’ai même enseigné la coopération internationale dans un cégep pendant cinq années. Ne vous en faites pas, je n’oublierai jamais que cette motivation pour l’international a été déclenchée par cette étincelle que fut ma première expérience à l’étranger pendant mon parcours pédagogique.

Si nous avons décidé de mettre fin à la formule du CNS, ce n’est pas parce qu’on ne croit pas à la coopération et à l’interculturel; c’est exactement le contraire. Ce que nous comptons faire, c’est plutôt de renforcer notre volet international.

D’une part, il faut savoir que le Cégep de Victoriaville est l’un des 48 cégeps du réseau public à admettre le moins d’étudiants étrangers. Si nous voulons démontrer que nous sommes un cégep ouvert sur le monde, il me semble évident que nous devons nous donner les moyens d’ouvrir nos portes aux gens qui peuvent faire une différence dans leur pays d’origine ainsi que dans le nôtre.

D’autre part, nous devons aussi travailler à développer des liens et des ententes de mobilité avec des institutions d’enseignement supérieur, notamment en France pour permettre (comme c’est le cas dans les autres cégeps) aux étudiants de faire plus de stages pédagogiques à l’étranger.

Le CNS, jadis notre principal projet à l’international, est aujourd’hui de plus en plus difficile à soutenir. Rappelons que par le passé, l’expérience de vivre une mobilité internationale pour les élèves s’offrait essentiellement par le CNS, alors qu’aujourd’hui, il existe des projets dans la majorité de nos programmes d’études. Par ailleurs, énormément de ressources y sont encore mobilisées malgré le fait que le CNS n’attire plus autant d’élèves que par le passé.

L’objectif à court et à moyen terme du Cégep vise donc à bonifier son soutien pour la mobilité sortante, qu’elle soit étudiante ou enseignante, ainsi que l’accueil d’étudiants étrangers. Pour réaliser ce virage, il nous faut investir des ressources financières et humaines plus importantes, ce que nous allons faire dès la prochaine année scolaire.

Sachez que le Cégep sera plus que jamais ouvert sur le monde et qu’une gamme variée d’activités sera offerte aux élèves pour leur permettre de vivre des expériences enrichissantes à l’international, façonnant ainsi à jamais leur façon de voir la planète et les interactions entre les gens qui l’habitent.

En espérant que ce complément d’information ait pu répondre à certaines préoccupations, je vous prie de croire à mes sentiments les meilleurs.

Le directeur général,

Paul Thériault