Martin Larocque témoigne du respect de l’autre

PRINCEVILLE. L’intimidation, les rêves, l’argent et la peur sont tous des thèmes qui ont été abordés par le comédien Martin Larocque qui a agi à titre de conférencier pour les élèves de l’école Sainte-Marie de Princeville réunis pour l’occasion à la salle Pierre-Prince.

Martin Larocque, qui va à la rencontre des jeunes depuis 18 ans, a démontré qu’il était un communicateur hors pair en réussissant à parler de sujets aussi sérieux tout en obtenant des rires constants tout au long de sa conférence qui a duré une bonne heure.

Il n’a d’ailleurs pas tardé à mettre l’auditoire de son côté en étant clair sur un premier point qui tape à l’œil. «Je suis gros, ma mère m’a d’ailleurs dit que j’étais né les 16, 17 et 18 juillet.»

S’il affirme être bien dans sa peau aujourd’hui, M. Larocque a souligné qu’il n’en a pas toujours été ainsi, notamment à l’école secondaire où il y avait toujours un «tarla», le porte-parole du tas (la fameuse gang qu’il appelle) qui se faisait un plaisir de le lui rappeler.

«Même si parfois c’était juste pour rire, ça faisait toujours mal, car je me sentais humilié. Ça m’a empêché d’avoir du fun au secondaire et j’ai même pensé à tout lâcher», a-t-il fait savoir tout en ajoutant s’être maintes fois posé la question à savoir pourquoi les gens s’acharnaient à vouloir rappeler aux autres leur différence et de se moquer de leur différence. «C’est un pouvoir de lâcheté qu’on a développé», avance-t-il en guise de réponse.

En parler à quelqu’un

Évidemment, M. Larocque invite les jeunes qui feraient partie du tas (comme porte-parole ou du nombre de ceux qui ne parlent pas) ou qui seraient une victime d’aller parler à «quelqu’un». «Il y en a plein dans l’école qui peuvent vous aider», mentionne-t-il laissant entendre de ne pas faire comme lui qui a attendu jusqu’à l’âge de 25 ans pour demander de l’aide.

«Chaque personne est responsable d’elle-même et chaque personne doit prendre en charge sa vie. Vous avez toute votre place, il faut la prendre», a-t-il aussi lancé aux jeunes tout en leur disant que l’important n’était pas de gagner ou perdre, mais bien de donner le meilleur de soi, à chaque moment. «Ce n’est pas toujours facile de s’assumer, mais c’est maintenant que vous devez décider.»

Une conférence appropriée

Pour sa part, la directrice de l’école, Liette Provencher, a laissé entendre que la conférence de M. Larocque était tout appropriée dans un contexte où l’école mise sur la thématique du civisme durant la présente année scolaire.

«Cette conférence fait suite à toute une série de petites activités qui ont été mises en place pour amener les jeunes à comprendre leur rôle d’interdépendance face aux autres. Être bien avec soi, bien avec l’autre et être respectueux. Finalement, c’est de dire que l’intimidation et les paroles ingrates et dénigrantes n’ont pas leur place à nulle part.»

«Qu’on soit une victime, le porte-parole du tas, comme l’a si bien décrit M. Larocque, ou l’un de ses membres qui ne parle pas, c’est une situation qu’il faut dénoncer. C’est de cette façon qu’on pourra enrayer cette problématique qui est un manque de civisme et de savoir-vivre dans nos écoles», a-t-elle conclu.