Les familles Gagnon…Les familles Belzile… Un peu d’histoire

Entre 1634 et 1651, pas moins de 250 immigrants en provenance de l’ancienne province du Perche en France, aujourd’hui partie du département de l’Orne en Basse-Normandie, émigrent en Nouvelle-France et parmi eux les Gagnon. Ils s’installent sur les rives du majestueux fleuve Saint-Laurent à peine trente ans après la fondation de la ‘Cité de Champlain’, devenu la Ville de Québec. La plupart de ces citoyens français se sont embarqués à partir de La Rochelle pour une longue traversée de l’Atlantique, à destination de ce Nouveau Monde. À l’invitation du promoteur Sieur Robert Giffard, et à la perspective d’une vie meilleure, plusieurs résidents du canton de Tourouvre font le choix d’abandonner leur patelin et leur famille pour de nouveaux horizons. À cette époque, fin du XVIIe siècle, la vie est très dure en Normandie. L’agriculture ne nourrit pas suffisamment ses habitants de sorte qu’à la fin des récoltes automnales, un grand nombre de fils de cultivateurs doivent migrer vers d’autres régions du Perche pour bucher durant l’hiver et ainsi arriver à subvenir aux besoins de leur famille. Il y avait aussi le fait que les hommes sont sujets aux levées de troupes du Roi pour participer à la guerre de Trente Ans. Pour ceux chargés de coloniser la Nouvelle France, le fait de maitriser le travail de la terre, d’être rompu au labeur du défricheur, de même que de bien connaître les modes de construction d’habitations, faisait des Tourouvrains des candidats de choix au recrutement, tel que le souhaitait le Roi et son ministre Richelieu.

L’établissement des premiers Gagnon

Entre 1635 et 1640, les trois frères Mathurin, Jean et Pierre quittent leur hameau de La Gagnonnière près de Tourouvre en compagnie de leur mère et de leur demi-sœur, et viennent s’installer près de Québec en prenant racines à Château Richer sur la Côte de Beaupré. Vers 1655, les trois frères sont suivis de leur cousin Robert, originaire de La Ventrouze, autre petite commune du canton de Tourouvre situé à quelques kilomètres de La Gagnonnière. Robert quant à lui s’établira à l’Ile d’Orléans.

Les trois frères Gagnon feront commerce, dès 1651, rue Saint-Pierre dans la basse ville de Québec. En1668, ils vendent leur commerce et s’installent définitivement à Château-Richer sur les terres que leur avait concédées Olivier le Tardif, chargé d’affaire de la compagnie de Beaupré. Mathurin aura 14 enfants, Pierre en aura 10 et Jean 8.

Le cousin Robert Gagnon pour sa part se fait concéder un an après son arrivée, par le seigneur Charles de Lauzon, une terre à Sainte-Famille de l’Ile d’Orléans. Robert aura 10 enfants. Plusieurs de ses descendants s’établiront à Rivière Ouelle et à Rimouski.

Gagnon devenu Belzile

Petit-fils de l’ancêtre Robert, Jean Gagnon, pour se démarquer d’un homonyme de sa famille, ajoute l’appellation des Belle-Isles à son nom. C’est dans un acte de vente impliquant Jean Gagnon des Belles-Îsles, daté du 27 janvier 1714 au greffe d’Abel Michon, que l’on retrouve pour la première fois cette dénomination dans le Bas-Saint-Laurent. Une partie de sa descendance de la cinquième génération abandonne le nom de Gagnon pour ne retenir que celui des Belles-Isles, qui plus tard se transformera au nom Belzile (Belzil).

Expansion des Gagnon-Belzile en Amérique

Les Gagnon et les Belzile qui sont issus des Gagnon, représentent une des familles les plus prolifiques au Québec. Les patronymes Gagnon et Belzile sont portés par plus de 82,000 personnes au Canada. La famille Gagnon est reconnue comme la deuxième famille-souche la plus nombreuse du Québec, et ce depuis les recensements du 19e siècle. En 2015, on estime que les familles Gagnon et Belzile ensemble comptent près de 72 000 descendant(e)s au Québec et 8,000 autres dans le reste du Canada.

Selon certaines recherches, il y aurait aussi 20 000 Gagnon vivant aux États-Unis. Enfin, le nombre actuel de Gagnon et Belzile vivant en Amérique du Nord serait de l’ordre de 100 000, ce qui les classeraient vers le 400e rang des 50 000 premiers patronymes répertoriés en Amérique du Nord. Les Gagnon se classent ainsi parmi les familles les plus nombreuses sur le continent nord-américain.

Grand rassemblement familial du 375e anniversaire

L’année 2015 marque le 375e anniversaire de l’établissement des trois premiers ancêtres en Nouvelle-France. En cette année, tous les Gagnon et Belzile d’Amérique et également de France sont conviés à Québec pour célébrer cet anniversaire de façon conviviale et festive.

Ce grand rassemblement est le septième depuis 1909. Il se tiendra à l’occasion des Fêtes de la Nouvelle-France qui auront lieu cette année, du 5 au 8 août, dans la ville de Québec. Les célébrations du 375e s’adressent à tous les intéressés, particulièrement aux descendant(e)s des ancêtres Gagnon et Belzile, à leur parenté et alliés. Plusieurs activités sont au programme dont le grand banquet du 8 août, au Centre des Congrès de Québec, suivi d’une soirée spectacle. Les activités prévues cette même journée comprennent également des ateliers de généalogie, des conférences sur l’histoire familiale et des visites de terres ancestrales. Ces activités souligneront la vie des ancêtres en terre québécoise et de certains Gagnon et Belzile qui se sont illustrés dans la communauté.

Cet événement est donc l’occasion unique pour les descendant(e)s Gagnon et Belzile, fiers de leur origine, de souligner un retour aux sources, de se familiariser avec l’histoire et la généalogie familiales, de mieux connaître leurs ancêtres et des descendants illustres qui ont contribué à la vie sociale, économique, artistique et sportive de notre société.