Warwick : les élus interpellés sur le projet de biométhanisation

Le projet de biométhanisation qui se dessine à Warwick a fait l’objet des discussions, lundi soir, entre les élus et un citoyen, Michel Croteau, qui a profité de la période de questions et de commentaires pour s’adresser au conseil municipal.

«En quoi ce projet est-il intéressant? Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas vrai que c’est vert, que c’est sans effet. Il y a des gaz à effet de serre avec ça», a lancé le citoyen.

Le conseiller Étienne Bergeron a expliqué que le méthane produit par les fosses à purin sera récupéré. «Plutôt que de le laisser s’échapper dans l’atmosphère, on est capable de l’envoyer dans le tuyau de gaz naturel», a-t-il souligné.

Le Warwickois Michel Croteau a poursuivi en faisant valoir  que les agriculteurs, qui ne se trouvent pas, selon lui, dans le haut du palmarès en environnement, devaient aussi faire leur part et retourner la matière organique dans le sol. «Ramener le fumier dans le sol, c’est le plus important. Ça prend de la matière organique pour amener de la vie au sol. C’est ce qu’on ne fait plus depuis 50 ans», a soutenu M. Croteau.

Avec le projet, a repris le conseiller Charles Martel, le méthane recueilli retourne dans le tuyau. «Mais le solide, les producteurs vont l’étendre dans les champs», a-t-il signalé.

«Et on nous dit que ce fumier sera de meilleure qualité par la suite pour les sols», a renchéri le maire Diego Scalzo qui assure que les élus ont fait leur devoir.

«Nous nous sommes informés. Pour l’environnement, l’effet est nul. Ce gaz est déjà présent dans l’environnement. On le reprend, le réutilise pour le retourner dans l’environnement, a-t-il expliqué. C’est mieux que le gaz de schiste. On réutilise ce qui existe déjà.»

Le maire Scalzo a fait remarquer que ce projet provenait du milieu, un projet pour lequel le conseil municipal a fait preuve d’ouverture. «Nous, on ne finance rien. Ce qui nous est demandé, c’est de faire en sorte que le règlement de zonage puisse permettre un tel projet», a-t-il indiqué. Les élus entérineront le mois prochain la modification.

Le citoyen Croteau a fait valoir qu’il préférerait  que ses taxes servent à payer l’énergie à Hydro-Québec plutôt qu’à Gaz Métro (maintenant Énergir), notant que le gaz naturel permettait de chauffer bien des édifices publics. «Avec l’hydro-électricité, nous avons l’énergie la plus propre qui existe, mieux que le gaz naturel», a-t-il observé, tout en invitant les élus à faire leur part, à donner l’exemple aux citoyens. «On doit tous faire notre part. Ce n’est pas pour rien qu’on en est rendu là dans le réchauffement global», a-t-il fait remarquer, tout en lançant aussi la perche au monde agricole.

«Les agriculteurs doivent aussi faire leur part pour travailler leur lisier et leur fumier comme du monde. Ils devraient travailler avec le Cégep de Victoriaville et l’agriculture biologique», a-t-il soutenu.

«Moi aussi j’essaie de sensibiliser, je fais ma part pour l’avenir des jeunes», a-t-il conclu.

Une coopérative Coop Carbone pilote, rappelons-le, ce projet de biométhanisation de plusieurs millions de dollars.

La Coop Carbone est une initiative de Fondaction CSN, du Mouvement Desjardins, de La Coop fédérée, du Centre d’excellence en efficacité énergétique (C3E) et de l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME).