Vivre avec un traumatisé cranio-cérébral

VICTORIAVILLE. Il y a longtemps, raconte Serge Leclerc, qu’à l’Association des traumatisés cranio-cérébraux (TCC) où il travaille, les proches réclamaient un «lieu» pour échanger sur ce qu’ils vivaient. «Souvent, les proches ont à faire le deuil de la personne qu’était le TCC avant son accident», dit M. Leclerc, coordonnateur adjoint de l’Association.

Ce «lieu», cette possibilité d’échanges entre proches de traumatisés, existe désormais.

Avec la collaboration de l’Association des proches aidants, s’offre le «Café-jasette Réali-TCC», un café-rencontre mensuel.

Le premier mercredi du mois, depuis février et jusqu’en mai, les parents, les amis d’une personne TCC peuvent participer à un échange animé par Serge Leclerc et Marie-Pier Gourde, intervenante à l’Association des proches aidants.

La rencontre a toujours lieu en soirée, entre 19 et 20 h 30 au local 127 de la Place communautaire Rita-Saint-Pierre, située au 59, rue Monfette à Victoriaville.

Lors de la prochaine rencontre, le 8 avril, on se demandera comment reconnaître ses limites et ses besoins.

L’Association des traumatisés cranio-cérébraux existe à Trois-Rivières depuis 1992 et à Victoriaville depuis 1997. Elle regroupe une cinquantaine de personnes des MRC d’Arthabaska et de L’Érable.

Serge Leclerc intervient directement auprès des personnes… et rencontre parfois leurs proches, les enfants ou les parents de ces gens, les frères et les sœurs.

Il sait à quel point les proches peuvent être déroutés par les séquelles d’un traumatisme cranio-cérébral. Pertes de mémoire, troubles de l’humeur, frustrations, difficultés à administrer son budget, à entretenir son logis, ne sont là que quelques manifestations. «On ne peut pas tracer le portrait type d’une personne TCC. Certaines peuvent vivre seules, d’autres sous supervision, d’autres dans un centre d’hébergement. Et, en termes de services, ces gens se retrouvent souvent entre deux chaises, n’appartenant pas à la clientèle de la santé mentale ni à celle des personnes en perte d’autonomie. Dans certains cas la personne ayant un traumatisme a tellement changé que même ses proches s’en éloignent, parce qu’ils ne savent plus comment agir avec elle.»

M. Leclerc a fait appel à l’expertise de l’Association des proches aidants pour offrir un volet spécialisé et adapté à la réalité des proches des TCC.

On n’a pas besoin d’être membre ni de l’une, ni de l’autre association pour participer aux cafés-rencontres, précise Marie-Pier Gourde. «Et le service est gratuit», ajoute-t-elle. Comme toutes les activités de l’Association des proches aidants, le café-rencontre s’adresse aux gens des MRC d’Arthabaska et de L’Érable.

Il est toutefois préférable de s’inscrire à l’avance à la rencontre, en composant le numéro 819 795-3577. Il en reste deux avant la saison estivale, une le 8 avril, l’autre le 6 mai.

On pourrait aussi en savoir davantage sur l’Association des TCC dont les bureaux sont situés au 49, rue de l’Aqueduc à Victoriaville (819 604-6720).