Victo et le CSSBF réalisent une première

Une entente unique en son genre au Québec, dit-on. Le Centre de services scolaire des Bois-Francs (CSSBF) et la Ville de Victoriaville ont conclu une entente de cinq ans relativement à la mutualisation de services.

En vertu de cette entente, le CSSBF rend disponible, au profit de la Ville, son équipe de projets en infrastructures (bâtiments), tandis que Victoriaville pourra éventuellement s’occuper des travaux de génie civil du CSSBF.

« C’est un échange d’expertises. On vient optimiser nos ressources avec cette entente unique. On est le premier centre de services scolaire à unir ses services avec une ville, assure Alain Desruisseaux, directeur général du CSSBF. Ça fait une belle suite à tous les projets que nous avons déjà entre les deux organisations. En mutualisant et en optimisant nos services, nous serons tous deux gagnants. »

Pour la Ville, qui collabore depuis au moins une quinzaine d’années avec le CSSBF, une telle entente représente un pas de plus. « Ça vient conforter ce qu’on fait déjà depuis plusieurs années avec le CSSBF. On travaille déjà en collaboration. Tous les travaux que le CSSBF entreprend ou que fait la Ville, nos équipes travaillent toujours en amont ensemble, explique le directeur général Yves Arcand. On vient faire un pas de plus avec cette entente où on vient formaliser les échanges de services professionnels qui nous aideront dans les importants projets qu’on a pour les prochaines années. »

L’entente correspond aussi à une orientation politique. « C’était une orientation politique que nous avions lorsque nous avons adopté la planification stratégique de la Ville, à savoir consolider et bâtir de nouveaux partenariats à différents niveaux, que ce soit avec le privé ou le public, rappelle le DG. C’est en parfaite adéquation avec notre plan stratégique de voir à mutualiser certains services.

Pour les deux organisations, l’entente survient à un très bon moment. D’abord pour le CSSBF qui termine un important cycle en matière de construction de quelque 70 M $.

« Nous serons davantage en maintien, en entretien, ces prochaines années en attente d’un nouveau cycle. Nous disposons donc d’une fenêtre d’opportunités de trois ou quatre ans où on peut penser aller chercher des partenaires d’affaires pour nous aider à remplir un peu l’espace. On a pensé à la Ville, premier partenaire naturel », explique Frédéric Gagnon, directeur général adjoint CSSBF et directeur du Service des ressources matérielles.

L’entente permettra au CSSBF de consolider ses équipes, de conserver son personnel dans un contexte de rareté de main-d’œuvre. « Ça nous permet de garder nos gens à l’emploi malgré la baisse du cycle de nouvelles constructions, observe Frédéric Gagnon. On sait que ça va revenir, mais en attendant, c’est toujours ennuyant de perdre du personnel et de devoir réengager dans quatre ou cinq ans. Nous stabilisons ainsi notre équipe à plus long terme et ça empêche la Ville d’être obligée d’engager pour une courte période. L’entente maximise nos ressources et nous permet de bénéficier de l’expertise en génie civil. »

Et pour la Ville de Victoriaville, considérant les nombreux projets à venir en bâtiments, l’entente avec le CSSBF tombe à point. « Le moment est vraiment parfait », fait remarquer Joël Lambert, directeur du Service du génie et de l’environnement, rappelant l’ambitieux plan quinquennal d’immobilisations de 180 M $ sans compter les autres projets que permettra la subvention de 25 M $ accordée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « Il est très intéressant de pouvoir s’appuyer sur notre CSSBF qui dispose d’une expertise en la matière afin de mener à bien notre ambitieux plan quinquennal d’immobilisations de 180 M $ de projets. Avec un partenaire de la sorte, on peut s’appuyer sur une expertise en la matière. Ça nous aide beaucoup », souligne-t-il.

Les projets ne manqueront pas. Il cite en exemple les nombreux projets de décarbonation de bâtiments qui seront menés dans les prochaines années avec la subvention. Exemple concret aussi, signale-t-il, la réfection du Centre communautaire d’Arthabaska prévue en septembre. « Au départ, on avait prévu une ressource interne pour le suivi du chantier. Maintenant, c’est le CSSBF qui le prendra en charge. Ainsi dégagée, notre ressource pourra être utile ailleurs », fait valoir Joël Lambert, tout en précisant qu’une planification sera élaborée dans les prochaines semaines pour déterminer notamment quelle part du carnet de commandes de la Ville reviendra à l’équipe de la CSSBF.

Fonctionnement

Par cette entente, le CSSBF vient jouer un rôle d’accompagnateur auprès de la Ville. « Le fonctionnement est simple. On va accompagner la Ville. On nommera un chargé de projet qui s’occupera d’un dossier de A à Z, du besoin exprimé jusqu’à la réalisation en passant par la planification, la conception, le budget, l’appel d’offres et la gestion du chantier au complet avec l’entrepreneur général.

Une fois le projet terminé, il faut voir que tout est conforme pour la mise en service. On parle vraiment d’un projet clé en main, on est vraiment dans la gestion d’un projet de A à Z. Nos équipes accompagnent les architectes et ingénieurs retenus, le chargé de projet est un accompagnateur », explique Frédéric Gagnon.

Cette façon de faire évitera à la Ville de devoir embaucher des chargés de projet. « De plus, nous avons remis à jour la gestion d’actifs, ce qui a été un peu le parent pauvre dans les dernières années. Il faut reprendre le retard. Or, l’équipe du CSSBF possède une expertise intéressante au chapitre des bâtiments. Cette expertise nous aidera à remettre à niveau notre parc immobilier », signale le directeur général de la Ville, Yves Arcand.

Bref, chacun y trouve son compte dans cette entente.