Vers un environnement «incurable et désagréable»?

MUNICIPAL. Un groupe de citoyens du secteur compris entre les rues Notre-Dame Ouest et Cartier s’inquiètent de ce projet de modifications au zonage qui permettrait à l’entreprise Construction Valard d’étendre ses activités jusque dans la zone résidentielle.

Porte-parole de ce groupe, Sylvie Roberge a présenté tout le dossier au conseil municipal lors de la période de questions de la séance ordinaire de lundi.

Déjà, dit-elle, avant même que la Ville ait donné son feu vert aux modifications, les activités commerciales, presque industrielles a-t-elle qualifié, dérangent les résidents du secteur. Et cela depuis mai dernier. «Les travaux se font déjà et il y a eu déboisement», a-t-elle souligné parlant de «pollution par le bruit».

C’est l’entreprise 9076-5108 Québec inc., une société de gestion présidée par Denis Laroche, qui s’est adressé à la Ville de Victoriaville en vertu du règlement relatif aux projets particuliers de construction de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI). Cette société est propriétaire du 2090, rue Notre-Dame Ouest et du 689, rue Cartier. Elle est la locatrice de l’entreprise Construction Valard spécialisée dans les travaux en services publics, une concurrente de Thirau, originaire du Texas.

La demande à la Ville vise deux modifications, une première pour ajouter l’usage «entrepreneur spécialisé» pour l’ensemble de l’immeuble de la rue Notre-Dame Ouest et une autre pour permettre l’entreposage de véhicules et de matériels reliés à l’entreprise sur une portion du 689, rue Cartier, portion actuellement en zone résidentielle.

Dès la séance de consultation publique du 7 décembre dernier, les résidents du quartier ont manifesté leur désaccord à ces changements et espèrent que la Ville ne donnera pas son aval au projet. «Ne faisons pas de notre environnement durable, un environnement incurable et désagréable», a dit Mme Roberge.

Elle a évoqué, mais sans plus, la possibilité de faire circuler une pétition et a parlé de la «belle collaboration» que le comité a eue du greffier et des élus comme Benoît Gauthier (conseiller du district), France Auger et Claude Brulotte, tous deux membres du comité consultatif d’urbanisme.

À l’instar du maire suppléant, Christian Lettre, le conseiller Brulotte a félicité les citoyens de la qualité de leurs interventions «constructives» et respectueuses.

Il a expliqué que si les gens du service d’urbanisme faisaient bien leur travail, ils n’étaient pas sur le terrain autant que peuvent l’être les résidents pour prendre la mesure des activités et des travaux. Et la Ville doit faire la balance entre son développement et les enjeux que cela peut soulever, a-t-il expliqué.

Les arguments qu’ont fournis les citoyens seront pris en compte par la Ville, a dit M. Brulotte, ajoutant qu’il y était très sensible. «Vous êtes intervenus à temps!», a-t-il annoncé, la Ville devant prendre sa décision incessamment.