Val-des-Sources : la communauté d’affaires satisfaite

La communauté d’affaires d’Asbestos, qui a poussé fort dans les dernières années pour amorcer le changement de nom à Asbestos, est bien contente de la nouvelle appellation de la municipalité. Val-des-Sources devrait remplacer officiellement Asbestos d’ici la fin de l’année.

Le nouveau nom fait référence aux paysages et à la nature, tout le contraire d’Asbestos qui signifie amiante.

«Ça rencontre les besoins et les vœux des gens d’affaires, souligne Martin Lafleur, directeur de la Corporation de développement socioéconomique. C’est que du positif. Ce qui était important, c’était d’enlever le mot Asbestos sur les boîtes ou le produit. Tous les noms de la liste auraient été corrects, mais pour Val-des-Sources, ce qui est important c’est que c’est le nom qui a suscité l’adhésion des gens du milieu. On est content qu’un nom ait obtenu la majorité.»

La visibilité engendrée par tout le processus du changement de nom couvert par des médias de partout au Québec et même du Canada est incroyable, selon M. Lafleur.

«L’avenir va être plus facile, exprime-t-il. On est dans tous les médias et tout le monde parle de nous. C’est sûr qu’il va y avoir des impacts de ça et tout le monde est bien content. Ce n’est que du positif.»

Michel Provencher, directeur général chez Nature Fibres qui vend des panneaux d’isolation en chanvre notamment aux États-Unis et dans les autres provinces canadiennes, était bien content du choix de la population.

«Ça va éliminer toute ambiguïté et ça fait un petit clin d’œil avec le matériel biosourcé avec lequel on travaille, mentionne-t-il. Asbestos fait sourire quelques Américains, mais ça n’a jamais été une source de perte de revenu.»

Pour Pier-Olivier Gouin, administrateur à la Chambre de commerce et d’entrepreneuriat des Sources et directeur général à ABS Remorque, le nom Val-des-Sources fera une grande différence.

«On a déjà eu à s’expliquer. On fabrique des remorques, il n’y a pas d’amiante. Les sources, ça fait naturel, il y a un lien à faire.»

Les exportations

Pour le dépanneur du coin, le changement de nom aura peu d’impact, mais pour toutes les entreprises faisant des affaires au sud de la frontière l’impact est majeur.

«Toutes les entreprises qui devaient exporter en Europe ou aux États-Unis rencontraient des difficultés en étant obligées de mettre l’adresse sur les boîtes, explique M. Lafleur. L’amiante est banni de plusieurs pays et il fallait convaincre les gens qu’il n’y avait pas d’amiante dans le produit. C’est un irritant majeur qui sera éliminé.»

Des entreprises ont d’ailleurs choisi d’aller ailleurs en raison du nom de la ville. Martin Lafleur donne l’exemple d’un producteur de balais mécaniques qui a finalement décidé de s’installer dans un village voisin.

«Le gars m’a dit que ce n’est pas parce qu’il ne voulait pas venir, mais que si ses clients pensaient qu’il y avait de l’amiante dans le produit, il était faîte à l’os. Il fait des balais mécaniques et les brosses s’usent en frottant sur l’asphalte. Si les Américains pensent que les bouts de brosse vont se ramasser dans l’air et que c’est dangereux et cancérigène, il n’en vendra pas une. Il ne pouvait pas se permettre de venir chez nous.»

La Tribune