Une première résidence affiche une charte pour aînés

VICTORIAVILLE. Une première au Centre-du-Québec, une résidence, les Jardins du Parc de Victoriaville, a procédé, mardi après-midi, au lancement officiel de la Charte des droits et libertés des personnes plus âgées.

La Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec (TRCPACQ) avait notamment invité, pour l’occasion, l’instigateur de la charte, le Dr André Davignon, cardiologue en pédiatrie et directeur de l’Observatoire vieillissement et société (OVS).

«L’observatoire découle d’une idée pour lutter contre l’âgisme. On a pour mission le «mieux vieillir» des aînés. On observe la société sous tous ses aspects, nous regardons et analysons les tendances sociales pour répandre l’information aux aînés dans un contexte du mieux vieillir et de l’aide aux personnes», a expliqué le Dr Davignon.

L’OVS ne fait pas qu’observer, par ailleurs, il agit. Par exemple, l’organisme a obtenu une contribution financière pour faire sentir sa présence en milieu scolaire. «On a constaté qu’on ne parle pas des aînés à l’école. Ainsi, les aînés iront en milieu scolaire pour dire qu’ils existent. Nous voulons ainsi agir positivement pour obtenir des résultats», a fait valoir le médecin, un travailleur acharné à la reconnaissance des personnes aînées dans la société.

Le projet de la Charte des droits et libertés des personnes plus âgées remonte à près de trois ans. «Cette Charte se base sur les Chartes canadienne et québécoise. Mais nous les avons adaptées aux aînés, à leurs besoins», a souligné le Dr Davignon, précisant que le projet a reçu l’appui unanime des organismes pour aînés et de l’Association québécoise des résidences pour aînés qui regroupe plus de 1200 résidences.

La Charte, ainsi, rappelle les droits, pour les aînés, de demeurer dans un environnement favorisant la dignité et l’autonomie, de demeurer en contrôle de sa vie jusqu’à la fin, d’éviter l’isolement, d’être écouté, intégré, encouragé à s’exprimer et à socialiser. Le droit, bref, d’être traités comme des citoyens à part entière.

«Par cette charte, nous voulons contrer la maltraitance qui prend parfois la forme de petits gestes au quotidien. Dans certains cas, on infantilise les aînés, on les menace, par exemple, de ne pas leur offrir un dessert», a indiqué le directeur de l’OVS.

Le Dr Davignon fait remarquer, par ailleurs, que si le projet de la Charte a obtenu l’approbation générale, le fait de l’afficher dans un établissement constitue un autre geste que tous n’ont pas encore posé. «On a formé un comité dont le seul rôle consiste à augmenter l’adhésion à la Charte. Nous souhaitons qu’elle s’étende dans la région. Voilà pourquoi nous nous sommes déplacés. Merci pour l’invitation, la vie est belle. On ne lâche pas», a signalé l’homme, détenteur de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Élizabeth II en reconnaissance de ses contributions et réalisations exceptionnelles en faveur des Canadiens et des Canadiennes.

«Nous sommes très fiers de cette Charte. Nous allons tout faire pour qu’elle puisse s’étendre. Nous espérons que les résidences emboîtent le pas en affichant fièrement cette Charte qui rappelle que les personnes aînées ont droit à de belles conditions de vie», a commenté la vice-présidente de la TRCPACQ, Jacqueline Pettigrew.

Les MRC d’Arthabaska et de L’Érable comptent 35 résidences sur leur territoire, lesquelles rejoignent environ 2000 personnes.

À la résidence les Jardins du Parc, la directrice Sylvie Bergeron parle d’une journée mémorable. «Nous sommes fiers d’afficher cette Charte qui représente tous les droits fondamentaux, particulièrement ceux de nos aînés. Une Charte adaptée à certaines réalités pour contribuer à agir contre l’âgisme et à offrir des milieux de vie sécurisants», a-t-elle exprimé.